Une question encombre plusieurs groupes, celle de la place des textes longs. Le souci de faciliter les apprentissages des lecteurs fait souvent renoncer les élèves à des documents écrits volumineux ou à des éléments de cours trop longs. On pourrait s'inquiéter ici de la tentation apparente de la facilité qui préside à ces choix assez récurrents. Mais un groupe tranche la question ainsi : "mettre un cours, c'est prendre le risque que les élèves se contentent de lire et ne réfléchissent pas". Ou encore : "si on fait des recherches par nous-mêmes, on apprendra plus durablement". De là, les élèves s'interrogent plus généralement sur ce qui favorise l'apprentissage (métacognition) et ce qui est de nature à faciliter le travail des élèves pour s'approprier les savoirs. Ils reprennent certaines idées de leur manuel, et inventent de nouvelles solutions, notamment des outils : points méthodologiques, définition des mots-clés, biographies, chronologies, etc. Certains pensent même à proposer des exercices type bac pour s'entraîner. Et toutes ces réflexions finissent par enrichir les propositions qui s'agrémentent d'une couverture, d'une introduction rédigée, de résumés, de documents, de questions, etc. En réalité, on ne peut pas dire qu'ils réinventent vraiment le genre. Mais comme pour les outils qu'ils conçoivent, ils raisonnent sur l'intérêt des documents au service de l'information, du repérage et de la réflexion. Cette dimension métacognitive n'est pas la moindre des compétences travaillées.
Pendant la séance, la position de l'enseignante évolue. Après le lancement de début de séance lors duquel Madame Catala a présenté les consignes, les élèves s'organisent par groupe, en autonomie. L'enseignante passe de groupe en groupe et prend connaissance de l'avancement du travail. Elle dispense quelques conseils comme s'exercer à répondre eux-mêmes aux questions qu'ils posent sur les documents pour s’assurer de la pertinence du questionnement. Lorsque les élèves lui demandent de pouvoir quitter la classe pour se rendre seuls en salle informatique, elle les oblige à préciser la nature du travail projeté : recherche d'informations, saisie du texte, mise en page afin de les aider à s'organiser. Elle les alerte aussi régulièrement sur le risque de perdre du temps et sur la possibilité de se répartir les tâches de rédaction par exemple pour éviter cet écueil. Lorsque la réflexion des élèves butte, par manque de connaissances par exemple, l'aide de l'enseignante est d'autant plus efficace qu'elle répond à un besoin et à une demande des élèves. Ainsi, lorsque des élèves bloquent sur la notion de colonie de peuplement, la professeure fait un point d'une minute avec eux et leur permet de se relancer, d'autant plus qu'elle en profite pour leur prodiguer quelques encouragements.