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pas besoin d'aimer le cambouis pour faire l'ODP

mis à jour le 22/06/2009


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Après avoir expérimenté l'an dernier la mise en place de l'ODP, le collège Gaston-Chaissac poursuit son action cette année. Une action où les notions d'équipes et de projets sont centrales, pour les élèves comme pour leurs enseignants. Il s'agit autant de développer des savoir-faire transversaux que des connaissances liées au monde de l'entreprise. L'ODP s'inscrit en effet dans une démarche de découverte culturelle qui s'adresse à tous les élèves.

mots clés : découverte professionnelle, métier, formation, ODP


Nous allons entrer en "cours" d'ODP. Le correspondant d'Échanger vient se glisser comme une petite souris entre les deux heures consécutives de cette séance. C'est vrai qu'à voir ce qui se passe ici, le mot "cours" doit être mis entre guillemets. On est bien éloigné d'une organisation magistrale traditionnelle. La configuration des lieux d'abord y est pour quelque chose. Les séances d'ODP ont toujours lieu dans la salle de technologie. Une série d'ordinateurs est alignée le long des murs. Après un bref temps d'explication collective, les élèves se regroupent par deux autour des postes. Trois enseignants sont présents, qui vont de groupe en groupe, conseillent, répondent aux questions. L'atmosphère est studieuse, paradoxalement plus silencieuse lorsque les élèves sont occupés dans leurs travaux en binômes que lorsqu'ils étaient rassemblés pour les explications initiales. On sent que l'affaire tourne et que l'entraide est la règle : entre les élèves de chaque binôme, entre binômes, avec les enseignants. L'heure s'écoule, le travail est enregistré dans les ordinateurs, la ruche se vide. Ici, l'option de découverte professionnelle n'est pas complètement une nouveauté. L'an dernier déjà, le collège de Pouzauges l'a mise en place puisqu'il participait à l'expérimentation nationale. C'est un avantage, note l'équipe, principal comme enseignants. Un certain nombre de constats et d'outils ont été faits. Avantage également que l'aide qui leur a été apportée l'an dernier: une expertise assurée par monsieur Moreau, doyen des IEN, monsieur Martinet, IA-IPR de technologie et madame Ladret, responsable de la mission à la valorisation des innovations pédagogiques (MIVIP), d'une part, et un accompagnement sous la houlette de monsieur Prodhomme, inspecteur d'académie de la Vendée, d'autre part. Gilles Trémège, l'un des enseignants, fait également partie du groupe académique de recherche action formation (GRAF) qui se penche depuis deux ans sur la mise en place de l'ODP. Forte de cette expérience, l'équipe poursuit donc cette année un parcours qui s'inscrit totalement dans le prolongement d'une réflexion déjà bien entamée. L'un des objectifs du travail amorcé l'an dernier était également de produire des documents qui puissent faciliter la tâche des futures équipes. Essayons donc de faire le point sur ce qu'est l'ODP dans ce petit collège rural du bocage vendéen.

Une option comme les autrespour des élèves comme les autres

Le premier écueil à éviter est de marginaliser ce qui doit rester une option ouverte à tous, comme le préconisent les textes officiels. L'ODP est proposée à tous les élèves, quels que soient leurs résultats scolaires, et quel que soit leur projet ultérieur. Enfin presque tous les élèves. Pour des raisons de temps, il leur est en effet impossible de pratiquer deux options, ce qui ferait un total de six heures à rajouter aux cours obligatoires. Ce qui est matériellement impossible à caser dans l'emploi du temps hebdomadaire, à moins de rajouter une demi-journée de cours le samedi matin. Les élèves qui font du latin, comme ceux de la section de hand-ball, se voient donc exclus de cette nouvelle option. Cette année, ce sont vingt-quatre élèves de troisième (sur une centaine au total) qui se sont inscrits en ODP. L'équipe n'a donc pas eu à effectuer une sélection, et le groupe d'ODP est très hétérogène. Ce qui en fait toute sa richesse, soulignent les enseignants. Les élèves sont répartis dans deux troisièmes, sur les trois que compte l'établissement. Ce qui signifie que les heures d'ODP ont dû être alignées pour ces deux divisions. Il aurait été certes plus simple de regrouper tous les "odépistes" dans une seule classe. Mais simplicité ne rime pas toujours avec intérêtpédagogique. Et on comprend vite qu'ici, c'est le second qui prime. Pas question en effet de (re)constituer une filière à part du cursus normal, qu'elle soit d'élite ou de relégation d'ailleurs. Pas question non plus de mettre en place un système qui pourrait pousser certains petits malins à choisir une option pour être sûrs d'être dans la même classe que les petits copains. Et cette organisation permet à davantage d'élèves de profiter des compétences acquises par ceux qui sont en ODP : ceux-ci peuvent apporter aux autres ce qu'ils savent, leur expérience et leur réflexion. Ni chapelle, ni pré-filière, ni ghetto, ni voie de garage, l'ODP rassemble donc des élèves dont le projet post-collège est varié. Certains s'orientent vers une filière technique courte, d'autres vers le lycée d'enseignement général. Qu'importe ! Là n'est pas la question. Dans ODP, le nom "découverte" précède l'adjectif "professionnelle", qui doit rester à sa place de complément. Et c'est cela qui est essentiel.

