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(re)lier les écoles et collège

mis à jour le 30/08/2012


echanger dossier 6

Au collège de Marolles-les-Braults et dans les écoles publiques du secteur, les enseignants travaillent ensemble, avec l'accompagnement des corps d'inspection, afin de favoriser la réussite des élèves dont les résultats n'étaient pas satisfaisants. Un réseau pédagogique ambitieux, copiloté par le principal du collège et l'IEN de circonscription, se met en place.

mots clés : échanger, réseau pédagogique, socle commun, relier


Les écoles élémentaires publiques du secteur du collège Jean-Moulin de Marolles-les-Braults pratiquaient depuis longtemps déjà une liaison régulière, permettant aux enseignants de se rencontrer pour échanger à propos des élèves de CM2 et de sixième et du travail demandé dans les établissements concernés. Cependant, cela n'apportait qu'une réponse partielle à la problématique spécifique de ces établissements. Le constat de résultats jugés insuffisants pour le collège a été le déclencheur pour relancer, approfondir, faire évoluer les initiatives existantes. Les enseignants ont accueilli favorablement l'appui de la direction et des corps d'inspection pour accompagner le diagnostic et les propositions d'actions visant à rendre plus efficaces les processus d'apprentissage qu'ils proposaient aux élèves.
Les problèmes constatés ont été clairement identifiés, et analysés par tous les acteurs. Ce premier travail d'équipe a conduit les professeurs à appréhender la notion d'école du socle en construisant un réseau pédagogique ambitieux. La philosophie de la notion de réseau (constitué ici de l'école maternelle de Marolles, des trois écoles élémentaires de Courgain, Dangeul et Marolles, et du collège Jean-Moulin de cette commune) a été présentée lors d'une première réunion en mai 2010, et d'une seconde qui a permis de formaliser le projet à la rentrée de septembre 2010. Ces réunions ont été l'occasion d'échanges fructueux où chacun a pu exprimer son point de vue et où tous ont pu partager des objectifs communs.

Un thème

Après un travail d'analyse collective approfondi sur les résultats et les comportements des élèves, un consensus s'est dégagé autour de la nécessité de rendre les élèves acteurs de leurs apprentissages. C'est ainsi que le thème de l'autonomie des élèves qui, d'ailleurs, correspond à l'une des compétences du socle, s'est imposé. Les enseignants ont pris conscience qu'en termes d'accompagnement des élèves, faire à la place des élèves est contre productif. Les quarante enseignants impliqués dans cette démarche veulent donc inverser ce processus qui ôte aux élèves toute possibilité de construire leurs savoirs et de progresser. Ce thème a été décliné en actions tant du point des enseignants que des élèves.

Des visites

Tout au long de l'année, des visites croisées ont lieu dans les classes. Un enseignant assiste au cours d'un de ses collègues ; ces visites sont intra-cyles ou inter-cycles. Ainsi, depuis septembre, a-t-on vu à plusieurs reprises un professeur des écoles se rendre au collège, un professeur de collège se rendre dans une des trois écoles élémentaires concernées, ou un professeur de collège franchir la porte de la classe d'un collègue de son établissement. Il s'agit d'observer ce qui se passe dans la classe dans le cadre d'une pratique professionnelle entre pairs, afin de réfléchir ensemble aux moyens d'améliorer le travail en autonomie. Cette réflexion s'appuie sur une grille qui permet surtout de guider l'observation en l'orientant sur cette problématique de l'autonomie. À l'issue de cette observation active, les deux enseignants échangent : comment, dans ce cas précis, remédier aux difficultés des élèves ? Comment les faire travailler plus efficacement ?

