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accompagnement personnalisé et arts plastiques

mis à jour le 11/03/2016


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Une mise en œuvre concrète de pédagogie différenciée pour construire un enseignement d’accompagnement personnalisé en arts plastiques.

mots clés : AP, différenciation, ateliers



Cette situation d’enseignement s’inscrit dans une suite d’apprentissages qui visent explicitement des compétences inscrites dans le socle commun de connaissances, de compétences et de culture. En gras, les compétences prioritairement visées dans un projet interdisciplinaire d’AP.
 

lien  Dossier du CNESCO: des recommandation pour une différenciation pédagogique efficace
 
Domaine 1
Les langages pour penser et communiquer.
Comprendre, s'exprimer en utilisant les langages des arts et du corps
Sensibilisé aux démarches artistiques, l'élève apprend à s'exprimer et communiquer par les arts, de manière individuelle et collective, en concevant et réalisant des productions, visuelles, plastiques, sonores ou verbales notamment. Il connaît et comprend les particularités des différents langages artistiques qu'il emploie. Il justifie ses intentions et ses choix en s'appuyant sur des notions d'analyse d'œuvres.

Domaine 2 
Les outils et les méthodes pour apprendre. Organisation du travail personnel.
 
L'élève se projette dans le temps, anticipe, planifie ses tâches. Il gère les étapes d'une production, écrite ou non, mémorise ce qui doit l'être.
Il comprend le sens des consignes ; il sait qu'un même mot peut avoir des sens différents selon les disciplines.

 
Domaines 3 
La formation de la personne et du citoyen.
Expression de la sensibilité et des opinions, respect des autres
 
L'élève exprime ses sentiments et ses émotions en utilisant un vocabulaire précis.






 
Domaine 5
les représentations du monde et de l’activité humaine.
Invention, élaboration, production
 
L'élève imagine, conçoit et réalise des productions de natures diverses, y compris littéraires et artistiques. Pour cela, il met en œuvre des principes de conception et de fabrication d'objets ou les démarches et les techniques de création. (…) Il mobilise son imagination et sa créativité au service d'un projet personnel ou collectif. Il développe son jugement, son goût, sa sensibilité, ses émotions esthétiques.
 
 

La proposition :

proposer c'est offrir, suggérer, présenter, désigner l'activité, la réflexion. La proposition conduit l'élève à faire des choix car l'enseignant propose un certain nombre de données. Parmi ces éléments on trouve souvent une incitation verbale mais cette dernière ne constitue pas pour autant à elle seule la proposition. La proposition est l'ensemble des éléments incitatifs : formule, mais aussi contraintes et/ou consignes, matériels et matériaux mis à disposition, espace de travail, ...
 
 
L'incitation :

Inciter, c'est inviter, encourager, susciter, stimuler une activité, une réflexion. Il ne s'agit pas d'une devinette plus ou moins compréhensible mais bien d'une situation ouverte. L'incitation peut prendre diverses formes et proposer un énoncé sous forme verbale, écrite, iconique, matérielle, ... L’incitation amorce un problème, annonce une tâche complexe.
 
 
Autour des questions de la représention et plus particulièrement la représentation de la lumière.

A partir d'un document initial, une photocopie en noir et blanc représentant une ampoule électrique, les élèves sont invités à rechercher divers moyens plastiques pour représenter un effet de «  lumière.  »

L’évaluation diagnostique du début de séance doit permettre de contextualiser le questionnement. Les éléments de langage sont abordés. Il s’agit dorénavant d’en travailler de nouveaux et d’élargir ses connaissances. Après avoir invité les élèves à échanger sur la lumière avec une  mise en situation qui propose dans la classe différents éclairages et sources lumineuses possibles, le professeur distribue la photocopie d’une ampoule usuelle et propose l'incitation suivante:


 Eclairer l’espace  !



Des contraintes différentes peuvent être proposées pour différencier les exigences  :

- Une certaine liberté est donnée dans l'usage du document initial.
- «  Allumer l’ampoule  » de la photocopie.
- L’image de départ doit être présente dans la production finale.
- Possibilité d’effectuer des découpages et d’utiliser plusieurs copies d'ampoules.


Les compétences travaillées lors de cette séquence sont très explicitement présentées.

Compétences:

  - Explorer, rechercher et découvrir des techniques appropriées (peinture, encre, pastel, fusain, crayons, numérique, …) pour créer / représenter la lumière.
  - Composer/organiser un espace qui associe un document visuel et des recherches plastiques.
  - Tirer parti des matériaux pour engager une démarche créative et sensible.
  -  Faire preuve d’implication personnelle dans le projet.
  -  Dire avec un vocabulaire approprié ce que l’on a fait, ce que l’on regarde.
 
Les conditions de travail  nécessaires :

L’espace est organisé en divers lieux d’activités repérés par les élèves (espace de travail individuel, espace d’échange collectif, espace de rangement, espace documentaire, espace numérique, espace peinture, les moyens mis à disposition, …). L’agencement des tables en ilots autorise les échanges, facilite les circulations et permet une pédagogie dite différenciée. Il s’agit là d’une démarche qui consiste à mettre en œuvre un ensemble diversifié de moyens et d’apprentissage afin de permettre à des élèves d’aptitudes, de capacités et de savoir- faire hétérogènes d’atteindre par des voies différentes, des objectifs communs.
 
