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une heure de vie de classe coopérative

mis à jour le 12/04/2017


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Les classes de sixième du collège de Goulaine ont une heure de vie de classe par semaine à leur emploi du temps. Les professeurs principaux ont décidé de faire vivre dans ce cadre un conseil de coopérative. Le dispositif vise à réguler les petits conflits entre élèves et à promouvoir le principe d’une école inclusive à rebours de la culture de la compétition qui n’épargne pas les élèves disent les enseignants. Il s’agit, par la prise de parole dans le cadre d’un débat réglé, de permettre aux élèves de “participer activement à l'amélioration de la vie commune et à préparer son engagement en tant que citoyen” (socle domaine 2) dans un esprit de coopération et d’entraide.

mots clés : échanger, collège, coopération, heure de vie de classe


Conçue en 19991 et intégrée à l’emploi du temps des élèves de collège et de lycée à la rentrée 2002, l’heure de vie de classe doit être organisée dix fois au moins au cours de l’année scolaire. L’organisation de cette heure revient au professeur principal de la classe qui peut faire appel à divers intervenants pour l’animer (CPE, CO-Psy, intervenants extérieurs). L’heure de vie de classe vise à permettre une prise de parole des élèves et un dialogue avec un ou plusieurs adultes. Les élèves peuvent y aborder des questions qui ne trouvent pas toujours leur place dans les cours : sujets d’actualité, de société, de citoyenneté, de vie au collège, mais aussi problèmes de comportement, éducation au respect et à l’écoute des autres, et travail sur l’orientation notamment pour les classes de troisième et de terminale. Au collège de Goulaine, les professeurs principaux de sixième ont fait le choix d’utiliser toutes les heures de vie de classe de l’année, chaque semaine, pour un dispositif baptisé “conseil de vie de classe”. Il s’agit d’un véritable conseil de coopérative qui a été mis en place selon les modalités définies par les pédagogies coopératives de Célestin Freinet et de Fernand Oury à la suite d’une réflexion collective initiée par Isabelle Lery, professeure de mathématiques au collège.
 
Au début de l’année, lors de la première séance du conseil de vie de classe, Isabelle Lery, professeure principale, distribue trois papiers de couleurs différentes aux élèves. Sur chaque papier figure une mention : “je critique”, “je félicite” ou “je propose”. Christina Renan, elle aussi professeure principale d’une sixième, a conçu une variante : “ce qui me gêne”, “ce qui me plaît”, “ce que je propose”. “On pourrait même proposer aux élèves de choisir leurs propres formulations” indiquent les enseignants. Les élèves écrivent une proposition en lien avec leur appréciation de leurs conditions de travail au collège sur chaque papier. C’est leur première contribution à l’ordre du jour du conseil de vie de classe.
 
Le conseil de vie de classe est géré de façon autonome par les élèves. Un président est désigné parmi les élèves. Dans la classe d’Isabelle Lery, il reste président pour deux ou trois conseils de suite pour lui donner le temps de prendre la main. Son travail consiste à distribuer la parole et à veiller à ce que la parole soit répartie équitablement. Les autres sont là pour le lui rappeler d’ailleurs ou pour s’indigner des oublis du président lorsqu’on leur demande leur avis sur le déroulement des conseils de coopérative. Un secrétaire de séance et un maître du temps sont également désignés. Ce dernier veille à ce que les débats tiennent dans le temps imparti.
 
Au début de l’année, le conseil remplit principalement le rôle de cadre de régulation des conflits au risque de se muer parfois en instance judiciaire, ce qui constitue un des écueils possibles de cette pratique. C’est seulement avec le temps que, peu à peu, les élèves se lassent de traiter ces questions et en viennent à féliciter leurs camarades lorsque des progrès ont été constatés, et, surtout, à concevoir des projets.
 
Les décisions se prennent à la majorité par vote. Chaque élève dispose d’une voix. L’enseignant également. C’est ainsi qu’il est décidé à une large majorité, dans la classe d’Isabelle Lery, qu’une soirée des parents sera organisée et qu’elle sera réservée à la seule classe de sixième 4 et non à l’ensemble du niveau sixième. La discussion conduit d’ailleurs les élèves à se demander comment informer les autres sixièmes de cette décision. Il est décidé que des messagers seront chargés de cette mission. Deux pour chaque sixième. Et lorsque la présidente, confrontée à un trop plein de candidatures, s’avise de désigner les messagers, elle est désavouée par l’assemblée qui exige que des critères de sélection soient retenus avant de choisir les élèves. Cet apprentissage de la prise de décision et de la démocratie est au cœur du dispositif, tout comme celui qui consiste à prendre en charge les conditions de travail pour qu’elles soient les meilleures pour tous.
 
L’expérience de la définition de l’ordre du jour, de la prise de parole et de la décision collective a de multiples répercussions sur l’attitude des élèves au collège. La responsabilisation et l’autonomie qu’ils développent les amènent à envisager différemment leur attitude face aux apprentissages et dans leurs relations avec les adultes du collège.

Durant les échanges, l’enseignant reste à l’écoute. Il n’intervient que rarement pour donner son avis, et seulement après avoir levé la main et attendu qu’on lui cède la parole, comme les autres. Les enseignants impliqués dans ce projet disent intervenir de moins en moins dans le conseil de vie de classe ayant vérifié les capacités de travail en autonomie des élèves. Ils mènent à présent d’autres expériences de travail en autonomie fondées sur la coopération entre élèves dans leurs enseignements disciplinaires et interdisciplinaires.
 
auteur(s) :

S. Marange

contributeur(s) :

I. Lery, P. Delas, C. Renan, M. Gion

ressource(s) principale(s)

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