Des rencontres

Plusieurs fois dans l'année, des réunions ont été organisées afin de faire le point sur l'avancée des travaux en cours. La réflexion des enseignants a notamment porté sur le lien entre la thématique choisie et l'esprit du socle commun. En effet, il ne s'agissait aucunement de multiplier les dispositifs, mais d'inscrire les actions menées au sein du réseau pédagogique dans la mise en œuvre du socle.
Afin d'approfondir la réflexion et de dépasser les premiers constats, les enseignants ont été amenés à décrire ou à donner à voir à leurs collègues, par une narration orale de cours, par un document visuel ou par une participation à un atelier, une expérience tentée dans le cadre de la classe, en lien avec la thématique en question. C'est ainsi que plusieurs enseignants particulièrement impliqués dans la construction du réseau ont testé une démarche en adéquation avec l'objectif recherché : développer l'autonomie de l'élève. Ce fut un défi, car il leur a fallu faire preuve d'inventivité dans la recherche des facteurs favorisant la prise d'autonomie de l'élève et donc accepter de prendre des risques didactiques. La mise en activité de tous les participants dans un atelier d'EPS, lors de la réunion plénière de mai 2011, a été l'occasion de réfléchir aux stratégies développées par l'élève et à la démarche la plus efficace pour que celui-ci mobilise lui-même les outils nécessaires à la réalisation de la tâche demandée. Les compétences disciplinaires qui ont été travaillées se sont donc révélées transférables à d'autres disciplines, et communes au premier et second degrés. Une réflexion sur les compétences transversales et sur les démarches communes a posé les bases d'un réel travail d'équipe qui s'est avéré indispensable.

Ce qui déroute, ce qui intéresse

Au collège Jean-Moulin, la moitié des enseignants fait classe en ayant la porte ouverte, signe d'un esprit d'ouverture sur les pratiques pédagogiques. Et, effectivement cette liaison école-collège, définie dans les textes depuis longtemps, a été élargie et a donné lieu à des expériences très riches et ont ainsi questionné leurs pratiques. L'intervention d'inspecteurs a permis, d'une part, de prendre conscience de l'importance que l'institution attachait à ce projet, d'autre part, de valoriser l'investissement de l'ensemble des équipes pour lutter contre l'échec scolaire et œuvrer à la réussite de chacun. L'impulsion forte du principal du collège et de l'IEN de circonscription a permis de créer une dynamique relayée ensuite par les enseignants pour concevoir et mettre en œuvre, dans la classe, différentes actions cohérentes entre les différents cycles d'apprentissage.

Évaluation du réseau

Pour évaluer la pertinence du réseau mis en place récemment, on ne peut se limiter au seul bilan d'étape réalisable aujourd'hui, même si celui-ci s'avère positif dans la mesure où il a permis de découvrir les pratiques des autres enseignants, d'organiser des visites croisées et d'interroger ses pratiques professionnelles dans le cadre d'un projet commun. Il faut notamment réfléchir à la question de rendre sa place à l'élève dans la classe, réflexion qui passe par celle concernant la posture du professeur. Actuellement, les actions menées visent la mise en activité des élèves et le repositionnement de l'enseignant.

Ce n'est qu'un début !

Pour pérenniser ce réseau pédagogique, il est nécessaire de formaliser les réunions d'échanges de situations, de favoriser le travail en commun, de mutualiser les ressources, de poursuivre le travail d'équipe initié. Il s'agit pour cela de trouver des espaces de concertation pour les enseignants, malgré des emplois du temps difficiles, parfois, à concilier. Les professeurs des écoles ont disposé cette année de douze heures pour participer à ce réseau, et huit d'entre eux ont pu être remplacés pendant dix jours. Dans le premier degré, des moyens ont été mis en place afin de permettre la réussite de cette initiative. Ainsi, au cours de l'année 2011-2012, des journées de formation à destination des enseignants du premier et second degré, animées par des inspecteurs du second degré (IA-IPR et des IEN-ET/EG) ont été mises en place sur le travail personnel et les consignes, la différenciation, la tâche complexe et le lien entre langage et autonomie. Elles se sont prolongées par un travail conjoint, en classe, à partir de projets ou de démarches concertés, qui visent aussi la construction d'une culture partagée. Plutôt que de trouver un nouveau dispositif à expérimenter sur quelques classes, voire un nombre restreint d'élèves, le pari a été de miser d'abord sur la réflexion des équipes, puis le changement de posture des enseignants pour améliorer les résultats des élèves et les rendre plus autonomes dans leurs apprentissages. La réussite et la pérennité de ce réseau dépend de l'implication de tous les acteurs pour assurer la réussite de tous les élèves. Véritable enjeu, ce projet innovant peut bousculer les habitudes des uns et des autres, est aussi la source d'un véritable enrichissement mutuel.
 
auteur(s) :

P. Chéry

contributeur(s) :

M. Perrin, Mme Laimé-Couturier, Mme Bernard, Mme Esnault, M. Jannin, Collège Jean-Moulin, Marolles-les-Braults [72]

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information(s) technique(s) : pdf

taille : 130 Ko ;

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