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je mets le poulet à cuire dans le four

mis à jour le 28/03/2012


echanger dossier 9

À l'école élémentaire Jules-Ferry de La Flèche, si l'essentiel est d'apprendre aux élèves à lire, écrire et compter, cela peut se faire à travers l'utilisation des nouveaux moyens techniques offerts par notre époque moderne, en l'occurrence le tableau blanc interactif, qui a été installé au début de l'année scolaire dans la salle de classe de CP de cet établissement.

mots clés : échanger, tice, école élémentaire, CP, autonomie


Quid de l'objet ?

Dans la salle, les tables ne sont pas placées en position frontale par rapport au bureau de l'enseignant, mais regroupées en îlots de trois à quatre élèves ; le tableau blanc interactif est fixé au mur (près du bureau de l'enseignant, cependant), et constitue, avec un vidéoprojecteur de marque EPSON, le matériel dont il sera question ici (voir annexe). Le logiciel choisi, Interwrite, l'est notamment en raison de son interactivité très conviviale, rapidement accessible aux élèves, et aussi pour sa facilité d'utilisation et d'exploitation par les enseignants. Il n'est pas ici un outil fascinant pour des élèves fascinés, mais un élément parmi d'autres (tableaux blancs, tableaux noirs, affiches, textes) qui occupent les murs de cette salle où se diffuse le savoir. Le TBI ne trône pas en son royaume, mais vaut autant, donc pas plus, que les autres supports de travail.

Travailler en atelier

Le cours préparatoire est, de manière générale, une année cruciale. Pour les élèves, mais aussi pour les enseignants, dans le nouvel espace qu'est l'école élémentaire. Il faut en effet avoir une vision claire de ce qu'est notamment l'acte de lire. Comme l'école Jules-Ferry recrute sur un secteur très difficile, équivalent à un secteur en éducation prioritaire, l'école, qui ne compte que quatre classes, a fait le choix de privilégier le CP. Cette classe, dont Nicolas Mocquet a la responsabilité, accueille de ce fait seize élèves regroupés pour travailler en ateliers de français ou de mathématiques. Cela n'a pas changé avec l'arrivée du TBI. Le contenu de ces ateliers (consignes, exercices) est toujours présenté sur deux tableaux au fond de la classe, et les élèves peuvent travailler en autonomie sous le regard exigeant mais bienveillant du professeur. Ainsi pour le français, son enseignement au niveau élémentaire repose sur trois axes de travail, fondamentaux : le code, le corpus (de syllabogrammes, de mots) et la stratégie (par exemple faire des hypothèses, des analogies...). Ces trois axes se déclineront en ateliers papier ou numériques, ateliers qui mettront en valeur tel ou tel aspect de ce qu'il est nécessaire d'enseigner. Par ailleurs, la lecture-compréhension est travaillée en parallèle (à travers les lectures suivies d'albums de la littérature de jeunesse).

Concrètement

Un atelier sur TBI consiste à travailler l'écoute, à réécouter et à remettre les mots dans l'ordre, mots écrits sur le tableau. Il peut s'agir de mots qui constituent une phrase telle que celle-ci : "Je mets le poulet à cuire dans le four". Les élèves écoutent d'abord la phrase correcte, si nécessaire la réécoutent et, avec le stylo numérique, déplacent (par un glissement du stylo appuyé au tableau) les cases contenant les mots proposés en désordre afin de reconstruire la phrase ; ils peuvent écouter les mots seuls, ou la phrase qu'ils ont reconstruite. D'une part, ils voient très vite leur(s) erreur(s) et peuvent la(les) corriger en refaisant l'exercice et peuvent varier leur stratégie afin de réussir, et chacun a sa méthode propre ; d'autre part, ils approfondissent le lien entre l'oral et l'écrit et visualisent le mot qu'ils ont entendu plus d'une fois au cours de l'exercice. Ainsi, le visuel et l'auditif se mêlent pour aider l'élève à mieux progresser dans la maîtrise de la langue française. Cet exercice ne se pratique pas seul, mais comme les autres, dans un atelier de quelques élèves, chacun aidant l'autre, en lui faisant remarquer les incohérences de sens qu'il peut produire par un choix malhabile ou trop rapide. Travailler au TBI, c'est travailler à quelques-uns, mais ce n'est pas travailler dans des groupes trop nombreux, car le tableau nécessite une rigueur, un ordonnancement de son utilisation et ne supporte pas un public actif trop large.

