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No pasaràn CAP2

mis à jour le 29/03/2008


première de couverture

L'étude de "No pasaràn, le jeu" de Christian Lehmann dans la collection "Medium" de l'école des loisirs  permet d'étudier le thème 2 du programme CAP d'histoire: -Guerres et conflits contemporains.


mots clés : guerre d'Espagne, siège de Madrid, Guernica, No pasaràn


La situation initiale du récit

Au cours d'un voyage scolaire à Londres, trois adolescents faussent compagnie à leur groupe pour se rendre dans une étrange boutique de jeux vidéos tenue par un vieil homme hors du temps: "jusqu'au jour où, dans une boutique de jeux, le vendeur avait pointé l'index vers l'insigne. C'était un vieil homme. Il s'était mis à crier, livide..." [Quatrième de couverture]

L'étude des pages 37-38, 60-61, 143-146, 164, 203-220 permet d'aborder le premier conflit évoqué dans la fiction : la guerre d'Espagne.
Andreas, l'un des trois adolescents porte sur son blouson l'insigne métallique de la Légion Condor : sait-il ce que cet objet représente?
 

Les élèves ont-ils entendu parler de cette unité militaire ? Que savent-ils au juste de ce conflit ?
 
La première fiche de travail

Disponible en bas de page, elle répond à un triple objectif :

fiche n°1
 
La légion Condor : son rôle, ses missions


Il s'agit de partir des pages 37/38 pour effectuer une recherche sur la légion Condor :
son rôle, ses missions dans le conflit. (Vidéo sur YouTube : Guerra civil Española -Hitler ayudo a Franco)

Le montage vidéo en langue espagnole intitulé "Comment Hitler aida Franco" précise l'apport de la légion Condor à l'effort de guerre du camp nationaliste. Les Junkers 52, solides appareils de transport de troupes, permettent en quelques heures d'alimenter le front de Séville en combattants venus du Protectorat marocain (en particulier les redoutables berbères du Rif enrôlés plus ou moins de force dans les unités appelées "Regulares") 1500 hommes renforcent les colonnes qui foncent en direction de Madrid, ce qui semble peu important en terme d'effectifs mais qui s'avère déterminant en terme d'apport qualitatif à la puissance de choc de l'offensive.
Hitler plaisantera plus tard sur l'événement en ironisant sur le monument que Franco aurait dû élever à la gloire du Junker 52 sans lequel la victoire n'aurait pas été possible selon lui. (Précisons que c'est le même appareil qui est affecté au bombardement de Guernica et que là, il se révèle complètement inadapté à la mission qui lui est confiée).


En retour, le futur Caudillo se montre généreux : il fournit en abondance du minerai de fer asturien, indispensable à l'industrie de guerre du Reich dans la perspective d'un conflit intense et durable.
Guernica

Les pilotes allemands sont donc responsables du massacre de Guernica.  Quels étaient leurs objectifs ? Pourquoi cet épisode somme toute secondaire du conflit est-il devenu une sorte de métonymie de celui-ci ?
Le montage vidéo (YouTube : Guerra Civil -Bombardeo de Guernica) en espagnol, précise que Guernica n'était qu'un objectif militaire mineur: un pont et une petite fabrique de munitions.  La mission des pilotes consistait à détruire le pont afin de retarder le repli des renforts républicains sur la poche de Bilbao (appelée "Cinturon de Hierro").  Deux témoignages, celui d'un ancien pilote de Junker 52, puis celui d'une britannique qui découvrit les ruines fumantes de la bourgade quelques heures après le drame , soulignent à la fois la gratuité du carnage (aucun des objectifs stratégiques fixés ne fut atteint compte tenu de l'inadaptation des matériels utilisés à la mission spécifique qu'ils avaient à accomplir) et sa barbarie (bombes incendiaires et mitraillage des survivants tuent entre 300 et 1000 civils innocents)
La guerre d'Espagne est une guerre moderne car elle est une guerre d'images et de propagande ! Les nationalistes tentent d'accréditer l'idée que ce sont les Basques eux-mêmes qui incendient la cité tutélaire de leurs libertés locales (les Fueros) 
  
L'étude des pages 143-146 du roman de jeunesse permet aux élèves de constater à quel point l'écriture est documentée, soucieuse de coller à l'événement historique même si elle le place dans une perspective où les personnages se consument ne sachant plus ce qui relève du jeu et ce qui les rattache encore au réel...  Eric, piégé par Andreas dans l'incendie de la petite cité basque échappe de peu à l'anéantissement:... Si il décède -ce 26 avril 1937 après 26 minutes et 43 secondes de jeu- est-il encore en mesure de regagner le présent afin de relever le défi de "l'expérience ultime" ?  "Eric avait passé la nuit à geindre, à se retourner dans son lit [...] Eric était brûlant" [P 146]
 
No pasaràn ! No pasaràn ?

