Contenu

philosophie

Recherche simple Vous recherchez ...

espace pédagogique > disciplines du second degré > philosophie > focus

focus

Atelier sur l'évaluation - philosophie

IA-IPR et professeurs de l'Académie de Nancy-Metz

NancyMetz.png
ATELIER SUR L’ÉVALUATION

Octobre 2017 – Janvier 2018
 

Si le thème retenu pour nos sessions de travail était l’évaluation, il a d’emblée été restreint au domaine qui nous intéresse au premier chef, celui de la philosophie. À l’intérieur de ce domaine, les questions portant sur  l’évaluation formative ont été préférées à celles qui portent sur l’évaluation sommative telle qu’elle doit avoir lieu, par exemple, lors des épreuves de baccalauréat. En effet, il nous a semblé tout naturel de partir de la façon dont nous évaluons les élèves afin de les rendre aussi aptes que possible à répondre aux exigences de l’examen terminal.


Dès la première séance sont apparus quelques éléments de consensus :

- Il y a en philosophie une difficulté particulière de l’évaluation qui tient à la naturemême des exercices canoniques, notamment de la dissertation.

- La dissertation de philosophie est un exercice difficile que les professeurs eux-mêmes sont parvenus à maîtriser peu ou prou après plusieurs années d’études universitaires et de préparation aux concours.

- L’évaluation des élèves des classes de philosophie a lieu dans ce contexte particulier d’une année qui est tout à la fois « terminale » (elle prépare au baccalauréat) et « initiale » (il s’agit bien d’une année d’initiation). Il convient par conséquent de ne pas perdre de vue que nous évaluons des élèves qui découvrent la philosophie.

- Si on parle beaucoup aujourd’hui d’évaluation « bienveillante », cela ne saurait signifier que les élèves doivent simplement être notés généreusement. La bienveillance n’est pas la gentillesse, mais le souci que l’on a de veiller au bien de ceux qui nous sont confiés et dont nous sommes responsables. Or, le bien de nos élèves, dans la mesure où il nous concerne, est de développer les compétences qui les rendront capables de progresser dans l’exercice du jugement réfléchi. La façon dont nous les évaluons doit être tout entière orientée vers ce but.

- La note n’est pas l’évaluation. Elle en est une dimension possible. Évaluer n’est pas seulement énoncer un jugement qui permet à un élève de se situer sur une échelle. C’est aussi indiquer les compétences qui se développent et celles qu’il reste à développer.
L’évaluation n’a donc de sens que dans la perspective d’un accompagnement des progrès de l’élève. Toute modalité d’évaluation qui empêcherait ce progrès (en décourageant l’élève par exemple, ou en l’enfermant dans la représentation d’une inaptitude indépassable à la philosophie) est donc à bannir.


Les principaux points de divergence portaient sur l’idée d’un barème susceptible de garantir une plus grande objectivité de la notation. Si chacun de nous s’est accordé sur l’existence de critères, l’idée de barème n’a pas fait l’unanimité. Ses partisans ont fait valoir son utilité pour des élèves qui peuvent ainsi cibler plus précisément des axes de progrès possible. Ses adversaires ont fait valoir ce qu’il y a d’artificiel dans la décomposition analytique d’un processus organique. En définitive, nous avons donc préféré parler de « critères », nous entendant sur trois critères fondamentaux : une dissertation de philosophie doit affronter un problème, distinguer des concepts et construire un parcours de pensée. Bien d’autres critères ont été évoqués (niveau de langue, usage des exemples, références doctrinales …) mais s’ils sont apparus importants, ils n’ont pas toujours été considérés comme fondamentaux.

Au cours de nos travaux, nous nous sommes aperçus que notre réflexion tournait plus particulièrement autour de l’évaluation de la dissertation. Peut-être un autre atelier, une autre année, pourra-t-il être l’occasion d’un échange sur l’explication de texte. En attendant, c’est de ce dont nous avons effectivement parlé qu’il nous faut rendre compte. La méthode retenue a été de lister les points les plus importants dont nous avons débattu. Nous en avons retenu 9. Chaque membre de l’atelier s’est ensuite porté volontaire pour prendre en charge l’un ou l’autre, non pas d’abord à titre personnel, mais en tant que porte-parole du groupe dans son ensemble. Malgré le souci de fidélité à notre réflexion dans son caractère collectif, nous n’avons pas voulu gommer le caractère et la sensibilité singuliers des participants ; dès lors, une grande diversité des manières pourra se constater d’un point à l’autre de l’analyse commune.

Nous tenons enfin à souligner que ce rapport n’a aucun caractère prescriptif. Il s’agit simplement de partager des réflexions sur un problème qui, sans doute, intéresse tous les professeurs de philosophie. S’il n’y a pas une norme unique de « la bonne façon d’évaluer », un professeur qui refuserait d’interroger cette difficulté commune prendrait le risque de réduire l’évaluation à une stratégie de notation dépourvue de sens pour la plupart des élèves, c’est-à-dire pour ceux qui n’y verraient rien d’autre qu’une manière de les classer les uns par rapport aux autres. C’est pourquoi Il nous reste à souhaiter que la lecture de ce compte-rendu fera de chaque lecteur un membre associé de notre atelier qui portera avec lui certaines de nos questions, qui partagera certains de nos doutes, qui poursuivra pour lui-même la réflexion engagée.

Les membres de cet atelier, qui s’étaient tous portés volontaires, étaient les suivants :
Francis AUBERTIN, lycée Louis Vincent, Metz
David BUONO, Lycée Saint-Exupéry, Fameck
Gaston-Paul EFFA, Lycée Mangin, Sarrebourg
Aymeric LAUFF, lycée Fabert, Metz
Lorraine LOMBARD, lycée Loritz, Nancy
Yann MARTIN, IA-IPR
Emmanuel UHRIG, Lycée Lapicque, Epinal
Jean-Régis VALOT, Lycée Vuillaume, Mirecourt
Matthieu VENNER, lycée Chopin, Nancy
Nordine ZERROUKI, lycée Callot, Vandoeuvre-lès-Nancy

Rapport complet de l'atelier
 

haut de page

philosophie - Rectorat de l'Académie de Nantes