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histoire des arts au musée des beaux-arts de Nantes

mis à jour le 08/05/2011


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Cette œuvre de Charles Coypel : "Roland apprend par les bergers la perfidie d'Angélique" - 1733 -  permet de croiser différents domaines artistiques (peinture, théâtre, opéra, danse, musique) et de croiser les regards des disciplines (Lettres, Histoire, Arts plastiques).

mots clés : peinture, Charles Coypel, Histoire des Arts, HdA, musée des beaux arts de Nantes,


Charles Coypel (1694-1752)


Artiste peintre, théoricien français et dramaturge. Il mène une brillante carrière officielle de peintre d'histoire et bénéficie de la protection de Philippe d'Orléans puis de la reine Marie Leszczynski. Son activité de dramaturge est moins connue mais témoigne de l'intérêt profond qu'il porte au théâtre auquel il emprunte l'iconographie de ses tableaux et la mise en scène de ses personnages. Il crée avec son père de nombreux modèles de tapisseries pour la Manufacture des Gobelins.

Dramaturge et peintre : Charles Coypel suit les traces de son père en reprenant les charges de Premier Peintre du Roi et de Directeur de l'Académie royale de peinture et de sculpture. Mais il approfondit aussi sa réflexion sur les rapports entre la peinture et le théâtre en écrivant et jouant lui-même de nombreuses pièces. Des prestigieuses commandes de tapisseries par la Manufacture des Gobelins lui permettent d'élaborer de « grandes machines », rivalisant avec les mises en scènes de l'opéra. Ses recherches sur le temps (dilation ou, au contraire, extrême condensation dramatique) et l'expressivité dans ses tableaux, ouvrent à la fois la voie au drame bourgeois de Jean-Baptiste Greuze (1725-1805) et à l'épure néoclassique de Jacques-Louis David (1748-1825).

 

Cette œuvre de très grand format, 3m x 6m15, est un carton de tapisserie pour la tenture des Fragments d'opéra, commandée en 1733 par la Manufacture des Gobelins. Cette œuvre était peut-être destinée aux appartements de la reine Marie Leczinska, à Versailles.
Cette commande, l'une des plus importantes que le peintre ait reçues, comprend 4 cartons qui coïncident avec l'apogée de sa carrière :
 Roland apprend par les bergers la perfidie d'Angélique, 1733, MBA Nantes
 L'évanouissement d'Armide, 1733, aujourd'hui disparu
 La destruction du palais d'Armide, 1737 , MBA de Nancy
 Le sommeil de Renaud, vers 1741, MBA Nantes

 
Références littéraires

Le thème de cette peinture est issu du poème chevaleresque Orlando furioso, composé par l'Arioste en 1532, puis adapté par Philippe Quinault en 1685. Le librettiste français en retient l'intrigue amoureuse plus que le caractère épique. Cette tragédie lyrique, mise en musique par Jean-Baptiste Lully, a été rejouée au Théâtre du Palais Royal en 1727 puis chez la Reine, à Versailles, en 1732.

Dans son tableau, Coypel choisit la scène IV de l'acte IV*, moment clef de la tragédie amoureuse. Le chevalier Roland, neveu de Charlemagne, découvre que sa promise Angélique s'est enfuie avec le soldat Sarrazin Médor qu'elle vient d'épouser. Ce sont les bergers qui ont assisté à leurs noces qui content l'histoire à Roland, sans réaliser que leur récit va le mener au désespoir.

* Roland n'ayant point trouvé Angélique, revient pour en demander des nouvelles aux bergers. [...]
- Roland : que dites-vous icy de Medor, d' Angelique ?
- Coridon : ce sont d'heureux amants dont l'histoire est publique dans tous les hameaux d' alentour.
- Belise : ils ont avec regret quitté ce beau sejour ; ces arbres, ces rochers, cette grotte rustique, tout parle icy de leur amour.
- Roland : ah ! Je succombe au tourment que j' endure.
- Coridon : reposez-vous sur ce lit de verdure.
Vous paraissez chagrin ; escoutez à loisir de ces heureux amants l'agreable aventure, vous l'entendrez avec plaisir.

Roland accablé de douleur s'assied sur un gazon, et écoute avec inquietude ce que Coridon et Belise luy racontent.
 

Histoire des arts (voir fichier joint ci-dessous)

Quelques pistes liées aux regards croisés en Lettres, H-G et Arts plastiques

COLLÈGE

« Arts, État et pouvoir » (5ème H-G / Lettres )
L'œuvre permet d'étudier la place de l'artiste dans la société et en particulier les artistes de cour: Coypel, Lully, Molière.

« Arts, espace, temps »  ( 5ème/ 4ème H-G / Lettres / A-P )
L'œuvre permet d'aborder les questions de la représentation du temps par l'image à partir du récit d'origine.

« Arts, ruptures, continuités »  ( 5ème / 4ème / 3ème Lettres / A-P )
L'œuvre d'art et le dialogue des arts: Comment les arts dialoguent-ils dans cette œuvre? (peinture, littérature, théâtre, danse)
Transposition de la source ( L'Arioste) en scène littéraire, en opéra et en peinture.


LYCÉE

« Arts, contraintes, réalisations »  (A-P / Lettres)
La rivalité des arts crée une contrainte féconde ( cf.Coypel: « poésie muette » et « peinture éloquente »)

« Arts, corps et expressions »  (A-P / Lettres)
Le corps, l'âme et la vie: expression des émotions, des caractères et des états (humeurs, passions, postures,...)

 
auteur(s) :

Bruno Hérody, Anne Ribstein, Virginie Michel, enseignants chargés de mission au musée des beaux-arts de Nantes

information(s) pédagogique(s)

niveau : tous niveaux, Collèges tous niveaux, Lycée tous niveaux

type pédagogique : activité de découverte, démarche pédagogique, sortie pédagogique

public visé : non précisé, enseignant

contexte d'usage : classe, sortie pédagogique

référence aux programmes : Histoire des arts, Histoire, Arts plastiques, Lettres

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