Parce que l'union fait la force

Trois enseignants ont en charge cette option. Nadine Bousseau enseigne le français, Gilles Billeaud la technologie et Gilles Trémège l'histoire-géographie. Tous trois engagés dans l'expérimentation, ils poursuivent cette année une aventure enrichissante. Trois heures sont attribuées à l'ODP, que chaqueétablissement gère à sa convenance. Concrètement, les séances ont lieu sur deux heures consécutives : deux heures par quinzaine le mercredi et deux heures hebdomadaires le jeudi. Chaque enseignant en a une inscrite dans son emploi du temps. Mais aucun n'a de cours dans les autres heures correspondant aux horaires d'ODP, ce qui les laisse libres d'intervenir dans l'animation des séances. C'est le cas quasiment tout le temps : les séances sont animées à trois. Et lorsque par hasard l'un des enseignants est absent, les élèves ne manquent pas de s'en inquiéter. Tous trois sont des passionnés, on s'en rend vite compte à les entendre évoquer leur travail. Quel intérêt y trouvent-ils, et quelles caractéristiques doit avoir un enseignant d'ODP selon eux ? Ils sont unanimes dans leurs réponses : la richesse de l'ODP est le travail en équipe, pour les élèves comme pour les enseignants. Il ne faut pas avoir peur du regard extérieur, être partageur, disposer d'une certaine capacité d'adaptation aussi, et pour cela être à l'écoute, des élèves comme des collègues d'ailleurs. À partir de là, la co-animation est un enrichissement permanent, qui permet de relativiser ce que l'on est et sait, d'apprendre au contact des autres. Cette simplicité complice se sent dans les cours. Parfois, un enseignant renvoie à un autre lorsque la question posée n'est pas de son ressort. On entend la professeure de français répondre sans façon à la question d'un élève : "c'est à moi que tu demandes ça !" et d'ajouter à l'adresse de son collègue de technologie : "l'abscisse, c'est dans le sens vertical ou horizontal ?". Accepter de descendre d'un bien fumeux piédestal ne signifie pas perdre de son autorité, au contraire. De la même manière, le cours magistral n'a pas lieu d'être ici. La posture de l'enseignant est celle d'un accompagnateur de l'élève dans la construction de son savoir. Dernière condition : il est préférable qu'au moins un des membres de l'équipe connaisse bien le tissu communal. C'est le cas de Gilles Trémège, par ailleurs élu local. L'ODP se conçoit sur un principe d'ouverture à la vie extérieure. Ce qui passe nécessairement par des contacts, avec les entreprises, associations, collectivités...

Les garçons ne prennent pas soinde leurs mains !