Autres champs d'intervention

À la suite d'une activité d'arts visuels, le TBI peut aussi être utilisé. Sur ce tableau, il est possible, premièrement de voir les dessins des autres grâce au scanner préeffectué, deuxièmement, d'intervenir sur ces dessins (taille, formes, proportions, couleurs), et troisièmement d'en discuter la pertinence, la cohérence. Il s'agit ici et ailleurs de faire comprendre le concept par l'image, et pas seulement par les mots utilisés par l'enseignant. Dans le champ de la découverte du monde, un plan n'est plus un plan ! Le plan de la classe ou de la ville où l'on habite n'est plus statique, mais bien maniable tel un objet. Circuler sur le plan, ce n'est pas seulement dessiner des traits, des parcours, c'est aussi changer le cadre de l'image, se corriger, varier l'échelle, prendre conscience avec davantage d'acuité de son espace, du lieu où l'on vit. Enfin, dans le champ de la maîtrise de la langue, les textes eux-mêmes, saisis à l'ordinateur, peuvent faire l'objet d'un enregistrement sonore qui suivra leur déroulement, ou le choix des mots, effectué par le stylo. Les élèves écrivent donc des textes qu'ils lisent ensuite en étant enregistrés. À chaque mot correspond donc un son qu'il sera possible de repérer visuellement ou à l'écoute. Chaque élève apprendra ainsi la lecture dans le sens qu'il jugera le plus efficace possible.


Évolution pédagogique

Le support TBI ne contient pas en lui-même les exercices, mais est riche de potentialités qu'il faut savoir exploiter sans tomber dans le cours spectaculaire, mais d'abord en restant dans le fonctionnel et le pratique, notamment en décrivant une règle grammaticale, beaucoup plus rapidement et d'une manière plus visuelle que la simple écriture d'une phrase au tableau noir. Les élèves, sous la conduite de l'enseignant, peuvent donc très facilement jouer avec les mots, les faire circuler sur le TBI et découvrir les incohérences syntaxiques et la nécessaire cohérence grammaticale de la langue française. Cet outil enregistre et garde trace du processus d'écriture d'une manière beaucoup plus souple que le support papier. En outre, les élèves disposent ainsi d'un nouvel espace d'exercice ou d'entraînement de leur autonomie. Après avoir appris à manipuler le stylo, les élèves choisissent le procédé qu'ils jugent le plus efficace pour résoudre le problème auquel ils sont confrontés. Les élèves découvrent alors une autre manière de travailler, qui pourra être transférée, à terme, dans le travail personnel. Leur liberté, toute relative, s'inscrit dans le cadre prévu par l'enseignant, lequel reste maître de la situation pédagogique. Il doit développer une stratégie de gestion de groupe adaptée à la séance (intervenir à bon escient, savoir attendre et se taire). L'outil s'adaptant à différents profils d'apprentissage, il contribue à l'individualisation de l'enseignement.

Ce n'est pas un écran de télévision

Même si le TBI constitue un écran blanc sur lequel il est possible de projeter des films ou des documents fixes (images ou textes), il est d'abord un outil de travail, plus qu'un écran que l'on regarde en étant passif, voire occupé à penser à autre chose. Ainsi, le second adjectif qualificatif qui le définit "interactif" est-il respecté dans cette classe, dans la mesure où l'enseignant sait donner au TBI la place qu'il doit occuper, modifiant par là-même ses pratiques antérieures. Il s'agit donc d'un investissement à bon escient dont les acteurs et les partenaires peuvent se féliciter.
 
auteur(s) :

P. Chéry

contributeur(s) :

N. Mocquet, École élémentaire Jules-Ferry, La Flèche [72]

fichier joint

information(s) technique(s) : pdf

taille : 639 Ko ;

ressource(s) principale(s)

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