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à l'ombre de la mondialisation, que nous disent les villes petites et moyennes en Afrique du Sud, conférence de Frédéric Giraut, FIG 2017

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Une conférence de Frédéric Giraut, professeur Université de Genève, dans le cadre du Festival International de Géographie de Saint-Dié-des-Vosges.

L’Afrique du Sud compte 65% d’urbains ; son armature urbaine est complète, on parle d’urbanisation mature car l’ensemble des catégories urbaines (métropoles, villes moyennes et petites villes) est représenté. On compte un semi dense de villes moyennes et petites. Mais ce sont des villes d’un type particulier, fruit d’un héritage historique très lisible. Trois villes sont présentées durant la conférence : Graff-Reinet, Estcourt et Newcastle.


Graaff-Reinet : une petite ville de la province du Cap Ouest

Il s’agit d’une ville d’origine coloniale, fondée au XVIIIème siècle. Elle est située dans un environnement aride. Sa population est peu nombreuse : environ 40 000 habitants. Le centre-ville est très classique (rue commerçante, église, structure administrative) mais sa structure est fragmentée. La ville est composée de morceaux disjoints, la ségrégation est visible. La ville centrale est entourée par des eaux pérennes, elle est verdoyante, les parcelles sont grandes et arborées. Les townships qui se trouvent à l’écart de la ville se caractérisent par des constructions plus réduites, des parcelles plus petites sans verdure. Deux townships se situent à l’écart de la ville : celui destiné à la population noire et celui destiné à la population métisse. Aujourd’hui, les buffer zones (zones tampons entre la ville centrale blanche et les townships) sont en voie d’être comblées par des équipements collectifs (écoles, stade). Ce « comblement » s’est amorcé à la fin de l’Apartheid. Des liens s’amorcent alors.

Quelques outils :

 

Source : https://dotmap.adrianfrith.com/

Estcourt : un schéma urbain très fragmenté

Estcourt est une petite ville d’environ 25 à 35 000 habitants dans la province du Kwazulu. Une usine Nestlé y est implantée (ambition de se développer auprès sur le marché africain). Dans cette ville, le township est situé au-delà de l’autoroute N3 et une immense buffer zone le sépare de la ville centrale. Ici la question de la définition même de la ville se pose. Le township fait-il partie de la ville ? D’un point de vue fonctionnel, le township appartient bien à la ville d’Estcourt ; en revanche, d’un point de vue morphologique, ce n’est pas le cas.

 

 Newcastle : une ville minière à la limite d’un Bantoustan

Newcastle est une ville de 50 000 habitants mais on compte une centaine de milliers d’habitants vivant dans des habitats pauvres sur une étendue de plusieurs dizaines de kilomètres. Un vaste township s’est développé à l’intérieur du Bantoustan. Ce township s’est développé car la population dépendait de l’activité minière de la ville.


S’intéresser aux villes moyennes c’est s’intéresser à des villes aux limites complexes et aux enjeux de leur gouvernance. L’armature urbaine sud-africaine s’est développée dans le cadre d’une colonisation de peuplement dans un contexte où la population autochtone était supérieure aux colons. L’armature urbaine est le résultat d’un semis de missions, de petites villes. Les seules villes considérées comme ville ont été les agglomérations d’origine européenne.

Les dynamiques de ces villes fragmentées

 Aujourd’hui les populations d’origine africaine n’habitent plus exclusivement dans les townships. D’un point de vue ethnique, on constate un brassage au centre tandis que d’un point de vue économique, le brassage s’effectue dans les townships.

Les villes secondaires sud-africaines sont marquées par une forte spécialisation économique, ce qui les rend plus vulnérables. Elles tentent de se dynamiser. Exemple de Grahamstown : ville située dans la province du Cap oriental, elle accueille une université reconnue et développe des activités culturelles (festivals de théâtre, littérature et de musique). Elle s’affirme comme une creative city.

La question de gouvernance est également posée dans ces villes sud-africaines. Au sortir de l’Apartheid, les conseils municipaux ont été dissous ;  le périmètre des municipalités a été étendu à la totalité des espaces habités. C’est un moyen d’obliger les mairies à développer une politique de la ville pour les townships. Le périmètre a été élargi jusqu’aux communautés urbaines des Bantoustans mais certains fragments urbains disposaient de pouvoirs locaux propres et ont refusé de fusionner. C’est le cas à Estcourt où la municipalité intègre aujourd’hui la ville, le township et des bourgs ruraux mais les grandes concentrations ont conservé leur propre autorité. A Newcastle, l’inverse s’est produit.


Elodie Soubise, webmestre associée
 

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