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du pain sur les planches

mis à jour le 21/06/2012


echanger dossier 4

S'il n'est jamais évident de mettre en place un nouvel enseignement - doutes et questionnements ne manquent pas -, l'aventure est plutôt stimulante. Surtout que les EDE incitent à une pédagogie innovante, ouverte, fondée sur des projets concrets... Comment conjuguer au mieux contraintes et aspirations pour découvrir un domaine, celui des arts du spectacle, aussi riche que divers ? Pas simple...

mots clés : échanger, EDE, CAA, arts du spectacle, partenariat, projet


Si le lycée François-Truffaut ne prépare pas aux baccalauréats artistiques, son dynamisme en matière culturelle et artistique ne date pas d'hier. Clubs, ateliers de pratique artistique, option facultative théâtre, nombreuses sont les structures qui permettent aux lycéens une pratique culturelle régulière, en acteurs comme en spectateurs. Le projet culturel mis en place (voir annexe) a pour objectif de créer une synergie autour d'une dynamique commune qui allie culture et pratique à caractère artistique. L'option facultative théâtre, centrée sur la pratique théâtrale, produit chaque année une création. Elle est complétée par un atelier régie-scénographie 1 dont les élèves réalisent la scénographie et assurent les conduites son et lumière des spectacles. Cette année, l'atelier cinéma-audiovisuel crée des images intégrées au spectacle et produit des documents vidéo comme des bandes-annonces, par exemple. Les élèves de première STMG se chargent quant à eux de la communication. Rien d'étonnant donc que cet établissement demande l'ouverture d'un enseignement d'exploration Création et activités artistiques (CAA) arts du spectacle. Cet EDE, qui comprend quatre domaines : arts visuels ou arts du son, ou arts du spectacle ou patrimoines 2, est ainsi présenté par L'Onisep3 : "Au travers de l'étude de diverses formes artistiques, de leur environnement culturel et des ressorts de la vie artistique contemporaine, il s'agit d'amener les élèves à approfondir l'expérience esthétique comme à en apprécier les enjeux économiques, humains et sociaux. Cet enseignement ouvre aussi sur la réalité des formations et métiers artistiques et culturels". L'ouverture de l'enseignement CAA arts du spectacle est accordée. Reste à savoir si cet enseignement optionnel trouvera un public...

Au mieux de la diversité

Les candidats sont là ; cinquante-cinq élèves se sont inscrits à cet EDE. Deux groupes, de vingt-sept et vingt-huit élèves, sont alors constitués. Le premier a cours le mardi et le second le mercredi. Les tours de table de début d'année font apparaître que les motivations des inscrits sont assez diverses. La palette est large et correspond bien à la variété des profils tels que les décrivait le document de présentation donné aux élèves de troisième et à leurs parents (voir annexe). Certains ont une connaissance des arts du spectacle par une pratique régulière en danse, cirque, théâtre... Tous les élèves de seconde de l'option facultative théâtre sont par exemple inscrits en CAA. D'autres sont intéressés par la chose "artistique", de manière plus ou moins floue et sans toujours bien cerner les différents genres concernés. D'autres se sont inscrits par goût de la créativité. Certains, assez peu, souhaitent s'orienter dans une voie artistique ; d'autres ne sont pas encore bien fixés sur leur avenir ou n'envisagent pas de faire carrière dans le spectacle. Tous attendent des "cours" différents. Ils vont être servis. Le projet qui va organiser cette année scolaire prend en compte un certain nombre de réalités, d'abord matérielles. Il est indispensable de respecter la gratuité de l'école, cela va de soi. Le lycée est situé dans une commune rurale, éloignée des grands centres culturels. Le budget doit rester raisonnable. Le nombre d'heures réservé aux EDE est limité : cinquante-quatre heures, réparties en deux heures hebdomadaires sur la première partie de l'année (cf. fiche). Comment "explorer" au mieux de ces contraintes la diversité de cet immense domaine ? Comment tisser des liens pour donner une cohérence aux différents axes à explorer que sont la découverte d'un domaine professionnel, la pratique créative, l'enrichissement culturel ? Comment ne pas enfermer l'enseignement dans un genre ou un métier donnés quand les arts du spectacle sont si variés ?