 
 
Pour cette séquence sur la lumière, plusieurs modalités de différenciation pédagogique sont envisageables. Il s’agit pour chaque exemple d’installer une activité qui permette à chaque élève d’assumer une ambition dans un temps donné, laissé ici à la libre appréciation du professeur et en fonction du contexte d’enseignement.


Quelques exemples  qui invitent à alterner le groupe «  classe  » avec des groupes de compétences, qui aménagent des temps en ateliers, qui autorisent la recherche documentaire et la construction de projet :

1/ Une activité en classe entière en groupes différenciés. Le professeur organise les ilots en fonction de sa connaissance des élèves. La demande est identique pour tous les élèves (éclairer l’espace avec cette ampoule) mais les moyens pour y parvenir peuvent être différents en fonction d’un degré de complexité donnée à chaque ilot (différences dans les formats, les supports, les matériaux, les couleurs,…).

2/ Des activités différenciées en groupe réduit d’élèves (ateliers). Les tables installées près des éviers permettent par exemple de travailler plus spécifiquement la peinture. Des formats et des médiums divers (pastels, fusains et autres crayons) invitant à d’autres explorations, plus ou moins complexes, sont proposés à d’autres endroits de l’espace. Un espace documentaire installé dans la salle peut inviter les élèves à effectuer un travail de recherche, d’écriture et/ou de croquis pour travailler sur les questions inhérentes à l’articulation entre lumière et espace. Un autre regroupement d’élève peut aussi questionner la lumière en ayant une pratique de création numérique avec les quelques postes informatiques mis à disposition dans la salle.

3/ L’activité peut être travaillée en binôme d’élèves, choisi par affinité ou par l’enseignant. La production collective suscite les échanges et la relation d’aide, envisagés ainsi comme un autre moyen d’apprendre.

4/ Les activités peuvent être adaptées à l’élève en fonction de ses difficultés ou des besoins repérés en amont. Le professeur propose des contraintes plus ou moins fortes aux divers profils d’élèves, qui leur permettent de réussir l’activité et d’acquérir de nouvelles compétences, selon leur rythme et leurs savoirs.

 
 
Question d'évaluation:

En relation avec le professeur, les élèves sont capables d’expliciter ce qui d’après eux sera observé et évalué au cours de la séquence.
 
Quelques questions peuvent ainsi être soulevées  :

  • Quelle est l'utilisation du document de départ (une photocopie noir et blanc)  ?
  • Quels ont été les choix plastiques opérés pour représenter la lumière  ?
  • Quelles sont les qualités techniques de la production  ? 
  • Quelle est la dimension artistique du projet  ?
  • Quelles sont les histoires présentées  ?
  • Quelle implication dans ce projet  ?
 


 La verbalisation

Les élèves ont travaillé individuellement (ou en binôme) sur une même question mais avec un niveau de difficulté différent. La mise en commun qui se fait dans l’écoute de chacun permet d’échanger les points de vue et de construire une réflexion élargie. Elle doit est comprise par tous.

L’enseignant installe et pilote ce temps de travail qui permet à chacun de prendre la parole.  Il veille ainsi au bon déroulement de l’activité tout en invitant la classe à dépasser la simple description visuelle des productions pour formuler les concepts liés au champ des arts plastiques.
La parole et l’utilisation d’un vocabulaire spécifique éclaire le cheminement exploratoire et participe à la construction de l’individu dans ce passage du sensible à l’intelligible.
 
 

Pour cette séance sur l’espace et la lumière, les notions abordées lors de la verbalisation sont la construction d’un espace, l'écart avec la réalité, la représentation de la lumière.
Le traitement de la lumière avec le jeu des contrastes, les couleurs, les dégradés, le clair-obscur, les matières, les textures sont interrogés.
Les dimensions narratives, symboliques et poétiques sont également évoquées.
Les questions relatives à la composition d'un espace par la lumière et la mise en espace d'un objet, à savoir par l'ombre et ses contours, sont investiguées.
 
 

Quelques exemples de références artistiques autour des questions d’espace/lumière :

  • Georges de le Tour, Le songe de Saint Joseph.
  • Rembrandt, Le philosophe en méditation.
  • Monet, série Cathédrale de Rouen.
  • Picasso, Guernica.
  • Sarkis, Dan Flavin, Claude Lévèque, …

Évocation du mythe de Prométhée, des textes de la Bible (La genèse)
Bachelard, La psychanalyse du feu, La flamme d'une chandelle.

 Références :

Les références artistiques et culturelles soutiennent le discours et prolongent la réflexion. Les références ne sont pas toujours celles prévues initialement. Une bonne leçon réserve toujours des surprises et il convient au cours de la séance de prendre la mesure des productions et du contenu de la verbalisation pour proposer les œuvres qui seront le mieux adaptée aux besoins réels de la classe ou de l’élève. Ces ressources renvoient à d'éventuelles questions inexploitées. Les références sont présentées lors de projection, d'accrochage spécifique (panneau, exposition,...) et bien évidemment lors des visites d'exposition.
 
 


Il est possible d’imaginer des croisements avec les enseignements d’une autre discipline afin de permettre à l’élève de travailler les mêmes compétences dans un contexte d’apprentissage différent.



 
Voir sur le site académique dans la rubrique disciplinaire InSitu d’autres pistes de réflexion sur la lumière.
 

information(s) pédagogique(s)

niveau : Collèges tous niveaux

type pédagogique : démarche pédagogique

public visé : non précisé

contexte d'usage : AP

référence aux programmes :

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