histoire des arts

Bilan du travail pédagogique du groupe de Spécialité Histoire des arts. Angers 24-25 novembre 2016.

Mise en avant de quatre problématiques essentielles à la mise en oeuvre du travail sur le programme dont l'élément considéré est ici L'Art nouveau.

1. Nous sommes d'abord confrontés à un questionnement sur la nécessité de définir une problématique commune et une activité des élèves qui permette l'échange transdisciplinaire. Il s'agit de travailler entre professeurs de disciplines différentes et avec les élèves de manière à préserver une approche cohérente et enrichissante. L'objet d'étude excède les approches disciplinaires. Les oeuvres d'art ne se laissent pas enfermer dans une interprétation unilatérale. Elles encouragent à la polyphonie. Mais de cette polyphonie il s'agit de parvenir à l'unité d'une définition synthétique de l'Art nouveau. La problématique directrice initiale est donc : peut-on passer de la multiplicité à l'unité pour comprendre l'Art nouveau ?
Nous choisissons une mise en activité des élèves qui est en phase avec la manière dont le programme se décline. L'Art nouveau n'est pas associé à un foyer de naissance et de développement unique et monolithique. Le travail demandé va donc s'adapter à la diversité des grands centres culturels qui ont constitué les foyers de naissance de l'Art nouveau: Bruxelles, Glasgow, Nancy, Paris... Les élèves divisés en groupes ont pour tâche, après avoir reçu un éclairage réflexif d'abord avec leurs divers professeurs, de constituer un panneau d'affichage qui explicite les caractéristiques de chaque grand centre étudié pour présentation aux autres élèves de la classe et au-delà pour exposition au lycée et/ou sur e-lyco.

2. Partant alors de cet effort pour constituer une totalité à partir des fragments obtenus on se trouve vite en face de formules comme "L'art dans tout", "L'art pour tous" qui nous interrogent sur la nature de cette totalité. Davantage qu'une unité stylistique on s'aperçoit vite que ce qui est cherché dans l'Art nouveau est une pensée qui a doit avoir des principes repérables. Nous en dégageons une question à partir d'un énoncé de sujet possible comme "Des Écoles, une pensée": quels sont les principes communs qui sont partagés par tous les foyers de développement de l'Art nouveau ? C'est alors l'occasion d'encourager les élèves à dépasser les différences stylistiques pour remonter vers leurs principes de construction. Quelle modernité ? Quelle idée de la nature ? Pourquoi cette insistance sur l'energie et la croissance ? Utopie sociale ou luxe pour privilégiés ? Détermination des fonctions, des usages et des matières ; échos contemporains dans la musique ou l'évolution sociale et technique...

3. Il apparaît ensuite possible en s'inspirant de la mise en situation présentée lors de la formation (visite commentée des façades ou ensembles Art nouveau et Art déco à Angers) de placer les élèves devant des édifices (mais sans commentaire) pour identifier ce qui relève de l'Art nouveau ou de l'Art déco, certains bâtiments masquant en partie leurs caractéristiques dans un amalgame éclectique. La question qui animerait ici la recherche peut être formulée ainsi : Peut-on expliquer le passage d'un style à un autre et la brièveté de la période Art nouveau ?

4. En fin de parcours on peut amener les élèves à une conscience plus grande du geste qu'ils accomplissent en travaillant l'histoire des arts : Le regard sur l'oeuvre peut-il ne pas être une interprétation ? Le travail qu'ils ont mené doit leur permettre de comprendre qu'il n'y a pas d'expérience innocente de l'oeuvre. La visite commentée cette fois par une conférencière sera l'occasion de dégager les présupposés : valorisation du patrimoine et du statut de la ville "ville d'art et d'histoire" ; parcours adapté à un regard touristique qui met en valeur le spectaculaire sans forcément souligner certaines contradictions intéressantes... Aux élèves donc de proposer une visite construite sur un regard différent qui les prépare au travail du dossier.

Stéphane Petrocchi, rapporteur du groupe.