Les trois fils d'un même lien

"La vivacité de l'art tient à ce moment éphémère et crucial, le spectacle, où se manifeste la collaboration concertée, parfois fragile et aléatoire, de multiples savoir-faire artistiques et artisanaux". Tout est dit, encore faut-il que les élèves le découvrent par eux-mêmes. Pour plus de lisibilité, le projet est décliné en trois axes. Les deux premiers vont permettre d'explorer le domaine professionnel par la découverte de spectacles et du fonctionnement de la création artistique (premier axe) d'une part, et celle des métiers et des structures liés aux arts du spectacle (deuxième axe) d'autre part. Le troisième se conçoit comme le prolongement concret de ces découvertes dans des activités pratiques : les élèves vont prendre en charge la réalisation du spectacle créé dans le cadre de l'option facultative théâtre et de l'atelier régie-scénographie. Ce sera l'occasion d'appliquer à leur niveau ce qu'ils auront appris dans la rencontre du monde professionnel. Ces trois axes se rejoignent dans une même question qui constituera le fil conducteur de l'année: Quels sont les étapes, activités et métiers nécessaires à l'existence d'un spectacle vivant ? Pour ce qui est des "lieux" observés, ils sont aussi divers que liés entre eux. En effet, un partenariat est signé avec le Centre national des arts de la rue (Cnar), basé près d'Angers, dont la vocation est de faire le lien entre les artistes, les structures de diffusion et le public. Par son intermédiaire, deux troupes vont être accueillies en résidence dans deux communes de la zone de recrutement du lycée, Saint-Hilaire-de-Riez et Notre-Dame-de-Monts, qui s'associent également à ce partenariat. La première compagnie, Transe Express, pionnière des arts de la rue, est spécialisée dans le spectacle céleste monumental. Quant à l'art du Groupe Berthe, il allie danse, musique et dramaturgie. Chacun des groupes de CAA est rattaché à l'une des compagnies et à la commune qui l'hébergera en résidence. Mais ces fils conducteurs seront complétés par d'autres intervenants et créations.

Le Saint Esprit s'incarne...

On commence l'année en douceur, après avoir fait connaissance par des jeux de pratique théâtrale. Il s'agit d'abord de voir où en sont les élèves et ce que représente pour eux le spectacle vivant. Pour certains, il suffit de comédiens pour avoir un spectacle instantanément né de l'opération du Saint Esprit... Appuyé sur deux courts films de la MCLA 4, enrichi de l'expérience des élèves impliqués dans une pratique artistique, le remue-méninge permet progressivement de mesurer que les choses sont plus complexes : les élèves listent les différents métiers et étapes nécessaires à la fabrication d'un spectacle (voir annexe). Sur cette chaîne encore très théorique, de l'idée originale à la diffusion devant un public, des hommes de chair et d'os vont venir expliquer aux élèves leur place et leur rôle. Artistes bien sûr, mais aussi chef d'une entreprise de régie et de location de matériel de son et de lumière, technicien général, chargée de communication, administrateur, programmateurs, adjointe à la culture, coordonnateur de festival... Disons-le d'emblée, tous viennent bénévolement présenter leur métier dans le cadre de ces séances intitulées : "Un homme, un métier, une structure, un exemple". Ce qui n'est pas sans provoquer une vague mauvaise conscience chez le professeur organisateur... Tous viennent par amour de leur métier, par passion, par conviction de l'importance de la transmission. Une fiche guide leurs interventions (voir annexe), toujours appuyées sur des études de cas concrètes.