Mais que se passe-t-il, exactement, dans les séances d'ODP ? Prenons un exemple, celui de la séquence dans laquelle s'inscrit la séance à laquelle nous avons assisté. Il s'agit d'amener les élèves, concrètement et en douceur, à une réflexion sur la mixité dans les métiers. Une première approche avait été faite en début d'année. Chaque élève devait réaliser l'arbre généalogique professionnel de son entourage, en précisant le métier, le diplôme et l'âge de début de carrière de chacun. Premier jalon discrètement posé. Hommes et femmes ne sont pas franchement logés à la même enseigne... Notons au passage que chaque élève possède un classeur dans lequel il regroupe les différents documents d'ODP. Il dispose également d'un dossier personnel informatique sur le réseau du collège. La question est reprise lorsque les élèves se voient proposer un tableau à remplir qui pose simplement la problématique. La tâche est simple : pour chacun d'une longue liste de métiers, il faut indiquer s'il est masculin, féminin, ou mixte, en justifiant brièvement. Une légère différence distingue les tableaux donnés aux garçons de ceux proposés aux filles : pour les garçons, tous les métiers sont indiqués au genre masculin, et vice versa. X, élève (garçon), a ainsi rempli son tableau : le mécanicien est évidemment masculin, puisqu'il faut "aimer le cambouis, être manuel", tout comme le plombier, qui doit "avoir de la force, pas prendre soin de ses mains, être manuel". Par contre, bien sûr, l'instituteur de maternelle est nécessairement féminine car il faut "aimer les petits enfants, comprendre ce que disent les petits enfants". L'infirmier sera aussi une femme, qui doit "aimer le contact, savoir parler aux personnes, rassurer les personnes". Comme on le constate, cette séquence de réflexion autour de la mixité est loin d'être superflue : il y a du pain sur la planche... Après cette première étape qui fait émerger les représentations de chacun, une réflexion collective s'impose.

Une prise de conscience progressive

Cette réflexion a d'abord lieu en petits groupes de quatre ou cinq à partir de la confrontation des réponses individuelles. Ce qui amène chacun à chercher des arguments pour justifier ses réponses. Le conflit (et ce n'est pas une hyperbole ici) socio-cognitif s'élargit ensuite à la classe entière. Mais attention! on peut être en conflit intellectuel et avoir une attitude de respect et d'écoute de l'autre. Le groupe a préalablement réfléchi aux critères d'évaluation de ce débat. Une grille a été collectivement construite (voir annexe), qui donnera lieu à une double évaluation, par l'élève lui-même, et par les enseignants. Finalement, après des débats animés, et malgré certaines réticences, la classe en vient à la conclusion que tous les métiers peuvent être mixtes, et que les empêchementsrelèvent plus des traditions, habitudes, mentalités que d'une impossibilité motivée réellement. Cette étape orale est suivie d'une évaluation individuelle écrite. Et si les élèves étaient aussi animés lors de notre arrivée, c'est que justement ils venaient de terminer ce petit travail écrit. La consigne demandait de choisir un métier dans la liste proposée puis d'expliquer dans un paragraphe argumentatif quel était son "genre" (voir annexe). Les enseignants nous expliquent ensuite la cause de cette mini-révolte. C'était la première fois que les élèves se trouvaient devant une évaluation proche des devoirs traditionnels. Consternation ! En ODP, on ne fait pas des cours "normaux", et on ne doit pas avoir de devoirs "normaux". Jusqu'à présent, les évaluations étaient souvent faites par groupes, ou portaient sur des productions concrètes et variées. Ils ne comprennent pas qu'on leur colle ainsi un devoir. Les enseignants leur ont expliqué pourtant qu'il faut aussi voir comment chacun peut justifier, individuellement et par écrit, un point de vue et réutiliser des arguments développés ensemble lors des débats. Qu'importe ! la pilule est amère pour certains qui se faisaient une autre idée de l'ODP. Un élève, doublement ronchon, a déclaré en lisant la consigne: "de toutes façons, moi je mettrai "mixte", sinon je vais avoir zéro !". Il faut dire qu'il s'est acharné jusqu'au bout à vouloir sexuer les métiers. Il faut dire aussi que son père a fait remarquer aux enseignants que "quand même, ils passaient trop de temps là-dessus". Ils vont même en passer davantage puisque la séquence suivante prolonge cette première approche par une étude documentaire sur les cursus scolaires des garçons et des filles...

