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des TIC productrices de gaz à effet de serre

Google consomme 0,01% de l'électricité mondiale

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Cloud-computing, cette informatique dans les nuages que l'on croit dématérialisée, prête à controverse quant à son impact réel sur les émanations de gaz à effet de serre. Sans compter que le matériel que nous utilisons pour développer les TIC(E) a aussi un impact matériel et énergétique, n'avons nous pas oublié de nous préoccuper de leur généralisation exponentielle ? Voilà une situation déclenchante !

Un réflexe très européen : Google sait tout !

Une étude de psychologues américains a vérifié sur un panel d'étude que les internautes ont tendance à oublier plus facilement les informations qu'ils sont sûrs de retrouver leurs réponses sur Internet via les moteurs de recherche.

En Europe principalement, nous dégainons l'atout Google, cette nébuleuse informationnelle sur laquelle nous savons bien peu de choses. Néanmoins, il y a peu, la société américaine a laissé filtré (suite à des estimations) qu'elle utilisait 900.000 serveurs pour répondre à toutes nos requêtes. Chiffre impressionnant mais qui ne représente "que" 0,01% de l'électricité mondiale (et ce pour tous les services liés : YouTube, Google+, etc) et 2,8% du marché des serveurs d'entreprise (les fameux data centers).

Selon une étude (voir l'encadré), les data centers (toute société confondue, bien que ces données ne soient pas des plus précises au regard de l'opacité de la plupart des entreprises sur le sujet) ont consommé en 2010 entre 1,1 et 1,5 % de l'électricité mondiale, et entre 1,7 et 2,2 % de la consommation électrique rien qu'aux États-Unis. Dans cette étude, on découvre que Google représente moins d'1 % de cette consommation des centres de données dans le monde, donc les fameux 0,01 % de la consommation électrique mondiale. Mais cela représente tout de même une consommation pour l'année 2011 d'environ 1,9 milliard de kWh (information officielle donnée par Google).

Énergie et crise économique

En 2007, l'Environmental Protection Agency (souvenez vous du logo Energy Star sur les moniteurs) estimait que, l'évolution du parc informatique aidant, la consommation électrique aurait dû doubler entre 2005 et 2010, or elle n'a augmenté « que » de 56% au niveau mondial, et « que » de 36% aux Etats-Unis.

La raison : la crise économique ! Le rapport de Jonathan Koomey explique que cette crise a entrainé la réduction des parcs de serveurs, favorisé ou favorisant le développement de la virtualisation. Cette technologie permet d'exploiter plusieurs programmes sur une même machine mais a permis aussi de virtualiser des services à travers ce qu'on appelle le cloud computing, déportant ainsi la charge de travail sur des serveurs externes à l'entreprise, minimisant les coûts pour celle-ci. Mais n'oublions pas que cela favorise aussi l'invention de composants moins gourmands en énergie.

Mais il y a aussi les gaz à effet de serre

Un rapport réalisé par Bio Intelligence Service (BIOIS) et publié par l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (ADEME), liens de téléchargement dans l'encadré, nous apprend que les courriels, requêtes sur le web et clés USB (périmètre de l'étude) seraient responsables d'environ 2 % des émissions de gaz à effet de serre dégagées en Europe.

En 2009, 247 milliards de courriels ont été envoyés chaque jour dans le monde. Malgré tous les moyens de communication à notre disposition le mail reste le plus utilisé et d'ici à 2020, ce chiffre pourrait passer à 500 milliards. En moyenne, dans les entreprises françaises, chaque salarié reçoit 58 courriels par jour et en envoie 33. Sur la base de 220 jours de travail par an, les envois de courriels représenteraient l'équivalent (voir encadré) de 13,6 tonnes de CO2 dégagés dans l'atmosphère.

Encore nos fameux serveurs

Le stockage des courriels et des pièces jointes sur un serveur ayant lui aussi un impact sur l'environnement, les auteurs de l'étude préconisent de « diminuer de 10 % cette pratique, ce qui permettrait d'économiser 5 tonnes d'équivalent CO2 sur un an ».