Du petit lait pour tout le monde

Dans les différentes activités, l'idée est de montrer, au-delà du produit fini que constitue le spectacle, tout ce qui est nécessaire à son existence. Aussi, les artistes qui interviennent (outre ceux des compagnies partenaires), mimes et clown pour cette année, exposent concrètement comment se fabrique un spectacle. Ils en montrent des "morceaux" en classe, qu'ils analysent et dont ils racontent l'histoire pour expliquer comment on arrive à ce résultat. Et le chemin est riche, de l'idée ou de la commande à la représentation, en passant par toutes les étapes de la création, la communication, la réception... Quoi qu'il en soit, les élèves apprécient ces rencontres, vivantes, concrètes... et formatrices. Ils découvrent des métiers dont ils ignoraient souvent l'existence même. Le professeur, dans le fond de la classe, boit du petit lait, et pas seulement en voyant tout ce que découvrent ses élèves dans le domaine des arts du spectacle. En cinq minutes, ces professionnels font plus que tous les enseignants pour ce qui est de l'intérêt de l'école, de la culture ou de la curiosité intellectuelle. Avec des mots de tous les jours, leur parole porte. Ainsi de ce jeune chef d'entreprise d'à peine trente ans qui explique son parcours - un bac STI après un échec en S - et ne cesse de répéter aux lycéens qu'il travaille essentiellement en anglais. Ou ces programmateurs expliquant qu'ils passent leurs journées à argumenter. Ou ce technicien qui insiste sur le fait que l'essentiel est de développer sans cesse une sensibilité esthétique qui se nourrit d'un appétit toujours renouvelé pour l'art et la culture... Du petit lait...

Préparer le terrain

Dès les premières semaines, la problématique et les trois axes ont été présentés aux élèves. Ils savent qu'ils vont devoir mettre la main à la pâte et, tout comme les professionnels qu'ils rencontrent, participer eux aussi à la fabrication d'un spectacle. Cette perspective donne plus de prix encore à ce que disent les professionnels, tout comme aux documents qu'ils apportent. Dossiers de presse, fiches techniques, "flyers", plans de feux 5, programmes, affiches ; tout est soigneusement conservé. Le bilan effectué par les élèves à l'issue du premier trimestre met en évidence leur satisfaction de ces rencontres, mais aussi leur désir de passer à l'action, tout comme leur souhait d'aller davantage sur place pour voir les professionnels au travail. Tout n'est pas faisable matériellement, on l'a dit. Et pour ce qui est de l'action, ils ont déjà entrepris des recherches qui vont enrichir le projet collectif comme leur culture personnelle. La création annuelle de l'option théâtre porte sur L'Odyssée, avec un montage de textes contemporains qui revisitent le mythe homérique (le choix de cette problématique a aussi été fait dans la perspective de son exploitation en EDE). Qui est Ulysse (à part Ulysse 31 6) et quelle est son histoire ? Comment fonctionnait le théâtre grec ? Quid des costumes ?... Des travaux de groupes ont permis d'explorer ces références patrimoniales sur lesquelles vont s'appuyer les activités du deuxième trimestre. Les rencontres avec les professionnels ont montré que la première étape est de bien maîtriser son sujet ; l'histoire de L'Odyssée leur devient familière. Une "conférence de presse" est également organisée. Certains élèves sont interviewés par les autres, qui jouent les journalistes ; les élèves de l'option et de l'atelier régie-scénographie et la professeure de l'option répondent aux questions de leurs camarades sur le projet en cours. L'enseignante de lettres, Sabine Gravil, participe également à cette conférence de presse. L'Odyssée étant au programme des terminales L, elle apporte ses lumières sur l'œuvre d'Homère, ce qui facilite la mise en parallèle entre le mythe initial et les adaptations et réécritures. C'est également l'occasion de présenter la série L aux élèves. Agnès Bonneau, qui enseigne l'information et la communication, a fait la même chose lorsqu'elle est venue exposer aux élèves ce qu'était une stratégie de communication, à partir des idées qu'avaient proposées les élèves de CAA. Elle leur a présenté à cette occasion la série STMG. Ce travail en équipe serait à développer, c'est l'un des objectifs pour l'année à venir. Mais là encore, tout n'est pas possible, surtout qu'il y a deux groupes de CAA et que le temps disponible est compté...
 

