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Voici la deuxième partie de la conférence donnée par C. Grataloup. Il s'agit d'un rappel épistémologique sur les flèches du temps.
II. Des flèches du temps : rappel épistémologique
1. Le modèle évolutionniste
Avant les grandes découvertes, les occidentaux ont une pensée binaire : « nous » (les chrétiens) contre les « infidèles » (les musulmans). A partir des grandes découvertes, un rythme ternaire se met en place : les sauvages, les barbares, les civilisés. Ainsi, Norman, fondateur américain de l’anthropologie, classe les sociétés en trois catégories :
- sans état et sans histoire : les barbares ;
- avec états anciens refroidis par rapport au progrès : l’orient global
- la civilisation appelée à s’étendre à l’ensemble de l’humanité.
On retrouve la même perspective dans la succession des modes de production marxiste : nous sommes donc dans un affrontement de deux modernités. La flèche du temps marxisme propose en effet une évolution monolinéaire de l’esclavagisme au socialisme, avec un passage obligé par chaque période. L’orientalisme ne rentre cependant pas dans ce modèle. Une variation est y donc ajoutée : c’est le mode de production asiatique. Ce faisant, ils recréent une géographie.
2. la transition démographique
3. D’autres approches de la ligne du temps
· L’apparition de l’histoire comparée
Dans Une grande divergence, Kenneth Pomeranz cherche à comparer des choses de tailles proches à un même moment : un district de la Chine (10 millions d’habitants, économiquement important) avec l’Angleterre, qui fait alors pâle figure au niveau économique (productivité, taille des mines…). Ce qui ne l’empêche pas de réaliser la révolution industrielle. Cette comparaison est facilité par l’existence de sources nombreuses de chaque côté.
· La notion d’histoire globale
L’expression histoire globale est introduite en France dans Histoire globale, mondialisation et capitalisme, sous la direction de P. Beaujard, L. Berger et P. Norel (qui ne sont pas historiens de formation). C’est sous cette forme qu’est finalement traduite l’idée de global history venue des Etats-Unis.
La question de la mondialisation a été tout de suite introduite dans les programmes scolaires.
· L’histoire connectée
L’histoire connectée apparaît comme un compromis, avec un travail sur des sources symétriques maîtrisables par une personne ou une petite équipe (ex. Aux origines de l’histoire globale, Sanjay Subrahmanuyam).
Une des difficultés principales réside cependant dans l’inégalité entre les sources disponibles en fonction des espaces et des époques étudiés. L’approche contre-factuelle peut ici se révéler fertile. Ainsi, Romain Bertrand propose dans L’histoire à parts égales à l’arrivée d’un navire à Java et tente de reconstituer à ce qu’en pensent les Javanais - on manque ici totalement de sources écrites sur le point de vue des « autres ».
histoire-géographie-citoyenneté - Rectorat de l'Académie de Nantes