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troubles sensoriels et moteurs

Nantes. Pulse et Pulpe : du design pour réduire le handicap

Ouest-France 01 avril 2013

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Un verre facile à prendre pour des mains avec arthrose, une carafe à utiliser sans effort. L’entreprise nantaise Pulse et Pulpe imagine de beaux objets ergonomiques. Elle a décroché un prix national.


L'équipe de Pulse et Pulpe, autour des deux jeunes dirigeants Jonathan Charier et Anne-Sophie Keruzoré, ont inventé ce verre facile à prendre par des mains arthrosées par exemple

En incubateur à Audencia

« À la sortie de mes études, une amie m'a parlé de sa difficulté à trouver du mobilier et des objets compatibles avec son handicap : une hypersensibilité multiple. Impossible pour elle de se loger avec des meubles de grande distribution tant les réactions à sa peau étaient fortes. » Fraîchement diplômé de l'école Audiencia, option marketing design, Jonathan Charier, 29 ans, cherchait une idée de société socialement responsable, réunissant utilité et esthétisme.

Il la trouve avec ce mariage d'objets ou mobiliers ergonomiques répondant à des handicaps divers et variés. Pulse et Pulpe voit le jour, début 2011, au sein de l'incubateur de l'école de commerce de Nantes Audencia.

Anne-Sophie Keruzoré rejoint Jonathan dans l'aventure. La mise de départ, 160 000 €, est trouvée près de fonds personnels, de « capital lover », le financement de proximité par amis et familles, et chez des entrepreneurs familiaux.

Des prototypes tous azimuts

En phase d'amorçage de la société, Pulse et Pulpe fabrique actuellement plusieurs prototypes. Par exemple, ce verre ingénieux s'adapte à des mains handicapées par l'arthrose. « La prise en main de ce verre peut se faire à différents endroits. » Il y a aussi cette carafe qui permet de verser avec un effort moindre, même quand elle est pleine. Idem pour des meubles adaptés. La clientèle visée ? Les professionnels en établissement spécialisé ou maisons de retraite, mais aussi les boutiques de design et la vente en direct par un système de « crowdfunding », financement social des projets.

Le difficile « made in France »

La jeune entreprise doit passer cette année à la vitesse supérieure et commencer l'industrialisation de ces objets dits « inclusifs », union de l'esthétisme et de l'ergonomie. « Sauf que nous ne trouvons pas en France de verriers qui acceptent de fabriquer notre verre. Certes, son design est particulier mais pas impossible à produire. » Jonathan Charier souligne la difficulté de mettre en pratique le « made in France » si plébiscité aujourd'hui. « Je pense que nous allons être obligés de fabriquer en Suède ! C'est vraiment dommage. »

300 000 € à trouver

Après avoir été lauréat régional dans le grand Ouest des jeunes entrepreneurs sociaux, prix décerné par l'opérateur SFR, Jonathan Charier vient de décrocher le niveau national avec sept autres entreprises. « Nous allons bénéficier, entre autres, d'un accompagnement avec des bureaux à Paris dans un espace appelé La Ruche comme des journées de formation à HEC. » Il décroche aussi le droit de participer à l'ultime concours de juin pour un seul coup de cœur et 20 000 € à la clef.

En attendant, Pulse et Pulpe doit trouver de nouveaux locaux à Nantes pour accueillir l'équipe de sept personnes dont quatre stagiaires. L'entreprise va commencer à prospecter les fonds d'investissements pour lever 300 000 € en vue de la phase de production. « Nous nous alignons aussi sur la ligne de départ pour essayer de participer à la Start-up factory qui aide les jeunes entreprises pendant six mois avec Atlanpole et la cantine numérique à Nantes. »

Elisabeth Bureau
 

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