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comptes rendus
les conflits africains et leurs enjeux actuels
compte-rendu de l’intervention de Jean Marie Bouron (historien, docteur en histoire, professeur au lycée Clemenceau de Chantonnay) : des conflits religieux en Afrique ?
Des conflits religieux en Afrique ?
La religion est en Afrique un élément de conflictualité, mais la dimension religieuse n'est souvent qu'une dimension parmi d'autres des conflits africains. Il importe de prendre en compte la diversité des groupes de religions en Afrique.
Il y a une présence des religions traditionnelles qui relèvent souvent de formes de monothéisme. Il existe en revanche des puissances secondaires (esprits...) qui interfèrent avec les hommes. Attention au fait que le religieux imprègne toute la vie et n’est pas une catégorie à part.
L’Afrique connaît de longue date le développement de l’islam sunnite et de confrérie.
Mais l’islam est resté très minoritaire avant la période coloniale... Il s’est développé ensuite.
Pour le christianisme le développement s’est surtout fait à la période coloniale.
La géographie religieuse est-elle un élément de conflictualité?
Ce n’est pas si évident. Le cas de la Côte d'Ivoire est ici instructif : l’opposition N/S n’est pas forcément religieuse malgré ce qui es dit du conflit. Les musulmans étant majoritaires au N comme au S.
Au Nigeria le conflit est plus religieux mais s'explique ici par l'appui pris par les colons anglais sur les musulmans... Et il y a un effet retour aujourd'hui avec une méfiance mutuelle entre populations. Mais si confessionnalisation d'un conflit il y a, celui-ci a pour origine des enjeux politiques et fonciers. Le religieux a cependant pour effet de renforcer la dimension identitaire des conflits.
Dans les conflits en Afrique lorsqu'il y a une dimension religieuse des conflits, se bat on au nom de Dieu?
À partir des années 1980 il est à noter le dynamisme des religions traditionnelles mais aussi des églises charismatiques (pentecôtistes, évangélistes...).
Certains cas existent ici avec le développement de courants wahhabites et salafistes en rupture avec l'islam de confréries très permissif existant jusque là en Afrique.
C’est le cas de Boko Haram avec l’application de la charia même s’il y a une certaine souplesse aussi par rapport au wahhabisme au départ. Cependant se fait jour un progressif glissement vers plus de rigorisme et la radicalisation du mouvement en lien avec la répression menée contre le mouvement.
Il y a plus d'intransigeance doctrinale et en même temps une escalade des violences.
Mais ce n’est pas forcément une guerre religieuse des musulmans contre les chrétiens car des musulmans eux mêmes sont tués. Boko Aram est de façon générale un mouvement d'essence religieuse mais porteur aussi d'un projet socio politique radical.
Le Religieux peut être aussi là comme un appui des combattants... Et pas forcément comme un motif de combat.
Le religieux peut aussi être un facteur de pacification. Notamment dans les cas de vides des pouvoirs. Situation de sociétés multiconfessionnelles aussi... Et religieux étant parfois la solution plus qu'un problème. Apport d'une culture de tolérance avec de multiples contacts entre les croyants. Cf cas du Burkina Faso.
En conclusion, si dimension religieuse des conflits il y a en Afrique, en revanche il n’y a pas de guerres de religions au sens strict et les discours sur la confessionnalisation des conflits sont de ce fait à nuancer.
La religion est en Afrique un élément de conflictualité, mais la dimension religieuse n'est souvent qu'une dimension parmi d'autres des conflits africains. Il importe de prendre en compte la diversité des groupes de religions en Afrique.
Il y a une présence des religions traditionnelles qui relèvent souvent de formes de monothéisme. Il existe en revanche des puissances secondaires (esprits...) qui interfèrent avec les hommes. Attention au fait que le religieux imprègne toute la vie et n’est pas une catégorie à part.
L’Afrique connaît de longue date le développement de l’islam sunnite et de confrérie.
Mais l’islam est resté très minoritaire avant la période coloniale... Il s’est développé ensuite.
Pour le christianisme le développement s’est surtout fait à la période coloniale.
La géographie religieuse est-elle un élément de conflictualité?
Ce n’est pas si évident. Le cas de la Côte d'Ivoire est ici instructif : l’opposition N/S n’est pas forcément religieuse malgré ce qui es dit du conflit. Les musulmans étant majoritaires au N comme au S.
Au Nigeria le conflit est plus religieux mais s'explique ici par l'appui pris par les colons anglais sur les musulmans... Et il y a un effet retour aujourd'hui avec une méfiance mutuelle entre populations. Mais si confessionnalisation d'un conflit il y a, celui-ci a pour origine des enjeux politiques et fonciers. Le religieux a cependant pour effet de renforcer la dimension identitaire des conflits.
Dans les conflits en Afrique lorsqu'il y a une dimension religieuse des conflits, se bat on au nom de Dieu?
À partir des années 1980 il est à noter le dynamisme des religions traditionnelles mais aussi des églises charismatiques (pentecôtistes, évangélistes...).
Certains cas existent ici avec le développement de courants wahhabites et salafistes en rupture avec l'islam de confréries très permissif existant jusque là en Afrique.
C’est le cas de Boko Haram avec l’application de la charia même s’il y a une certaine souplesse aussi par rapport au wahhabisme au départ. Cependant se fait jour un progressif glissement vers plus de rigorisme et la radicalisation du mouvement en lien avec la répression menée contre le mouvement.
Il y a plus d'intransigeance doctrinale et en même temps une escalade des violences.
Mais ce n’est pas forcément une guerre religieuse des musulmans contre les chrétiens car des musulmans eux mêmes sont tués. Boko Aram est de façon générale un mouvement d'essence religieuse mais porteur aussi d'un projet socio politique radical.
Le Religieux peut être aussi là comme un appui des combattants... Et pas forcément comme un motif de combat.
Le religieux peut aussi être un facteur de pacification. Notamment dans les cas de vides des pouvoirs. Situation de sociétés multiconfessionnelles aussi... Et religieux étant parfois la solution plus qu'un problème. Apport d'une culture de tolérance avec de multiples contacts entre les croyants. Cf cas du Burkina Faso.
En conclusion, si dimension religieuse des conflits il y a en Afrique, en revanche il n’y a pas de guerres de religions au sens strict et les discours sur la confessionnalisation des conflits sont de ce fait à nuancer.
éducation à la défense et à la citoyenneté - Rectorat de l'Académie de Nantes