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l'Afrique, les enjeux du continent, Table ronde, FIG 2017

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Compte rendu de la Table ronde qui a suivi la conférence inaugurale du Festival International de St Dié-des Vosges. Alain Dubresson, professeur émérite Université Paris Nanterre Géraud Magrin, professeur des universités, Université Paris I Panthéon Sorbonne Laurent Caroué, Inspecteur Général Catherine Biaggi, Inspectrice Générale

Plan :
1. la transition démographique en Afrique
2. la transition urbaine
3. les formes d'insertion de l'Afrique dans la mondialisation

La transition démographie en Afrique :

Un rappel nécessaire : les statistiques  concernant l’Afrique sont souvent erronées.

Alors que la phase de transition démographique en Europe au XIX° siècle avait eu pour conséquence d’importants flux migratoires liés à la colonisation, l’Afrique aujourd’hui fait face à un interdit migratoire qui entraîne des problèmes majeurs. En une génération, l’Afrique doit accueillir 1.2 milliard d’habitants, elle connait une augmentation de 105% de sa population. Elle se trouve face à des enjeux considérables :

-          La question des ressources, des besoins sociaux et commerciaux,

-          La question des mobilités,

-          La question de la gestion des crises.

La première phase de la transition démographique s’achève en Afrique. Mais les indice de fécondité varient de manière importante entre les différents Etats africains. La transition démographique se diffuse depuis le milieu urbain à des rythmes différents.

La poussée démographique a eu lieu dans les années 1980 – 1990, dans une période de crise économique et de changements institutionnels (démocratisation). Le rapport actif / inactif était alors de 1 pour 1.

Avec le début de la baisse de la fécondité, l’Afrique entre dans le « dividende démographique », le rapport actifs / inactifs change vers davantage d’actifs que d’inactifs. Ce dividende démographique pourrait fournir des ressources. A titre de comparaison, les années de fort développement en Chine correspondent à une situation de 2.5 actifs pour 1 inactif (liée à la politique antinataliste chinoise).

Aujourd’hui, le nombre d’entrants sur le marché du travail africain est très élevé. Cette jeunesse mobilisable l’est également pour la guerre ou les trafics.

La situation démographique actuelle pèse aussi sur les choix politiques de développement. L’Afrique  de l’est accueille des investissements étrangers (chinois) sur les terres agricoles, là où la jeunesse a besoin d’emplois. Or ces investissements favorisent le développement d’une agriculture mécanisée.

L’enjeu pour l’Afrique est donc de développer une agriculture à la fois intensive en production et en main d’œuvre.

 

La transition urbaine :

L’Afrique connait une révolution urbaine. Elle comptera 1 milliard de citadins en 1040. C’est en Afrique que le gain de citadins sera le plus important. Cela met l’Afrique face au défi de l’habitat : logements, tenures et services.

La plupart des Etats ont reproduit un urbanisme colonial avec une division sociale de l’espace urbain, selon des plans. Cette politique conduit à l’exclusion du plus grand nombre d’où le développement de villes parallèles, illégales. C’est le cas à Kinshasa où 80 à 90% de la ville est auto-construite, sans plan.

 L’isolement spatial des pauvres fait face à un enferment des riches. La métropolisation africaine est parallèle à des inégalités territoriale croissante (exemple de Tanger / Casablanca face au  Rif marocain)

Face à ces constructions illégales, 2 politiques ont été mises  en œuvre : la politique du laisser faire ou les destructions systématiques.

Aujourd’hui on constate le passage d’un urbanisme de plan à un urbanisme de projet (cas de la restructuration du quartier d’El Mina à Nouakchott)

 

Les formes d’insertion de l’Afrique dans la mondialisation

Le partenaire le plus visible de l’Afrique est la Chine. Outre le « land grabbing », La chine est présente dans de nombreux pays pétroliers et miniers. La chine recherche des ressources naturelles et des marchés, c’est pourquoi elle s’implante au Nigéria par exemple. La Chine a un rôle économique mais elle ne s’implique pas dans les affaires politiques intérieures à l’inverse des partenaires occidentaux.

L’inde est un deuxième acteur. Elle est présente par l’intermédiaire de la diaspora indienne en Afrique du sud et de l’est. Sa présence concerne le secteur automobile ou encore l’acier (présence de Mittal)

Le Brésil est présent dans les pays lusophones comme le Mozambique ou l’Angola. Le Brésil investit dans le pétrole et les mines. Il exporte également le dualisme de son agriculture : agrobusiness et agro familial.

La Turquie est présente dans les territoires de l’ancien empire ottoman (pays musulmans).

Singapour et la Malaisie s’implantent dans les pays producteur d’huile de palme notamment dans le golfe de Guinée où ces 2 Etats cherchent  des contraintes environnementales et une réglementation moindres.

L’Afrique du sud s’implante dans les pays africains anglophones par l’intermédiaire de chaines de supermarchés, du secteur de la téléphonie mobile, du secteur minier et de sociétés de sécurité.

Le Maroc se tourne depuis quelques années vers l’Afrique avec une stratégie offensive. Il a demandé à adhérer à la CDEAO, ce qui devrait être acté en décembre 2017. Il développe des investissements dans les engrais.

L’Afrique voit donc une grande diversité des acteurs. Ce qui ouvre un éventail des possibles pour les gouvernements et renforce leur capacité à penser l’aménagement de leur territoire

La commercialisation de produits chinois et le commerce sud-sud se développent. Les motos chinoises et indiennes ont pénétré le marché africain et transforme le milieu rural en donnant accès à la mobilité.

Cette ouverture aux partenaires étrangers à des impacts négatifs : les « package deals » sont très favorables aux chinois et les entreprises chinoises se préoccupent moins des conséquences environnementales. La Chine a, par exemple, financé des barrages que la banque mondiale avait refusé en raison des conséquences environnementales. De plus, la Chine est impliquée dans l’économie criminelle (disparition des rhinocéros et des éléphants ; commercialisation d’ânes au Sahel car les Chinois utilisent sa peau dans la médecine traditionnelle). Les investissements industrielles chinois se dirigent aussi vers l’Ethiopie où la main d’œuvre est bon marché et le système politique autoritaire correspond au modèle chinois.

Elodie Soubise, webmestre associée

 

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