L'Odyssée de Télémaque

La question est simple : Comment contribuer à la réalisation de Télémaque (ainsi se nomme le projet de l'option) ? Les élèves font trois vœux, après une réflexion collective des pistes possibles, en indiquant les missions qu'ils aimeraient réaliser. Certaines relèvent de la communication, comme la réalisation des affiches, des programmes ou encore l'utilisation des nouvelles technologies. D'autres sont plus spécifiquement centrées sur l'artistique, comme la réalisation d'un catalogue de costumes ou la présentation de petites formes autour du thème (pour les portes ouvertes, notamment, ou sous forme de performances théâtrales). Finalement, les vœux s'orientent essentiellement autour de la communication. Des groupes sont constitués à partir de ces souhaits ; tous les élèves obtiennent satisfaction (voir annexe). Pour l'attribution de ces missions, les vœux d'orientation ont également été pris en compte lorsqu'ils étaient compatibles. Ainsi, par exemple, des élèves qui désirent s'orienter vers l'enseignement se sont vus attribuer la constitution d'un dossier pédagogique à destination des élèves de collège (deux des huit représentations sont scolaires, dans le cadre d'échanges avec deux collèges du secteur). Ce travail en autonomie est soigneusement jalonné par des échéances. Les élèves ont un planning et doivent produire des documents intermédiaires à intervalles réguliers. C'est autant une manière de vérifier le travail fourni que l'occasion d'apporter des conseils aux élèves ou de les ramener vers leurs contraintes et objectifs, le cas échéant.

Comme des (presque) pros !

À l'image de ce que les élèves ont appris, ces TP se construisent de manière "professionnelle" : lettres de mission, cahiers des charges, échéanciers... et pas uniquement dans la forme ; les élèves savent que tout ce qu'ils vont produire va être utilisé "en vrai" et compter dans la réussite de la création, que l'ensemble de ce projet est le fruit du travail de plus de cent personnes (option, ateliers, EDE...), qu'ils représentent ce tout et qu'ils sont responsables de ce qu'ils font. Le contrat est clairement posé et les élèves s'investissent avec beaucoup de sérieux et d'enthousiasme. Un blog est créé, des courriers sont envoyés, la presse et les enseignants des collèges sont contactés. Catalogue de costumes, affiches, programmes, flyers, cartons d'invitation, stand au CDI, synopsis de bande-annonce, dossiers et communiqués de presse voient le jour, et on en passe.

Sur les écrans avant la scène


Les nouvelles technologies sont pleinement utilisées, toutes ces séances ont lieu au CDI. Pour faciliter le travail des élèves, une banque de données partagées est à leur disposition, où ils peuvent trouver des documents utiles : textes divers, corpus du spectacle, photographies réalisées par l'atelier régie-scénographie, cahiers des charges. Après une première phase de travail, une séance collective est organisée; chaque groupe montre le fruit de son travail, et les autres font des propositions d'amélioration. Deux professionnelles, l'attachée de communication du Cnar et une infographiste, vont également venir au lycée pour travailler avec les élèves à partir de ces projets. En amont, l'enseignant interroge les réalisations en cours. De nombreux élèves font les choses sans réfléchir à ce qu'ils veulent montrer et en oubliant leurs contraintes. Tout doit avoir du sens, rien n'est gratuit, et la dimension esthétique reste essentielle dans un travail artistique. Cela s'apprend, et c'est en faisant qu'on le mesure pleinement. En guise d'évaluation finale, chaque groupe effectuera une "soutenance de projet" pour exposer le chemin parcouru, les choix opérés et le résultat final. Une manière aussi d'initier tranquillement les élèves aux formes de travail qu'ils retrouveront en TPE (Travaux personnels encadrés).

