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de l'usage des tablettes en histoire-géographie

tablette

vers de nouvelles pratiques de classe ?


Quelques réflexions personnelles sur l'introduction des tablettes en histoire-géographie :  j'utilise de plus en plus mon équipement personnel en classe et autorise les élèves volontaires à faire de même. Premier bilan et premières observations.

Usages des tablettes en histoire-géographie


Pour l’élève

La tablette est un formidable outil pour prendre des notes tout au long de sa journée de cours mais aussi à la maison ou en déplacement. J'ai fait l'expérience de ces prises de note sur smartphone lors d'une sortie pédagogique au mémorial de la Shoah. Certains élèves ont une remarquable habileté pour écrire leurs notes sur ce type d'appareil et je suis bluffé par la qualité de leur restitution !
Cela permet donc de se constituer un porte-folio numérique multimédia à l’aide d’applications spécifique. Dans ce type d'usage en classe, il va de soi que l'appareil doit être lié à un seul élève : la tablette peut ainsi supplanter le bloc note ou le cahier papier et dans certains cas permettre de s'affranchir aussi du manuel papier pour passer au tout numérique.

Certaines tablettes disposent d’un stylet qui permet de prendre des notes manuscrites, ce qui est souvent plus rapide que l’utilisation du clavier. Surtout le stylet permet d’annoter aisément un texte, de faire des croquis et des schémas. Des pratiques courantes dans nos disciplines. Ainsi les tablettes permettent de faire à peu près les mêmes choses qu'avec un TNI. La visualisation collective passant par un video-projecteur accessible à tous en wi-fi pour que chacun puisse diffuser son travail personnel devant toute la classe.
Les fonctions natives des tablettes facilitent l’insertion dans un document de photos ( analyse d’œuvre d’art ou de paysages), avec des outils de découpe et d’annotation très efficace.
Cela permet de développer des compétences en littératie numérique facilitant la production quotidienne de contenus multimédias. En termes d’ergonomie logicielle, tout est beaucoup plus simple et rapide qu’avec un ordinateur traditionnel !

Ces applications de prise de note se synchronisent automatiquement soit en liaison GSM soit en wi-fi : il est très simple donc de retrouver ses notes sur son ordinateur personnel par la magie du cloud. Le problème rencontré : chacun dispose de son propre cloud et on aimerait pouvoir disposer d'un espace de stockage académique pour pouvoir se passer des propositions commerciales actuelles afin de sécuriser ces productions scolaires et faciliter leurs échanges.
 

Pour le professeur : on se doit d’utiliser un cahier de texte numérique et nous disposons dans l’académie d’un ENT.
Pour ma part, la production de ressources se fait via e-lyco gràce au classeur pédagogique qui permet de constituer des contenus pédagogiques ensuite aisément transférables dans le cahier de texte de la classe pour la séance voulue.

Pour autant en classe, de nouveaux défis apparaissent.
D’abord celui de l’autonomie de l’élève dans sa mise en activité. Il faut s'habituer à utiliser en classe ce type d'outils. 
Ensuite la fragmentation des outils peut aussi poser problème : de nombreuses applications existent souvent en concurrence pour effectuer la même tâche. Faut-il imposer à tous la même application ?
Enfin la question du partage des documents reste entière via une interface sécurisée. Pour le moment, on "bricole" :échanges via liaison bluetooth entre appareils, échanges via la messagerie... on aimerait un module spécifique dans e-lyco !
Problème de gestion des services proposées sur le cloud : des serveurs très performants mais non souverains qui stockent des milliers de données personnelles à longueur de temps ce qui interpelle sur la question du respect de la vie privée.

Les points positifs : la tablette (ou le smartphone) se souvient de tout et garde tout en mémoire. Disparaissent les problèmes de fichier non enregistrés que l’on a pu connaitre en salle informatique par le passé.

Des expériences menées ces dernières années, je retiens quelques remarques :
- les tablettes bon marché sont vite très décevantes à l’usage : problème de lisibilité de l’écran, notamment en extérieur, de réactivité, d’autonomie et de durabilité ( quelques mois voire semaines suffisent à épuiser la batterie non interchangeable). Les tablettes premier prix sont très décevantes à l'usage.
- les tablettes hybrides essayées se sont révelées décevantes : le clavier ne permet pas une saisie rapide et efficace, c'est utile pour saisir un mel mais pas pour rédiger un cours ou une composition. L'écran tactile n'apporte pas toujours la plus value attendue faute de précision : c'est bien de pouvoir passer d'une image à une autre, de lire un journal en ligne mais pouvoir faire un croquis est une autre histoire.
- la tablette doit être réactive et donc puissante, mais la performance à un coût non négligeable. Personnellement, je me suis lassé de ces tablettes poussives moins rapide qu'un vieux notebook. 
- un espace de stockage limité et parfois non extensible : recours impératif à des stockages en ligne mais actuellement pas de liaison vers l’ENT académique.
- le partage de documents est souvent difficile voir impossible d’une tablette à une autre entre utilisateurs différents. Chaque marque propose ses solutions. Des soucis de communication entre appareils complexes à résoudre en fonction des systèmes d’exploitation ou des versions, surtout si les élèves disposent de leur propre matériel (BYOD) sur lesquels on ne peut avoir de droit de regard.
 

