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les élèves aux manettes

Quand débute le troisième trimestre, les élèves se sont accoutumés au travail sur cartes numériques. Alors, leur professeure les met en position d’en concevoir une dans le cadre d’un projet en accompagnement personnalisé.

Un moyen de compléter la formation des élèves et d'être pleinement acteur des leurs apprentissages. “Je suis convaincue que, pour bien comprendre une carte et son fonctionnement, il faut en avoir au moins réalisé une au cours de ses années de scolarité ; cela permet de montrer aux élèves l’importance d’une légende, construction complexe, et aussi celle des échelles”, nous explique la professeure de lettres-histoire-géographie qui s’est associée pour ce projet à ses collègues de mathématiques et de dessin. Les élèves doivent créer une plaquette publicitaire collective qui présente Shanghai dans le but de séduire des entreprises susceptibles de s’y installer. Ce projet permet aux élèves de prendre conscience de la transversalité des disciplines et fait sens avec le programme en apportant un coup de projecteur et un approfondissement sur un point déjà abordé en cours. Une fois le projet présenté, chacun se lance.

Lors des deux premières séances, chaque élève doit réaliser une carte des ports de conteneurs chinois, qui sera par la suite insérée dans la plaquette publicitaire. “La carte doit montrer l’importance des ports chinois et surtout de Shanghai (premier port mondial de conteneurs depuis quelques années). On peut dire que la carte illustre un des atouts de Shanghai en termes d’échanges”, précise le professeur. Pour réaliser cette carte des ports, les élèves disposent d’un tableau créé avec le logiciel Open Office .calc qui les classe mondialement. Mais il faut commencer par traiter les informations. Certains élèves découvrent la possibilité de trier pour faire apparaître dans le tableau tous les ports de Chine. Ensuite, pour concevoir la carte, il faut calculer des échelles. Ainsi, pour représenter les conteneurs, la séance d’accompagnement personnalisé se fait conjointement avec la professeure de mathématiques, Clémentine Laurent. Comment passe-t-on de la mesure EVP 1 aux centimètres ? Les élèves travaillent seuls, chacun crée une carte sur Open Office.org, après une formation rapide et collective sur le logiciel.

Créer sa propre légende
Le choix de la légende est un point essentiel pour la lisibilité de la carte. Lors des travaux pratiques en classe, la trame est en général déjà intégrée au croquis à réaliser. Ici, c’est aux élèves de la concevoir. Leur professeur leur a appris qu’une légende doit être hiérarchisée et qu’elle répond à des règles de couleurs et de densités. “Je dis toujours à mes élèves, explique Nathalie Regrain, que comme la carte est une représentation visuelle de données, elle doit faire sens dès le premier regard, sens qu’on affine ensuite par l’analyse approfondie de la légende. Par exemple, lorsqu’on réalise une carte sur les densités de population, il serait malvenu de présenter les zones à forte densité avec une couleur claire ou une trame espacée et les zones à faible densité avec une couleur foncée et une trame resserrée. De même, il est admis par tout le monde que, sur une carte des climats, on va représenter les zones de fortes températures par des couleurs de plus en plus chaudes (du jaune au rouge) et les zones polaires par des couleurs froides (du bleu au violet).” Pour la conception de leur carte, les élèves doivent pour la première fois appliquer ces conventions. Un postulat qui n’est pas facile à respecter tant certains élèves cèdent à la tentation de placer des couleurs vives, en grande quantité, l’esthétique primant sur la lisibilité des informations à transmettre.

À l’issue de ce travail, une seule carte sera retenue pour figurer sur la plaquette publicitaire, on passe donc au travail d’équipe. Chacun va devoir présenter sa carte, défendre ses choix ; la classe débattra et élira la carte la plus claire, la plus lisible. Par manque de temps, il serait impossible d’effectuer ce travail de conception lors des cours de géographie. Nathalie Regrain estime pourtant que c’est une étape nécessaire qui va faire prendre conscience aux élèves des enjeux de lecture d’une carte. C’est une école du regard : ce dernier aiguisé, on analyse plus aisément et plus rapidement les données d’une carte. Et c’est alors aussi la trace écrite qui se trouve enrichie. Le travail sur la légende de la carte permet aux élèves d’identifier des informations et de verbaliser leurs constats. Au début, beaucoup d’élèves ne regardent pas les légendes et ont du mal à comprendre certaines cartes complexes sur lesquelles il y a beaucoup d’informations. L’analyse de la légende permet d’affiner la lecture du document et facilite ensuite le passage du visuel au discursif.


1. L’équivalent vingt pieds ou EVP (en anglais, twenty-foot equivalent unit : TEU) est une unité approximative de mesure de conteneur qui regroupe à la fois les conteneurs de 20 pieds et de 40 pieds. On l’utilise pour simplifier le calcul du volume de conteneurs dans un terminal ou dans un navire. (Source : Wikipédia).

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