Un canevas rigoureux

Concrètement, pour que ce fonctionnement à six mains (adultes) puisse se dérouler sans heurts, il exige un certain travail en amont. Les enseignants se retrouvent régulièrement pour la préparation des séquences mises en place. Une programmation a été établie en début d'année (voir annexe). Puis chaque séquence est préparée collectivement. Chacun arrive avec ses idées sur la question, qui sont étudiées collégialement. Un tableau de bord rassemble les éléments essentiels: objectifs, aptitudes, activités, pré-requis et évaluation (voir annexe). La séquence est ensuite précisée dans une fiche-guide qui reprend toujours le même schéma (voir annexe). Prenons un exemple. Pour travailler la question des représentations sur la mixité professionnelle, les enseignants sont partis du constat suivant : "une femme ne peut être 'mécanicienne auto', un homme ne peut être 'secrétaire' : tels sont, parmi d'autres, les stéréotypes que l'on peut entendre dans la classe". S'appuyant sur des documents publiés par l'ONISEP dans la brochure Découverte professionnelle, ils élaborent le canevas de laséquence, détaillent les séances, et préparent les outils nécessaires. Ce sont aussi bien les documents de travail donnés aux élèves que les sources documentaires nécessaires ou les premiers critères et modalités de l'évaluation envisagée. Un bilan est systématiquement effectué à l'issue de chaque séquence, précisant les bénéfices et les points de vigilance. Pour cette séquence, ils ont ainsi noté que : "les échanges ont été fructueux. Les élèves ont montré une assez bonne maîtrise de l'oral. Tous les métiers n'ont pas pu être abordés lors de la mise en commun tant les élèves avaient de choses à dire et d'idées à confronter. Si on reproduit la séance, il faut limiter le nombre des métiers à travailler. Le poids des traditions, de l'héritage culturel est bel et bien marqué. La mixité des métiers ne va pas de soi". Tous ces documents de travail sont centralisés dans un classeur, toujours disponible dans la salle réservée à l'ODP. Ce mode de fonctionnement demande un important travail de concertation.Les enseignants, qui se connaissent bien, se rencontrent régulièrement. Mais le fait d'être à trois permet de se répartir les tâches, et une fois une séquence lancée, la charge de travail est moindre lorsque la préparation en a été précise. Ils réutilisent également le fruit du travail de l'année passée et n'hésitent pas à puiser dans la documentation existante, papier, vidéo ouinternet.
 

Contenus et démarches

Les objectifs sont autant méthodologiques que notionnels. S'il s'agit bien sûr d'apprendre à mieux connaître le monde des formations, des métiers et des entreprises, les textes sont clairs : l'objectif est "d'élargir et compléter la culture générale des collégiens". L'approche est donc large et les enseignants mettent l'accent sur les compétences que vont apprendre à développer les élèves. Les activités sont construites autour de projets que les élèves élaborent et réalisent eux-mêmes. Si les activités sont soigneusement pensées en amont, la mise en œuvre laisse toujours une place importante à l'élève. La notion de projet est centrale, les élèves se voient soumettre un problème dont la résolution leur laisse une marge de manœuvre qui évolue suivant les objectifs visés par les enseignants. Quelles sont les différentes structures de formation qui existent après le collège, par exemple, et quels types de formation proposent-elles ? De nouvelles questions surgissent, qui permettent d'affiner le projet et la marche à suivre pour le résoudre : où aller chercher les informations ? quelles informations d'ailleurs sont à retenir ? comment les organiser ? quelle présentation sera la plus adéquate ? etc. La communication, par le biais de productions variées, est soigneusement pensée et, à chaque fois que c'est possible, le fruit du travail des odépistes est présenté à tous. Ils ont ainsi réalisé, à l'issue de leurs recherches, des panneaux présentant les différents sites de formation existants : lycée d'enseignement général, professionnel, CFA, etc. Didier Raud, principal du collège Chaissac, fait remarquer que ces présentations ont eu un succès important. Les informations, qui concernent immédiatement les collégiens, expliquées par leurs pairs, ont trouvé leur public. De la même manière, les élèves réalisent un diaporama de présentation de l'option qui sera diffusé aux parents et élèves de quatrième. Ces quelques exemples montrent comment les projets proposés sont pensés autant en termes de savoir-faire transversaux que de notions à acquérir. Il s'agit d'apprendre à mener une enquête, à faire de la recherche documentaire, à s'exprimer oralement et par écrit, à utiliser des moyens variés pour présenter les fruits d'une recherche...

