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la construction des apprentissages

L’observation montre que les élèves, dans leur grande majorité, sont investis dans le travail. La participation dans le groupe et dans la classe est active. Personne ne traîne des pieds pour aller au tableau présenter une proposition, même si c’est pour mettre en évidence une erreur, leur erreur. Les élèves semblent avoir intégré qu’une erreur est un objet de travail. On peut se tromper sans que cela amène un regard négatif. Il s’agit de décortiquer l’erreur afin de la comprendre intrinsèquement et ne plus la reproduire, chacun à son rythme. L’erreur s’en trouve en quelque sorte dépersonnalisée ; cette dépersonnalisation est importante pour l’estime de soi et le regard que l’on porte sur l’autre, éléments essentiels pour des élèves adolescents. Un climat de confiance s’est instauré entre pairs, mais aussi envers la professeure, perçue comme accompagnante. C’est dans ce contexte que le travail de groupe peut s’effectuer. L’élève y trouve une place en dehors du regard direct de l’enseignant. Les plus fragiles prennent de l’assurance, soutenus par les autres à l’image de l’élève qui suivait consciencieusement les consignes de son voisin pour appréhender les fractions. Or nous l’avons remarqué, tous les groupes n’ont pas le même fonctionnement, tous n’adoptent pas les mêmes stratégies. Les groupes se sont composés par "affinité encadrée". Autrement dit, leur composition est soumise à la validation de l’enseignante. Elle peut évoluer en fonction des observations de cette dernière, mais aussi des demandes des élèves. Ceux qui fonctionnent le mieux s’avèrent partager des points communs, à savoir leur hétérogénéité et la forte entraide. En effet, avoir des groupes constitués d’individus au profil différent crée les conditions d’une véritable collaboration. Tout d’abord, selon les problèmes soulevés, le rôle joué par chacun dans le groupe diffère : n’est pas toujours le même, celui qui propose, qui explique, qui sollicite, qui critique et qui vérifie. D’autre part, le conflit cognitif nécessaire naît de la différence entre les individus. C’est parce qu’il n’y a pas accord, qu’il y a argumentation et co-élaboration. Des groupes d’élèves "tous capables", selon l’expression de R. Pléty1, s’avèrent moins productifs de progrès, le consensus préexistant souvent. Par ailleurs, la relation interpersonnelle est primordiale au sein d’un groupe puisque d’elle naissent l’entraide et l’interaction. C’est elle qui permet au groupe de partager des objectifs et de créer l’interdépendance qui le rend efficace. Aussi le choix des groupes n’est-il pas neutre, et le problème posé à l’enseignante est de recomposer les groupes pour les rendre plus efficients sans casser ce qui fonctionne.


1. R. Pléty, L’apprentissage coopérant, PUL, 1996

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