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un forum pour construire l’Europe de demain

mis à jour le 01/12/2008

Les 10 et 11octobre 2008, cinq cents jeunes de tout le continent se sont réunis dans la Cité des Ducs afin de débattre de l'Europe. Une expérience unique pour une classe de STG qui a participé aux discussions autour du développement durable, de l'innovation et de la solidarité.

mots clés : échanger, identité européenne, europe, construction européenne, solidarité, innovation, développement durable

"Il faut faire l'effort de refondation de l'Europe. Il faut trouver les Monnet de notre époque pour une vision, une rénovation de l'Europe pour ce siècle. Dans ce domaine-là, le rôle de la jeunesse n'est pas substituable. Je n'ai pas envie de vous dire que le futur est entre vos mains parce que c'est une imbécillité : c'est logique, moi je suis trop vieux pour le futur. Le futur est entre vos mains, mais il n'y a rien, aucune garantie que cela signifie que ce sera mieux que le passé. Ça dépend de vous, de votre responsabilité, de votre engagement... Ça dépend de votre activité. Il faut agir avec ces propositions et conquérir cette citoyenneté européenne...". C'est ainsi que Felipe Gonzalez, ancien président du gouvernement espagnol, a inauguré les deux journées d'échanges et de rencontres qui se sont tenues à l'automne 2008 dans la Cité des Ducs. Initié par le ministère des Affaires étrangères, le week-end "Paroles d'Européens" s'est déroulé, après Lille, Lyon et Bordeaux, à la Cité internationale des congrès de Nantes. S'inscrivant dans le cadre de la présidence française du Conseil de l'Union européenne, cette manifestation a pour objectif, en faisant se rencontrer des jeunes de trente et un pays européens au cours de débats relatifs à l'avenir de l'Europe, de recueillir leur parole et de soumettre au vote douze projets précis dans les domaines éducatif, humanitaire, écologique, culturel, civique, etc. présentés par Felipe Gonzalez et Vaira Vike-Freiberga, ancienne présidente létonne (voir annexe).

Nantes à l'heure européenne

Une seule classe a participé à cette opération, soit une classe de première STG du lycée La Herdrie de Basse-Goulaine. Les élèves se sont intégrés à des ateliers de vingt personnes environ, consacrés aux deux thèmes suivants : "Bâtir une Europe innovante et solidaire" et "Construire l'Europe du développement durable". Dans le premier cas, il s'est agi des relations Est-Ouest au sein de l'Europe, de la lutte contre les inégalités. Les élèves ont défendu leur proposition consistant en un label européen destiné à favoriser des pôles commerciaux compétitifs à l'échelle du continent. Dans le second cas, les débats ont abordé le réchauffement climatique, les énergies renouvelables et les émissions de CO2, en s'intéressant de près à la nécessité de multiplier les parkings périphériques afin de ne pas asphyxier le cœur des villes européennes. Telle était la proposition de la classe. Les élèves ont été, par exemple, frappés d'apprendre que dans certains pays tels que la Géorgie, la Bulgarie, voire la Roumanie, l'accès à l'eau potable pouvait être problématique. Parfois vifs, mais toujours vivants, les débats ont permis de découvrir et de soulever diverses questions citoyennes et d'envisager quelques réponses. En cours d'information et communication, ils ont réalisé la synthèse écrite de ces échanges à partir des notes qu'ils ont prises. À leur programme, figurent en effet le traitement et l'analyse de l'information dont cette retranscription constitue un excellent exercice d'application.

Un sentiment européen

Les élèves de première STG sont convaincus que leur parole sera prise en compte. La présence à cette manifestation de personnalités telles que Jean-Pierre Jouyet, secrétaire d'État aux Affaires étrangères, en est le signe. De plus, parmi les animateurs d'ateliers, figuraient des intervenants d'horizons divers, issus d'associations, d'entreprises, ainsi que des membres du parlement des jeunes Européens susceptibles de relayer leur avis. De manière unanime, ces rencontres ont eu pour effet d'incarner une notion vague, voire de corriger les échos qu'ils en avaient via les médias. "Avant, déclare une élève, l'Europe était pour moi une chose lointaine et abstraite qui ne me parlait pas plus qu'un continent sur une carte de géographie. Maintenant, j'en ai une vision plus concrète". "Pour moi, observe un autre, l'Europe était uniquement l'affaire des hommes politiques. Maintenant, j'en vois mieux la nécessité dans des domaines qui touchent tout un chacun". De même que le mouvement se définit en avançant, la construction de l'Union européenne présuppose sans doute de donner consistance et vie à un concept qui, sinon, peut sembler éthéré.

Perspectives

Les jeunes ont, par ailleurs, pris conscience des nombreuses inégalités économiques entre divers pays de l'Union européenne, notamment en dialoguant avec des pairs d'autres pays européens parlant très bien le français pour la plupart d'entre eux. À cette occasion, ils ont réalisé à quel point la parfaite maîtrise de la langue anglaise était indispensable pour sillonner l'Europe. Se destinant de par leur formation au commerce et à la vente, certains ont l'intention de séjourner à l'étranger afin de parfaire leurs compétences linguistiques et de "vivre à l'européenne". Les deux autres thèmes des ateliers, auxquels cette classe n'a pas participé, étaient : "Renforcer les liens entre l'Europe et ses citoyens et Positionner l'Europe dans le monde de demain", ceux-ci étant conçus en rapport avec la charte des douze projets pour 2020 soumis, en fin de manifestation, au vote des participants et approuvés, autre manière de recueillir des paroles d'Européens.

Citoyenneté européenne

Durant la semaine de l'Europe, du 20 au 24 octobre, les élèves ont rencontré Yannick Vaugrenard, député européen, afin de prolonger la réflexion. Ils sont impatients de lui demander si leurs propositions seront retenues et en quoi consiste sa fonction de député. Puis, au printemps, ils se rendront à Strasbourg pour découvrir le Parlement européen et ses institutions. Le contact direct avec des gens engagés dans la réalité européenne, ainsi que la participation à des débats soulevant de nombreuses questions concernant l'avenir du continent, auront permis aux lycéens de ne plus considérer l'Union européenne comme une entité abstraite. Au contact de jeunes venus de trente et un pays, ces élèves de première STG auront eu l'opportunité, en joignant leurs voix à ces "Paroles d'Européens", d'œuvrer à la construction du XXIe siècle. De la prise de conscience à l'implication, la voie est ouverte pour former des eurocitoyens.

auteur(s) :

J. Perru

contributeur(s) :

C.  Schleifer et P.  Levron, Lycée La Herdrie, Basse-Goulaine [44]

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