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@Bey2.0

mis à jour le 07/12/2017


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Un travail plastique peut-il poser des questions d'ordre éthique ?

mots clés : sculpture, maquette, installation, numérique



Léonard est un lanceur d'alerte.
Les travaux qu'il a présentés au baccalauréat, lors de l'épreuve orale de l'enseignement facultatif d'arts plastiques, ne sauraient mieux témoigner de son engagement.
Face au risque de disparition encouru par les abeilles, cet élève de Terminale a en effet décidé que chacune de ses productions plastiques devait être un signal, une alarme.


 



@Bey2.0

Une grande abeille est dessinée à l'encre et au calame (roseau taillé en biseau utilisé en calligraphie) sur 1m2 de papier kraft. Cette abeille est une créature biomécanique (un mélange entre un organisme vivant, pour la forme, et une machine, pour le fonctionnement) inspiré, entre autres, de la BD Steampunk.
Ce projet est une critique des lobbys qui gravitent autour de la science. En effet, à l'heure actuelle, des scientifiques travaillent sur différents projets pour remplacer dans les écosystèmes les abeilles, et autres pollinisateurs, par des drones autosuffisants qui polliniseraient les fleurs à la place de nos insectes. L'intention est louable mais illogique. Pourquoi chercher coûte que coûte à remplacer les pollinisateurs alors même qu'ils n'ont pas encore disparu ? Ne serait-il pas plus durable et moins coûteux de chercher à enrayer leur disparition tant que cela est encore possible ?
 

 
Happy-culture, pôle-haine et pro-police

Triptyque constitué de trois cadres de ruche dans lesquels sont écrits à même la cire, et un peu à la manière de Ben, des jeux de mots, plus ou moins acides, relatifs au monde des abeilles : apiculture, pollen et propolis.
 
 

 
Trois ruches

Une rucher placé dans une décharge sauvage où se mêlent des bidons métalliques, les restes d'un épandeur à produits chimiques et d'autres déchets non identifiables sur lesquels la nature à repris le dessus. Un roncier gigantesque couvre une grande partie des détritus qui semblent être les vestiges d'un temps proche. On peut donner deux interprétations parfaitement contradictoires à cette photographie : une vision optimiste des choses qui mettrait en avant l'idée que quoi qu'il arrive, la nature reprendra ses droits, mais on peut aussi la voir sous un angle beaucoup plus sombre. Même si la nature semble avoir reconquis le lieu, une pollution sous-jacente et vicieuse reste tapie dans l'ombre tout en continuant à empoisonner le milieu.
 

 
 
L'Envers du décor

Cette production est une sculpture réalisée à l'intérieur d'une vieille hausse de ruche. Il s'en dégage encore une odeur de cire et de propolis. Sur une des faces, on peut voir l'apologie de la consommation et de l'argent, une maquette en papier de l'Arche de la Défense, de la tour Total, possédant le monopole de l'industrie pétrolière française et des tours Areva et Elf, deux sociétés transnationales affiliées au nucléaire. Or cette façade rutilante cache le désastre écologique que ces firmes engendrent à l'échelle mondiale, et qui nous est présenté sur l’envers de la production.
En effet, de l'autre côté du projet, on peut voir le grand montage photographique d'une décharge à ciel ouvert croulant sous les déchets en tout genre dont, pour faire écho à l'autre face, des bidons de déchets radioactifs et de carburant. De plus, en volume cette fois, sont placés des bidons nucléaires, une carcasse de camion et un bidon non identifié dont coule une substance translucide ainsi qu'une bouche d'égout crachant ses immondices au sol.
 

 
 
L'Héritage

Ce projet fait la critique de la pollution à outrance qui sévit partout et qui conduit à la disparition de nombreux écosystèmes. Or cette pollution aura des répercutions sur les êtres humains et plus particulièrement sur les générations futures qui subiront malgré elles les erreurs des précédentes.
J'ai ainsi réalisé un grand mobile composé d'objets de récupération et d'objets sculptés. Le tout traduit en vidéo.
Cette vidéo est constituée d'un premier plan sur lequel on peut voir un bébé dans un petit lit d'enfant regardant vers le haut, sur une musique issue d'une comptine pour enfant. Arrive le second plan et avec lui un bruit sourd allant crescendo jusqu’à couvrir le son de la comptine. L'image qui était fixée en légère plongée sur l'enfant monte maintenant vers une forme rouillée. Dans le troisième plan, la musique s’emballe et devient violente alors que la caméra recule pour nous dévoiler l'ensemble du mobile à quatre branches desquelles sont suspendus des objets. Parmi eux, la forme d'un vieux bidon d'huile de moteur rouillé et percé mis en relation avec un squelette de poisson (une perche) réalisé en fil de fer qui semble avoir été intoxiqué par le contenu du bidon qui aurait été au préalable vidé dans une rivière. Une bombe à insecticide manuelle (du Néocide qui contenait un produit a base de DDT) semble asperger un crâne de corbeau articulé, lui aussi réalisé en fil de fer, plaqué de morceaux d'aluminium martelés et cousus. Enfin, lors du quatrième et dernier plan, la musique se calme tandis que l'image monte pour dévoiler une main humaine à quatre doigts, en grillage et fil de fer, enduite de cire d'abeille, qui dégage une odeur caractéristique des ruches, et qui tourne lentement jusqu'à s’arrêter, un doigt pointé vers nous, comme pour souligner notre responsabilité.

 
 

 
contributeur(s) :

Daniel Sage, lycée Camille Claudel, Blain

information(s) pédagogique(s)

niveau : Lycée tous niveaux

type pédagogique : production d'élève

public visé : élève, enseignant

contexte d'usage : travail autonome

référence aux programmes : La question de la présentation

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