Les logiciels les plus utiles en HG :

Mes applications préférées dans ma pratique personnelle sont evernote et/ ou onenote de Microsoft. C'est très efficace pour sauvegarder un document ( par exemple un article de presse), mais aussi pour prendre des notes manuscrites avec la fonction dessiner de OneNote, et on peut facilement produire des schémas et des croquis. Insérer une photo d'un document, d'un paysage est très simple. A l'évidence, ces outils nous permettent de gagner en efficacité. Par rapport à l'utilisation d'un ordinateur, le gain est sensible dans certains domaines. Par exemple scanner un document, l'intégrer dans un traitement de texte... j'ai besoin de plusieurs logiciels pour réaliser cette tâche. C'est beaucoup plus rapide et intuitif avec une tablette !

MindboardPro pour les cartes mentales ou Mindmeister : on retrouve les mêmes possibilités avec les applications pour tablette. Mindboardpro permet de faire des cartes mentales à partir de notes manuscrites.
Edugeo : pour la cartographie évidemment.
Scketchbook : permet de faire des croquis et schémas à partir d’images de la galerie avec un gestionnaire de calques très performant. Un must. 

Scketchbook


YouCam snap : pour photographier un document et le redresser. Je m'en sers régulièrement : pour garder une trace du tableau de la classe, pour numériser un document, pour copier un travail d'élève ( l'élève qui a fait son travail sur son cahier et non pas sur une feuille) etc...

Des recommandations :

Je préfère utiliser une tablette équipée d’un stylet du type Samsung note ou encore Microsoft Surface. Le stylet permet d'écrire comme sur une feuille de papier, mais surtout de dessiner proprement et très finement, ce qui m'importe beaucoup pour la réalisation de croquis, mais aussi pour noter une idée rapidement. On retrouve nos habitudes pour annoter une copie d'élève comme on le ferait sur une copie papier.

Je préfère utiliser des tablettes proposant le multifenêtrage qui sont très pratiques sur le plan ergonomique : cela permet de confronter deux documents. Evidemment cette fonction n'est intéressante que sur les tablettes de 10' et plus.

Le tactile permet de faire de nombreux jeux pédagogiques via le glisser déposer. De nombreuses applications proposent cette fonction, notamment les jeux pédagogiques.
Pour faire la même chose, on peut utiliser le logiciel Inscape et le plug-in XIA pour faire des jeux tactiles avec vérification des réponses. Mais il faut un temps de prise en main qui peut décourager. Plus simple à mettre en œuvre, l’utilisation de la fonction QCM de pronote...

Questions à débattre :

L’introduction massive des tablettes à l’école annoncée par le gouvernement dans certaines classes invite à se poser la question du tout numérique et de l’écran permanent.
En terme de gestion de classe, le professeur doit repenser son ingénierie éducative : les postures de travail en classe sont différentes. Les élèves s’entraident davantage, le processus d’apprentissage est individualisé et le professeur est plus dans une posture de médiateur. 
Certaines pratiques doivent être repensées. Exemple : jusqu’içi on pouvait projeter un film des Jalons de l’INA en classe via un video-projecteur. Un objet pédagogique diffusé pour toute la classe en même temps. Tant pis pour l’élève qui a loupé le début par distractions diverses. La même activité sur tablettes : chacun peut visionner le film à son rythme, reprendre un passage...mais c'est vite la cacophonie. Si on autorise l'usage d'écouteurs, chacun rentre alors dans sa bulle, il faut alors du métier pour reprendre la main sur l’ensemble de la classe pour faire entendre la parole du professeur et réactiver un temps d'écoute collectif.
L'organisation spatiale de la classe doit aussi être remodélée, permettre des situations d'isolement ponctuel pour permettre à un élève d'enregistrer un commentaire audio, finaliser sa production personnelle.
On gagne cependant en termes d’individualisation des apprentissages, avec une bien plus grande autonomie et plus d'efficacité.

La classe connectée de demain : un accès sécurisé aux ressources et aux espaces de partage via un ENT modernisé, plus de travail collaboratif en classe et hors classe ? 
Une nécessaire et indispensable réflexion sur la responsabilisation des uns et des autres aux usages du numérique.

Jackie Pouzin
Lycée Vadepied, Evron

 

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