- Que signifie "No pasaràn" ?
- Pourquoi Gilles (frère d'Eric, casque bleu à Sarajevo, en permission pour quelques jours à Paris [p 60]) laisse-t-il traîner au chevet de son lit L'Espoir d'André Malraux ?
- Qui sont ces soldats sur la première de couverture de l'édition de poche Folio-Gallimard?
- Pourquoi brandissent-ils un point serré ?
- Que font-ils dans un train et où vont-ils ?

No pasaràn est intimement lié à l'enjeu de la prise de Madrid.
En partant d'une carte du front en août 1936, cet enjeu est aisément perceptible (en vert, le camp nationaliste, en rose les positions républicaines)

Le front en août 1936

a)- Madrid est d'abord un symbole: c'est la capitale...
b)- la prise de la ville puis la poussée vers l'Ebre couperaient les forces républicaines en trois fronts difficilement défendables indépendamment les uns des autres, isolant notamment Barcelone et la Catalogne: (rappelons que l'aide matérielle de l'URSS arrive par le port de Barcelone et que la frontière des Pyrénées est loin d'être hermétique malgré la position officielle de non-intervention du Front Populaire français)
 
No Pasaràn" est un sursaut populaire visant à stopper Franco à Madrid et à prolonger la guerre. Le diaporama en langue espagnole (YouTube : No Pasarán!)rappelle les données historiques suivantes :


colonnes nationalistes avançant vers Madrid


a) l'attaque des troupes franquistes contre Madrid se déroule à partir du 6 novembre 1936. La ville, défendue par une junte commandée par les généraux Miaja et Rojo, dispose de l'énergie et de l'enthousiasme de milices populaires plus ou moins bien équipées et entraînées mais peu préparées pour la plupart à faire face à des soldats professionnels : Regulares, Légionnaires et Chemises noires. Seules les Brigades Internationales, composées de volontaires étrangers antifascistes (principalement Français et Hongrois sur le front de Madrid) et à un degré moindre les Guardias de Asaltos sont, sur le papier, capables de rivaliser avec les assaillants
b) No Pasaràn" ("Ils" ne passeront pas!) devient alors le cri de résistance de ces milices populaires, ouvrières, étudiantes, syndicales, épaulées par les volontaires étrangers, peu disposées à livrer la capitale sans combattre.

L'avance de l'ennemi  est stoppée net au sud et à l'ouest de la capitale au niveau de la Casa de Campo et de la Cité Universitaire.. (se reporter aux pages 61 et 220 de la fiction ainsi qu'au plan présenté ci-dessous)


le front de septembre à novembre 1936



c)- Les combats durent un mois et demi : ils sont féroces, extrêmement meurtriers et ruinent l'espoir de Franco d'une victoire rapide dans le conflit. En jaune clair sur la carte, l'avancée maximale des colonnes franquistes est matérialisée par les flèches bleues. On distingue bien au centre-ouest la poche de résistance de la Casa de Campo défendue avec acharnement par les Brigades Internationales.
(source de la carte)
 

Une trace écrite simplifiée partant des accroches du récit :


Une courte trace écrite établie avec les élèves de CAP dresse le bilan de ces deux phases d'accroche qui serviront ultérieurement à la construction du dossier CCF.

" La légion Condor est un bataillon allemand envoyé par Hitler en Espagne pour aider son allié, le général Franco, à gagner la guerre qu'il a démarrée contre le gouvernement républicain de Front Populaire, le 17 juillet 1936. Le 26 avril 1937, cette unité aérienne se livre au bombardement de Guernica: la tragédie fait le tour du monde.
Six mois auparavant, le camp nationaliste tente de s'emparer de Madrid, ce qui mettrait fin à la guerre civile. Mais c'est sans compter sur la résistance acharnée des milices populaires appuyées par les volontaires antifascistes des Brigades Internationales. "No Pasaràn!"


LP bâtiment, lycée G Lesnard, Laval.  
 
auteur(s) :

Patrick Bergès

information(s) pédagogique(s)

niveau : cap, Lycée professionnel tous niveaux,

type pédagogique : démarche pédagogique

public visé : enseignant

contexte d'usage : classe

référence aux programmes : thème 2, sujet n°1 du programme CAP
Guerres et conflits contemporains, types de conflits

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guerre d'Espagne, Frente popular, Franco, conflits contemporains, littérature Patrick Bergès

documents complémentaires

ressource
La fiche élève en .doc

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