Par ailleurs, toujours selon le rapport, un internaute français effectuerait en moyenne 2,66 recherches sur Internet par jour, soit 949 recherches par an. Les requêtes par un moteur de recherche représenteraient l'équivalent de 9,9 kg de CO2 dégagés dans l'atmosphère par an, ainsi pour les 29 millions d'internautes français, cela représenterait l'équivalent de 287 600 tonnes de CO2. Il est donc préférable de taper directement l'adresse URL, l'estimation d'économie serait de 5 kg d'équivalent CO2 par an et par personne.

Le nomadisme grâce aux clés USB lors ? Ce n'est pas mieux...

Exemple : 11 grammes d'équivalent CO2 sont rejetés dans l'atmosphère lorsqu'un document de 10 Mo est transféré via une clé USB de 512 Mo.

Le temps de lecture des fichiers à l'écran (et aussi le temps que vous venez de passer à lire cet article) a lui aussi des conséquences environnementales : selon le rapport, il faudrait en moyenne 10 heures pour lire 200 pages, ce qui équivaut à un rejet de 800 grammes d'équivalent CO2.

Néanmoins, les auteurs remettent en question cette consommation par son bénéfice :  « Si le temps de lecture n'excède pas 2 à 3 minutes par page, il apparaît que la lecture à l'écran a moins d'impact sur le potentiel de réchauffement climatique que l'impression. » Il faut donc optimiser le temps de lecture de documents pour diminuer encore cette consommation.

Autre exemple que nous avons tous vécu de partage de fichiers : lors d'une réunion, il est conseillé de privilégier la distribution de fichiers informatiques plutôt que de donner une clé USB (pour une réunion de 100 personnes, cette méthode permettrait de réduire les émissions de 400 kg d'équivalent CO2).

Mais alors que faire ???

Et bien non, aucune recette magique : l'informatique dans les nuages (le cloud computing) n'est pas plus virtuel que l'ensemble des TIC, dans leur impact sur l'environnement, car tout cela repose sur des infrastructures bien réelles !

Que voilà de belle situations déclenchantes qui vont forcer les élèves à remettre en question leurs représentations !!

 

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Etude sur l'électricité consommée par les data centers sur le plan mondial par Jonathan Koomey, professeur à l'université de Stanford :
Le rapport est disponible en téléchargement.

Sur le site de l'ADEME :
Analyses de Cycles de Vies des Technologies - Courriers électroniques, requête Web, clé USB : quels impacts environnementaux ?

Télécharger le guide pratique de l'ADEME - Nouvelles technologies, nouveaux usages : les TIC quels impacts ?

La méthode d'analyse :

Les transferts d'informations mis en oeuvre lors de l'envoi d'un courriel ou d'une requête nécessitent à chaque étape des équipements qui consomment de l'énergie tant pour leur fabrication en amont que pour leur utilisation. Pour étudier l'impact environnemental de la communication par voie électronique, tout le cycle de vie est pris en compte depuis la consommation des matières premières nécessaires à la fabrication des équipements jusqu'à l'élimination des déchets. Pour l'envoi de mail, les paramètres clés identifiés sont les suivants : la consommation de l'ordinateur ; la production et la fin de vie des composants électroniques de l'ordinateur ; l'éventuelle impression du courrier électronique ; la quantité d'électricité consommée par les équipements informatiques (climatisation...) qui permettent de relayer l'e-mail ; la production et la fin de vie des composants électroniques des équipements utilisés pour le traitement et le stockage de l'information.

Source : ADEME

Qu'est ce que l'équivalent CO2 ?

L'équivalent CO2 est l'unité de mesure des émissions de gaz à effet de serre. Elle désigne le potentiel de réchauffement global (PRG) d'un gaz à effet de serre. Le PRG d'un gaz est calculé par rapport à celui du CO2.

Source : Universcience

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