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des zones de rencontres

mis à jour le 05/06/2017


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Comment faire dialoguer deux images contradictoires ?

mots clés : image, collaboration, co-création, tissage


Document sans nom


  • Les productions des élèves présentées plus loin puisent à deux sources :

1)  la visite de l'exposition « Patrick Bernier & Olive Martin. Wilwildu », Grand Café, Saint-Nazaire, du 15 octobre au 31 décembre 2016 :

« Depuis plus de dix ans, Patrick Bernier et Olive Martin tracent un chemin singulier dans la création contemporaine. Toujours au bord, à la croisée des pratiques et des univers, ils réalisent des œuvres hybrides et polymorphes qui allient écriture, photographie, installation, film et performance. La coopération dans nombre de leurs projets constitue à la fois une méthode de travail et un sujet. Le tissage et le jeu sont les deux vecteurs de leur entreprise artistique... » (Livret de l'exposition « Wilwildu »).


2)  un extrait d'article relatif à l'exposition « Thomas Hirschhorn. Pixel-Collage », Galerie Chantal Crousel, Paris, du 9 janvier au 26 février 2016 :

« À l'écran, serait-on tenté de dire tant ces images semblent arrachées au flux continu de la toile, les deux images contradictoires tissent une toile dense, confuse par endroits, traversée de zones pixellisées qui renforcent l'opposition tout en dessinant des zones de rencontres. » (Jean-Max Colard & Claire Moulène, "Voir l'horreur en face", Les Inrockuptibles, n° 1052, 27 janvier 2016).
 




 
 

 

Patrick Bernier & Olive Martin, « Wilwildu »

Parce que les mots « deux », « tissent » et « rencontres », employés par Colard et Moulène pour définir le travail de Thomas Hirschhorn, qualifient aussi très bien la démarche de Bernier et Martin, ils ont aussi guidé la pratique des élèves de Première L Spé Arts. Ainsi :

- « deux » signifie qu'ils ont travaillé en duo, plaçant ainsi « la coopération avec l'autre au centre de toute action », anticipant la nouvelle question limitative du programme de Terminale à la rentrée 2017 (« Collaboration et co-création entre artistes : duos, groupes, collectifs en arts plastiques du début des années 60 à nos jours ») ;

- « tissent » signifie que leurs entreprises artistiques ont lié « paroles et tissages » et porté en elles « les récits de multiples trajectoires » ;

- « rencontres » signifie « croisée des pratiques et des univers, œuvres hybrides et polymorphes ».
 

 
  • À la suite de « Wilwildu » et à l'appui des propos de Colard et Moulène, les élèves - en duo - ont fait se télescoper deux images contradictoires traversées néanmoins de zones de rencontres.
 

 
  

Nous avons imprimé en grand format deux images issues de sources très différentes :
1) une photographie personnelle que l'une d'entre nous a prise l'hiver dernier représentant une toile d'araignée (donc en lien direct avec la notion de tissage), et qui a été retouchée à l'aide d'une application pour smartphone (Photo editor) ;
2) une image tout à fait inhabituelle de Marilyn Monroe, prise par le photographe de mode Andre de Dienes en 1946 : Marilyn shows what death looks like. Nous avons découvert cette étrange photographie dans l'exposition d'Agnès b. au Musée National de l'Histoire de l'Immigration : « Vivre !! 70 œuvres choisies dans ma collection ». De manière à nous approprier cette image, un tirage d'imprimante a simplement été froissé puis scanné avant d'être ré-imprimé.
Après avoir étudié et analysé les correspondances et les liens qu'il pouvait exister entre ces deux photographies, nous les avons découpées chacune en quatre parties que nous avons réagencées et tissées entre elles, en donnant à l'ensemble une forme éclatée. Ces deux images fragmentées et déstructurées se rencontrent dans certaines zones tout en conservant ailleurs leur apparence d'origine.
Margot & Yuna

 

 





    

La nana et l'ananas
Notre petit collage, qui tient juste par une épingle, fait se rencontrer l'image sans grand intérêt d'un fruit exotique et celle plus élégante d'une danseuse classique. Deux images trouvées plus ou moins par hasard sur Internet. Nous avons décidé d'assembler ces deux « objets » de manière à ce qu'ils fassent « corps ». Notre ballerine se pare aux couleurs de l'ananas qui, en retour, révèle ses courbes. Cette relation entre une danseuse et un fruit n'est pas sans rappeler la fameuse Danse des bananes (1925-26) au cours de laquelle Joséphine Baker dansait le charleston à peine vêtue de quelques fausses bananes qui lui ceinturaient la taille, une danse dont le scandale fit à l'époque rapidement place à l'engouement général.
Luna & Mélissa
 

 




   

Ce qui nous a plu dans cette histoire de « zones de rencontres », c'était la possibilité de produire un objet « à nous » (autrement dit qui nous ressemblerait) mais qui trouverait son origine dans deux images que nous n'aurions pas produites nous-mêmes.
L'une a choisi un document trouvé sur Pinterest (une pin up dans le style années 50), l'autre dans un article posté par Emmeran Richard (un dessin sur carte géographique d'Ed Fairburn). Pour nouer ces deux approches, nous avons décidé de créer une robe qui serait uniquement faite de papier cartographique. Il fallait pour cela trouver le patron d'une robe imitant celles portées dans les années 1950. Après avoir découpé les pièces du bustier et de la jupe selon nos mesures et comme indiqué sur le modèle, nous nous sommes réparties les tâches d'assemblage et de couture, intégrant fermeture éclair et boutonnière afin que quelqu'un puisse éventuellement porter cette robe. Le métissage de nos images et de nos pratiques a trouvé un prolongement dans l'utilisation de cartes provenant elles-mêmes de différents pays. Nous nous sommes entraidées tout au long de l'exécution de ce projet en nous appuyant sur les points forts de chacune, et avons trouvé ce travail très enrichissant car mêlant diverses techniques artistiques (dessin, sculpture, photographie) et artisanales (couture).
Laurine & Lola
 
contributeur(s) :

Daniel Sage

information(s) pédagogique(s)

niveau : 1ère L

type pédagogique : production d'élève

public visé : élève, enseignant

contexte d'usage : classe

référence aux programmes : La figuration.
Ce programme s'articule autour de quatre composantes à traiter séparément et en interrelation. Il consiste à examiner les composantes fondamentales de l'image pour aboutir à la globalité de l'œuvre, la question de l'image photographique pouvant servir d'instrument générique pour aborder les différents champs esthétiques : nature des référents, couple abstraction-figuration, construction des espaces, temps conjugués, etc.

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