Question d'évaluation

Dans tous les cas, les élèves sont associés le plus possible à l'élaboration du projet. Lorsque les élèves vont effectuer une séquence d'observation de deux jours dans une entreprise (on refuse ici volontairement le terme de "stage"), ils réfléchissent avec les enseignants en amont à ce qu'ils vont y chercher et y observer, comment ils vont en rendre compte ensuite. L'évaluation est souvent élaborée conjointement : quelles compétences faudra-t-il mettre en œuvre pour bien réussir ce qui est demandé ? Les élèves participent parfois à l'évaluation, la leur ou bien celle des autres. Ils notent le respect des critères établis collectivement dans les prestations de leurs camarades. Les enseignants font la même chose de leur côté. Et l'ensemble de ces données est pris en compte, avec un barème explicité dès le départ, pour la note finale. Les supports d'évaluation sont les plus variés possibles. L'accent a fortement été mis sur l'oral dans un premier temps. Les comportements dans les débats, les synthèses orales d'une recherche personnelle ou par petits groupes peuvent être évalués. D'autressituations plus ponctuelles donnent parfois lieu à une observation de la maîtrise de certaines compétences : les enseignants ont par exemple évalué leurs élèves qui téléphonaient pour demander des renseignements ou prendre rendez-vous. Ce ne sont que quelques exemples. Les élèves eux-mêmes sont demandeurs : ils s'investissent beaucoup et souhaitent que leur travail soit reconnu concrètement par une note. Les résultats chiffrés sont par ailleurs pris en compte dans le DNB (diplôme national du brevet). Comme pour le reste, les trois membres de l'équipe pédagogique se partagent cette tâche d'évaluation. Au-delà de cet aspect quantitatif, les enseignants constatent que les élèves qui sont en ODP ont une meilleure maîtrise de certains outils, comme l'informatique, qu'ils sont plus à l'aise à l'oral également. Le professeur d'histoire-géographie note également qu'ils ont une meilleure compréhension de certains aspects du programme de géographie, comme les mutations de l'économie française. Tous trois n'hésitent pas à faire appel aux connaissances des odépistes, notamment dans les heures de vie de classe, pour que puisse s'effectuer un transfert qui profite à tous.

Les sources multiples dela découverte

Tout est bon pour faire découvrir aux élèves le monde des formations, des métiers et des entreprises. Pouzauges est un important bassin d'emploi, ce qui facilite les déplacements qui se sont tous faits à pied cette année. Les parents sont également mis à contribution. L'un deux, travaillant à la direction des ressources humaines de l'entreprise Fleury-Michon, est par exemple intervenu au collège pour présenter son entreprise. Puis les élèves sont allés visiter le site Fleury-Michon-Montifaut de Pouzauges. Les enseignants varient le plus possible leurs sources. Un dépliant du Medef et des documents d'entreprise côtoient l'utilisation des sites internet des principales fédérations syndicales. Et lorsque la documentation ou les interlocuteurs ne viennent pas directement à eux, ce sont les collégiens qui partent à la pêche, par téléphone, par courrier, par le biais d'internet ou dans le cadre de leurs deux séquences d'observation. C'est alors l'occasion d'enrichir des compétences quivarient suivant le média, l'interlocuteur ou le type de demande. On apprend à préparer une rencontre, à faire une lettre, à tenir une conversation téléphonique... Cette variété permet aussi d'apprendre à avoir un regard critique sur un document en se posant des questions simples sur le document : qui le produit ? dans quel but ? Les notions d'objectivité et d'intention sont ainsi concrètement posées. Les élèves sont aussi amenés à réfléchir à leur propre positionnement. Face à tel document, personne, structure, qu'est-ce que je cherche ? quelles questions dois-je alors poser ? quels renseignements dois-je obtenir ? comment puis-jeretransmettre le plus pertinemment possible ce que j'ai appris... Autant de savoir-faire qui ne manqueront pas d'être utiles dans bien d'autres disciplines... Le caractère vivant et varié des approches est un souci constant des enseignants. Et si, en ODP, tout le travail se fait en classe, on n'y perd pas son temps !

Une certaine ouverture d'esprit...

La fréquentation de cette option change-t-elle les choix d'orientation? Cette question est hors de propos, répondent les enseignants. L'orientation est abordée ailleurs, dans les heures de vie de classe. Mais une chose est sûre, ces élèves prendront des décisions plus mûrement, en ayant une meilleure connaissance de ce que recouvrent des mots ou des sigles qui, trop souvent, restent bien abstraits. L'an dernier, les résultats au brevet ont été très inattendus, note le principal, qui fait remarquer que la réussite des élèves qui avaient suivi l'option avait été très supérieure aux prévisions. Mais de là à en tirer des conséquences plus globales... Dans tous les cas, les découvertes qu'ils auront faites en ODP auront largement dépassé la simple connaissance du monde de l'entreprise. C'est une certaine ouverture d'esprit, une forme de curiosité, une manière d'être - qui demande des compétences et de la rigueur - qu'on cherche ici à développer demanière concrète et active.
 
contributeur(s) :

D. Raud, G. Billeaud, N. Bousseau, G. Trémège, Collège Gaston-Chaissac, Pouzauges [85]

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