Pratiques de plateaux

Pendant ce temps, le premier axe n'est pas oublié et les séances alternent. Le groupe du mardi va rencontrer la compagnie professionnelle Transe Express pour sa nouvelle création, Les tambours de la Muerte. Pour le groupe du mercredi, ce sera en avril. Quatre temps sont prévus : d'abord, les élèves font des recherches sur la compagnie, le spectacle et son thème, tout en préparant les questions qu'ils se posent. Des vidéos sont visionnées, internet est sollicité. Ce qui permet entre autres de définir la ligne esthétique du travail de Transe Express, mais aussi les différences entre les spectacles. Une heure est consacrée à des recherches sur la danse macabre, qui est le thème des Tambours de la Muerte. Des reproductions d'arts variés permettent de comprendre son origine, mais aussi sa présence dans des créations modernes : Arman, Annette Messager ou Christian Boltanski, par exemple. Une matinée se déroule sur le lieu de résidence ; les élèves rencontrent Gilles Rhodes, directeur artistique de la compagnie, pendant une heure, puis ils s'initient à des activités de plateau sous la direction des professionnels de la compagnie. Au menu : initiation au travail d'acrobatie, à la composition musicale et au théâtre de masque. C'est également l'occasion de voir la troupe en plein travail de création. La troisième étape, la même semaine, permet de voir, en condition de spectacle, le fruit de ce travail, lors de la sortie de résidence au cours de laquelle la création est montrée au public. Le dernier temps de cette séquence sera consacré à la restitution, dans une forme non encore définie, l'idée étant de lier forme et fond dans une représentation à l'image du travail de la création et de la compagnie. Ponctuellement, des activités encadrées par des artistes professionnels sont prévues au lycée. Ainsi, le clown, Xavier Petit, qui travaille entre autres en hôpital auprès d'enfants, organise un atelier de pratique de deux heures: dix élèves volontaires s'initient au travail du clown, sous le regard des autres. En effet, tous ne souhaitent pas participer à cette pratique de plateau. Il importe de respecter chacun. Tout comme les arts du spectacle comportent de nombreux métiers, le but de l'EDE est que chacun, au cours de l'année, œuvre dans des activités pratiques, mais les formes en sont nombreuses. Le tout est de trouver chaussure à son pied: domaine artistique, communication, technique. Chaque maillon est essentiel à la chaîne, mais chaque pied ne s'adapte pas à tous les maillons.

La chair du vivant

La dernière étape du projet initial consiste dans la fabrication d'un mini-spectacle qui serait une forme de synthèse de l'ensemble des activités menées au cours de l'année. Toujours liée au fil conducteur que constitue L'Odyssée, mais dans une approche inédite, cette petite forme sera l'œuvre des élèves de CAA, de l'écriture aux représentations (première partie de Télémaque, brigades d'intervention dans les classes... rien n'est encore défini). Le but est d'utiliser les compétences de chacun, en mélangeant les genres artistiques (danse, théâtre, cirque...) et en assumant les différentes fonctions. Mais le temps passe vite et il n'est pas sûr que cette réalisation puisse être menée à son terme pour cette année. Il est encore trop tôt (en février) pour tirer un bilan complet de cette première année de fonctionnement. Les élèves adhèrent pleinement au projet. Ils disent combien ils ont découvert ce que représentait réellement le spectacle vivant, en termes de travail, de métiers, de diversité des tâches. La représentation n'est que la cerise d'un énorme gâteau dont ils ignoraient l'existence. On aimerait évidemment les emmener davantage au spectacle, mais les contraintes financières sont là. Le lycée a déjà fourni un effort important, puisque le budget demandé, de sept cent cinquante euros, a été accordé. Mais la question du défraiement se pose, notamment pour ce qui est des interventions des professionnels. Les EDE sont fondés sur des visites, rencontres, partenariats, sans que les établissements aient été dotés d'un budget adéquat. On n'est pas toujours bien loin de la quadrature du cercle... Et pourtant, ce n'est que dans la rencontre vivante qu'on peut comprendre le spectacle vivant, qu'aucun outil virtuel ne pourra jamais remplacer. Les interventions et partenariats divers sont à cet égard précieux. L'un des objectifs pour l'an prochain est de mettre en place un partenariat, en complément de celui avec le Cnar, avec le théâtre du Marais et la municipalité de Challans qui y programme de nombreux spectacles. De la même manière, l'enseignement de CAA ne remplace pas le travail mené en option ou dans des ateliers de pratique. Ils se complètent et s'éclairent réciproquement.

