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la mise en page comme proposition de lecture d'un texte

mis à jour le 18/07/2010


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utiliser un traitement de texte pour faire émerger la lecture que l'on peut faire d'un texte

mots clés : lecture, mise en page, traitement de texte, tice, traAM



Lors d'une réunion d'un groupe de réflexion sur la façon d'utiliser les TICE en classe de français, des collègues ont réfléchi à la possibilité de rendre visible la lecture que l'on peut faire d'un texte en utilisant les fonctions de mise en page du traitement de texte.

A partir du texte suivant :

Les oliviers de mon enfance, le mistral, les cyprès, les grillons, les odeurs, le violet du ciel, le rouge-marron de la terre tellement qu'on la croirait en colère, les pierrailles et les garrigues; j'en oublie jusqu'à plus soif, Méditerranée, le vent chaud sur la terre et comme une odeur de sel dans les oliviers tordus de rage, les cris des oiseaux sur la berge et dans le ciel bourré de clochers, de minarets, de coupoles et de synagogues: sachez, monsieur, j'ai retrouvé ce pays-là partout dans la Méditerranée, le même, à la virgule près. Turquie, Liban, Algérie, Tunisie, Chypre. Comment ce pays pouvait-il ainsi se ressembler à lui-même? Je m'étonnais chaque fois, mes yeux n'en croyaient pas leur lumière: là aussi, comme chez nous. Ceux du Nord ne savent pas. Tant pis pour eux. Nous, nous savons.

Tunisie, Chypre, Israël, Liban, Egypte, Italie. Partout la même histoire. Un semblable creuset. Meurtre et beauté des vies incandescentes et altières. Noblesse, philosophie et grossièreté. Brutalité et arts. Pourquoi est-ce ainsi? Je ne sais pas. Mais c'est ainsi. Cette terre-là est ainsi. Aussi recroquevillée sur elle-même, fière, prude et un peu folle, qu'elle peut être vaste et large comme des hanches de parturiente, le coeur ouvert à en saigner, terre nourricière et rageuse, terre gonflée de miel et de lait autant que d'épines. Violente. Riche. Injuste. Démesurée. Bassin méditerranéen.

Dominique SIGAUD, « Lettre au directeur du Festival », Méditerranées, Librio, 1998.


on propose de donner la consigne suivante :

Vous modifierez la mise en page originelle du texte de façon à faire apparaître le sens que vous dégagez du texte. Il ne s'agit pas de faire une belle présentation, mais de faire surgir le sens du texte en mettant en valeur les éléments qui vous semblent les plus importants grâce à la palette de mise en forme (police, couleur, taille, position sur la page...). Vous justifierez ensuite vos choix dans un paragraphe rédigé.

Le travail terminé, les différentes versions peuvent être montrées à la classe permettant ainsi aux élèves de confronter leurs choix et de confronter leur compréhension du texte.


Mise en pratique en classe

Christelle Guillot a tenté l'application de ce travail dans une de ses classes dans le cadre d'une séquence intitulée : "Comment raconter la guerre 14-18" en proposant à ses élèves de mettre en page un extrait du Feu de Barbusse. Les élèves ont travaillé par groupe de deux.
Le travail terminé, les différentes versions ont été montrées au vidéoprojecteur et les élèves ont ainsi pu discuter de leurs choix et justifier leur point de vue ce qui a permis de travailler l'argumentation et l'oral.


Texte original :


    Brusquement, devant nous, sur toute la largeur de la descente, de sombres flammes s'élancent en frappant l'air de détonations épouvantables. En ligne, de gauche à droite, des fusants sortent du ciel, des explosifs sortent de la terre. C'est un effroyable rideau qui nous sépare du monde, nous sépare du passé et de l'avenir. On s'arrête, plantés au sol, stupéfiés par la nuée soudaine qui tonne de toutes parts ; puis un effort simultané soulève notre masse et la rejette en avant, très vite.
    On trébuche, on se retient les uns aux autres, dans de grands flots de fumée. On voit, avec de stridents fracas et des cyclones de terre pulvérisée, vers le fond, où nous nous précipitons pêlemêle, s'ouvrir des cratères çà et là, à côté les uns des autres, les uns dans les autres. Puis on ne sait plus où tombent les décharges. Des rafales se déchaînent si monstrueusement retentissantes qu'on se sent annihilé par le seul bruit de ces averses de tonnerre, de ces grandes étoiles de débris qui se forment dans l'air. On voit, on sent passer près de sa tête des éclats avec leur cri de fer rouge dans l'eau. A un coup, je lâche mon fusil, tellement le souffle d'une explosion m'a brûlé les mains. Je le ramasse en chancelant et repars tête baissée dans la tempête à lueurs fauves, dans la pluie écrasante des laves, cinglé par des jets de poussière et de suie. Les stridences des éclats qui passent vous font mal aux oreilles, vous frappent la nuque, vous traversent les tempes, et on ne peut retenir un cri lorsqu'on les subit. On a le cœur soulevé, tordu par l'odeur soufrée. Les souffles de la mort nous poussent, nous soulèvent, nous balancent. On bondit ; on ne sait pas où on marche. Les yeux clignent, s'aveuglent et pleurent, la vue est obstruée par une avalanche, qui tient toute la place.
Henri Barbusse, Le Feu.

Exemples de travaux d'élèves :

 
contributeur(s) :

FREMONDIERE Blandine
GUILLOT Christelle
SAINT-JOURS Pascale
VASLIN Emmanuel

information(s) pédagogique(s)

niveau : tous niveaux

type pédagogique :

public visé : non précisé

contexte d'usage : salle multimedia

référence aux programmes :

ressource(s) principale(s)

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