numérique et enseignement

De façon globale, je pense que l'évolution la plus importante s'opérera sur le champ des pratiques pédagogiques.

Les connaissances seront en libre service (MOOC ...) et l'enseignant devra intervenir de façon inversée ou invitera l'élève à s'interroger ou à critiquer ... ce qui a été trouvé, retenu, synthétisé ... (l'enseignant sera à côté de l'élève pour l'accompagner).

L'élève ne viendra plus en cours pour obtenir des connaissances disciplinaires, mais pour leur donner du sens. L'objectif de l'enseignant sera de faire en sorte que tous les élèves repèrent, intègrent et mobilisent les compétences et connaissances attendues grâce à des méthodes et des démarches transversales.

L'enseignant, dans sa conception disciplinaire restera mais ses champs, ses implications seront transversales.

Cela facilitera sans doute les passerelles entre les disciplines et donc la mise en place de l'école du socle.

Un travail sur la formation initiale et continue des enseignants sera incontournable sur le plan numérique mais également pédagogique.

Un autre de mes points d'interrogation porte sur la communication. On le voit au travers des expérimentations de « classes sans note ». Sur ce type de dispositif, les parents qui sont en lien avec l'école grâce à des bilans fait avec « sacoche » ont besoin de davantage de concertations et d'échanges (humains) pour comprendre ce que leurs enfants apprennent.
Davantage de techniques mais davantage de concertations en contrepartie. Je pense donc à une modification du temps de présence des enseignants en établissement pour répondre à cette nouvelle exigence.

Pour le reste, en terme de contenus disciplinaires, les enseignants devront
repérer ce qui est de l'ordre de l'outil et de la finalité. Quid de l'orthographe à l'ère du correcteur orthographique ?
Les programmes disciplinaires comporteront deux volets : un traditionnel et un autre intégrant l'utilisation et la maitrise des outils numériques.

D'un point de vue disciplinaire, les TICE en EPS vont permettre - et le permettent déjà - d'accentuer les feedbacks (visuels, sensoriels ...). Ces derniers sont porteurs de sens pour l'élève et nous permettent de travailler dans l'instantanéité. La construction du schéma corporel s'en trouve facilité. Maintenant, rien ne remplacera l'engagement affectif et émotionnel des expériences corporelles vécues par les élèves.



Le point le plus intéressant porte sur l'identité de la discipline. En effet, l'enseignant d'EPS devra davantage communiquer sur ses contenus d'enseignement et sur ce qu'il fait apprendre aux élèves (via les ENT notamment).
Cela va sans doute renforcer la place de la discipline dans sa dimension corporelle. Le pilier 8 du socle sur cette thématique sera peut être reconsidéré.

Limites/questions : PISA montre que notre école accentue les inégalités sociales. Espérons que la formation divergente des enseignants sur les questions numériques et les équipements divers (d'un CG à un autre) ne renforceront pas encore plus ces différences.

Guillaume Harent - Iatice - EPS - janvier 2014