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l'effet vicariant et la PMEV

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Maurice Reuchlin a été le premier, en 1978, à mettre en lumière les intérêts de ce que le canadien Albert Bandura appellera un peu plus tard l’effet vicariant. L’enseignement traditionnel prend appui sur un principe simple : l’enseignant transmet des savoirs aux élèves. Or, les élèves ont des connaissances qui peuvent appuyer, compléter, éclairer les propos de l’enseignant. Ainsi voit-on dès la maternelle des élèves qui se passionnent tant pour les dinosaures qu’ils en deviennent de petits experts, susceptibles de transmettre leurs connaissances aux autres élèves.

M. Reuchlin pense que les savoirs ne se transmettent pas que verticalement, de l’enseignant vers les élèves, mais que tout élève peut apporter à ses pairs : l’élève peut apprendre en marge du discours de l’enseignant. Par le processus vicariant, l’élève s’imprègne du travail effectué par ceux qui ont réussi à réaliser la tâche proposée et qui savent comment faire, puis il s’approprie ces savoir-faire par mimétisme. Le modèle de référence n’est plus uniquement l’adulte, mais tout élève de la classe peut transmettre aux autres ses savoir-faire. Il s’agit donc d’un apprentissage par observation / reproduction.

La PMEV (Pédagogie de maîtrise à effet vicariant) a été mise en œuvre par un IEN (Michel Monot) en Nouvelle Calédonie dès 1990. L’organisation habituelle de l’enseignement s’interrompt pendant un temps déterminé (par exemple une heure, subdivisée en deux moments : le Travail individuel, le Bilan), au cours duquel les élèves vont travailler en plan de travail, de façon autonome. Chaque élève choisit un domaine parmi une liste finie : si le plan de travail est en français, l’élève choisira entre grammaire, conjugaison, orthographe, vocabulaire, selon son humeur ou ses envies du jour. Une liste d’activités accompagne ce choix ; l’élève a tout à sa disposition dans la classe ; il agit en toute autonomie. À ce premier moment de travail personnel, succède le second temps : le Bilan. Les élèves qui se sont inscrits sont invités à tour de rôle au tableau pour, ou bien présenter une procédure qu’ils maîtrisent sur une activité, ou bien solliciter de l’aide en exposant à partir d’un exercice non compris les difficultés rencontrées. Après cette présentation, l’élève au tableau choisit un autre élève qui viendra compléter ou interroger sa présentation, ou un élève en réussite qui viendra lui expliquer la procédure à suivre. Les autres élèves suivent avec attention, car ils seront tous concernés par les exercices évoqués lors du Bilan. L’enseignant, assis au fond de la classe, adopte alors un rôle de régulateur, de référent didactique en cas d’erreur ou de doute. De fait, dans cette démarche, l’enseignant ne modifie en rien le fond, mais modifie la forme : les contenus disciplinaires restent identiques ; en revanche, la démarche est nouvelle, quittant temporairement l’enseignement frontal.


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