Et demain ?

Sinon, il reste de nombreux éléments à améliorer. La question de l'évaluation n'est pas simple. Une grille collective d'évaluation, commune à tous les EDE de l'établissement (voir fiche), a été élaborée, mais ce n'est pas toujours facile de pouvoir effectuer un suivi précis de chaque élève, surtout en début d'année. De la même manière, pouvoir suivre toutes les réalisations des différents groupes est un vrai casse-tête, compte tenu des effectifs. La nécessité de préserver la richesse et la diversité, des élèves comme du domaine à explorer, sans perdre la cohérence du projet global, n'est pas simple non plus. Trouver l'équilibre raisonnable entre les différents objectifs de l'EDE, dans le temps imparti, peut sembler relever du tour de force. Comment préserver cette diversité sans tomber dans un saupoudrage, peut-être séduisant, mais guère productif ? Si la ligne directrice du projet sera maintenue, les modalités sont sans doute à affiner. L'objectif est de permettre à tous les élèves de mesurer ce que représente le spectacle vivant. Plus que la rencontre avec le produit fini que constitue la représentation, c'est l'ensemble du processus créatif qui est l'objet d'une exploration d'une grande richesse. Bref, ce n'est pas le pain qui manque sur les planches ! Quoi qu'il en soit, une chose est sûre: même si les élèves ne souhaitent pas devenir des professionnels du spectacle, l'expérience est enrichissante car elle leur permet de comprendre, par l'exemple grâce à des cas concrets, ce qu'est un travail professionnel, avec ses exigences, ses contraintes, sa rigueur. Et ce qu'ils apprennent - dans les méthodes de travail, l'accomplissement d'une tâche donnée, la culture ou le développement d'un regard critique ou d'une sensibilité artistique - leur servira quelle que soit leur orientation. Une orientation qu'ils ont pu affiner par ailleurs, au moins en termes de série, pour la première. Quant à leur goût pour les arts du spectacle, en amateurs ou en futurs professionnels, il s'est si bien épanoui en ce mois de février, déjà, que c'est un plaisir de les observer parler et faire... Les planches sont du pain béni, pour tous!

1. Cet atelier n'entre pas dans le cadre institutionnel, comme c'est le cas par exemple pour l'atelier cinéma-audiovisuel, mais il est pleinement reconnu sur le plan interne, par le lycée. Les élèves participent à toutes les activités proposées aux lycéens de l'option théâtre: spectacles professionnels, séjour en résidence, représentations, etc.
2. Pour plus d'informations, on pourra se reporter au texte officiel ici.
3. Onisep : Office national d'information sur l'enseignement et les professions.
4. Maison de la Culture de Loire-Atlantique : l'un raconte la création d'une pièce, l'autre présente différents métiers du spectacle vivant.
5. Plan désignant la position, l'orientation et le réglage des projecteurs sur une scène. Il est utilisé par les techniciens pour le montage du matériel.
6. Ulysse 31 : personnage de film d'animation.
 
auteur(s) :

D. Grégoire, Lycée François-Truffaut, Challans [85]

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