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les travailleurs handicapés remis sur les rails

Ouest-France 19 mars 2013

La direction régionale de la SNCF intègre deux salariés handicapés sur son site de maintenance, à Nantes. Une première dans l'entreprise qui souhaite établir ainsi des passerelles vers l'emploi.

De gauche à droite, dans l'atelier maintenance de Nantes : Tony Bourlier, chef d'équipe ; Serge Carcagno ; Eric Bretonneau ; José Baran et Cédric Gourdon.
De gauche à droite, dans l'atelier maintenance de Nantes : Tony Bourlier, chef d'équipe ; Serge Carcagno ; Eric Bretonneau ; José Baran et Cédric Gourdon.

Reportage

Début d'après-midi ordinaire au technicentre SNCF, près de la gare de Nantes. Vêtus de leur gilet orange de sécurité, José Baran et Eric Bretonneau prennent leur poste. Le premier au rayon électricité, le second sur le pôle mécanique et freins. Dans l'atelier, des trains corail nécessitant une maintenance attendent une intervention, avant de rejoindre les lignes Quimper-Toulouse et Nantes-Orléans.

Rien ne distingue les deux hommes dans l'équipe d'une trentaine de salariés de la SNCF affectés à ce service. Mieux, tout est fait pour qu'ils s'y fondent.

Un accord contractuel

En 2012, la SNCF décide d'expérimenter un dispositif d'intégration de travailleurs handicapés à l'échelle nationale. Dans la région, elle entre en contact avec l'Amipi (Association pour l'aide matérielle et intellectuelle aux personnes inadaptées) : sept sites et 700 salariés dans l'ouest, en sous-traitance pour l'industrie automobile. « Notre objectif est d'accompagner les personnes handicapées vers le monde du travail, explique Stéphane Gilbert, directeur du site nantais de l'Amipi. Nous recherchons des passerelles... » Cet objectif coïncide avec celui de la SNCF. « L'entreprise est engagée depuis plus de 20 ans en faveur de l'emploi des personnes handicapées, commente Erik Raynaud, directeur régional du technicentre maintenance. L'un des axes forts est le partenariat avec le secteur protégé... »

L'arrivée de José et Eric a été soigneusement préparée par diverses rencontres, tantôt à l'Amipi, tantôt à l'atelier maintenance de la SNCF, pour que chaque partie se familiarise avec les métiers de l'autre. Quatre candidats se sont manifestés à l'Amipi. Si deux seulement ont été retenus, les deux autres ne sont pas écartés mais nécessitent « une acquisition supplémentaire de connaissances techniques ».

« Tout se passe bien »

Le contrat de José et Eric court sur une année, à l'issue de laquelle, il sera procédé à une évaluation. En cas d'avis positif, un emploi pourra leur être proposé à la SNCF.

Les deux tuteurs cheminots qui les encadrent font le point régulièrement. « Tout se passe bien », notentCédric Gourdon et Serge Carcagno qui insistent sur « la richesse de l'échange » avec ces collègues de travail à part entière. Pour que l'encadrement des travailleurs handicapés soit réussi, des formations spécifiques de tutorat sont assurées au Technicampus du Mans, dédié à la maintenance du matériel ferroviaire.

En attendant, José qui voulait « voir autre chose » que l'enroulement de faisceaux électriques pour l'automobile, s'accommode parfaitement de sa nouvelle tâche. Eric qui a, dit-il, « toujours aimé les trains, » est tout aussi heureux de les remettre sur les rails.

 

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