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avec les autres, remédier à son échec scolaire

mis à jour le 30/09/2010


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Quand tout semble avoir échoué pour un élève, quand le bilan de son expérience scolaire ressemble à un champ de ruines, il s'agit de faire face, d'encaisser, de digérer toutes ces remises en cause personnelles qui risquent d'empêcher un nouveau départ, nécessaire, donc indispensable. Le CIO (centre d'information et d'orientation) Le Mans Sud propose à ces jeunes gens de préparer une nouvelle fois les épreuves auxquelles ils ont échoué. Pour cela, on s'appuie sur eux, maîtres de leur avenir.

mots clés : motiver les élèves, motivation, remédiation, alternance, remotiver, coopération


Comment se remettre au travail après avoir échoué plusieurs fois à des examens, gages d'ouverture vers d'autres études ou vers une profession particulière ? C'est à cette question que doivent répondre ces jeunes gens en grave difficulté scolaire et ceux qui les accompagnent dans leur démarche visant à élaborer un projet auquel ils pourront s'attacher. Le Morea (module de représentation aux épreuves par alternance) a pour objectif d'aider ces élèves déscolarisés à participer aux examens en mettant toutes les chances de leur côté. Certains, triplant le bac, de seize à vingt-deux ans, se voient proposer une solution en quatre volets : une situation de présentiel (en assistant à des cours dans tel ou tel établissement scolaire), un enseignement à distance via le Cned (centre national d'enseignement à distance), des rencontres organisées au CIO et des contacts avec ceux qui sont dans la même situation. Deux dispositifs liés aux rencontres entre pairs sont ainsi mis en place à leur intention ; nous nous intéresserons ici à ce dernier aspect.

Construire un nouveau parcours

Après le temps de deuil nécessaire (qui suit les échecs scolaires, les déceptions concernant les ambitions), il s'agit de rebondir en construisant un projet à la fois réalisable et ambitieux. Certains de ces élèves sont en rébellion face à l'institution scolaire (ils ont pu passer six années au lycée et en sortir avec un sentiment douloureux de temps perdu), ou en situation d'abandon face à tout projet. Ils ne connaissent pas tous des difficultés cognitives, certains ayant dévissé en cours de parcours scolaire. Il faut donc créer les conditions de remotivation des élèves et éloigner toutes les mauvaises raisons de ne plus travailler (estime de soi dégradée, perte de confiance en l'adulte, mauvaise image de l'école perçue comme démotivante), conditions qui passent par la loyauté et l'empathie de l'adulte à l'égard de l'élève. Cet adulte, face auquel l'élève est en grande défiance, doit donc adopter systématiquement une posture encourageante et inciter l'élève à se poser des questions sur ce dont il est capable. Mais l'adulte ne peut suffire, et c'est notamment au contact de ceux qui partagent des échecs identiques ou différents qu'ils vont apprendre à élaborer un projet à plus ou moins longue échéance afin de pouvoir envisager une insertion dans le monde du travail. En effet, deux moyens privilégiés leur sont proposés afin de se réconcilier avec le travail scolaire. D'une part, les groupes de besoins, d'autre part, la coopération par la mutualisation des expériences vécues par les uns et les autres. Deux moyens qui peuvent se croiser dans le cadre de leurs rencontres régulières dans des lieux liés aux différentes activités.

Les groupes de besoins

Le premier dispositif consiste en la formation de groupes de besoins. Ceux-ci se trouvent organisés sous l'autorité d'un enseignant et comprennent trois à cinq élèves. L'école et l'enseignement au sens large n'ont pu identifier avec pertinence les besoins de ces jeunes. C'est donc dans ces groupes que ces jeunes gens doivent les exprimer, et faire "remonter" ce qui n'a pas encore été identifié. Par l'intervention de l'enseignant, s'instaure alors une solidarité entre les élèves, notamment dans le cadre des devoirs proposés par le Cned. Avec l'aide de l'adulte, l'énoncé va être démystifié afin de pouvoir devenir l'objet d'un travail enfin accepté par l'élève. C'est donc auprès des autres, et pas seulement des adultes référents, que l'élève peut, et doit, mettre en œuvre des outils nécessaires à sa réussite.

La coopération

La coopération, mise en place par le CIO, vise à créer des espaces de dialogue entre ces élèves. Ainsi, libres et sans aucune censure, ils peuvent faire partager à leurs pairs les difficultés qu'ils ont rencontrées et les chemins escarpés qui les ont menés à l'échec dont ils veulent se sortir. Par cette parole, non seulement ils prennent conscience qu'ils ne sont pas isolés, mais ils peuvent se motiver les uns les autres afin de préparer les examens auxquels ils souhaitent se présenter. Tout au long de leur préparation, ils auront à cœur de fréquenter ceux auxquels ils ont confié leurs désirs, leurs déceptions. Face à l'adversité qu'ils ont ressentie, face aux échecs qu'ils ont connus, c'est ensemble qu'ils décident de construire des projets qui pourtant demeurent individuels. Cette coopération, encadrée, organisée, ne se veut pas le café du commerce où l'enjeu est de dire du mal du corps enseignant et de l'institution scolaire, mais de trouver ensemble les moyens de travailler sans commencer par se décourager face à la difficulté qui se fait jour. Travailler ensemble, ce n'est pas ici être en "étude" comme ils l'ont si souvent expérimenté ; c'est tenter de trouver les procédés efficaces, avec ceux qui peuvent vous comprendre, susceptibles de conduire à l'obtention du diplôme, début d'une reconquête de soi.

La reformulation collective

Les élèves qui repassent leur examen sont incités à échanger, à l'occasion des cours qu'ils ont en commun dans telle ou telle discipline, les difficultés qu'ils ont rencontrées avant leurs échecs et celles qu'ils rencontrent dans leur préparation du moment. Cette aide réciproque s'exerce dans deux directions. Il s'agit notamment de revenir sur les cours récemment dispensés afin de mieux les comprendre, tant les élèves concernés ont toujours (eu) du mal à comprendre ce qui leur est (était) enseigné. Avec leurs mots, ils tentent de faire partager aux uns et aux autres ce qu'ils ont compris de ces cours. Il leur faut mieux appréhender les notions qui leur ont posé problème depuis trop longtemps (voir annexe). Il s'agit aussi de préparer ensemble les devoirs envoyés par le Cned. Les libellés, semblables à ceux envoyés aux élèves qui préparent les mêmes examens sans avoir peut-être connu les mêmes échecs, apparaissent souvent constitués de consignes difficiles à comprendre, et plus encore à mettre en œuvre. C'est seulement ensemble que les élèves réussissent à donner un sens à ces libellés avant de pouvoir rédiger seuls les devoirs concernés.
Par ces différents dispositifs reposant sur une même modalité, le contact et l'interaction entre pairs, ces élèves tentent de mettre fin à leurs échecs passés en donnant du sens à leur travail, comptant sur les autres, mais d'abord sur eux-mêmes.
 
auteur(s) :

P. Chéry

contributeur(s) :

G. Mançon, CIO, Le Mans sud [72]

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information(s) technique(s) : pdf

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