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Des individus aux groupes sociaux

mis à jour le 06/09/2011


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Comment les individus s'associent-ils pour constituer des groupes sociaux ? Comment leur taille influe-t-elle sur leur mode defonctionnement et leur capacité d'action ?

mots clés : individus, groupes sociaux, groupe primaire, groupe secondaire, groupe de référence, Groupe d'intérêt, passager clandestin, incitations sélectives


Fiche séquence : Des individus aux groupes sociaux

 

Fiche-séance 1 : Qu'est-ce qu'un groupe social ? (une heure)

 

1/ Distinguer agrégats physiques, catégories statistiques, groupes sociaux

Activité 1 - Sensibilisation : Document support : 3 files d'attente dans des contextes différents

   

Photo 1- Un guichet de la poste, Var Matin, 6 octobre 2010

   

Photo 2- Achat de places pour un match de foot, Le Dauphiné, 7 janvier 2011

   

Photo 3- Chômeurs devant un pôle emploi, Le Point, 25 novembre 2010

 

Questions :

Pour chaque photo : quels sont les points communs des personnes présentes dans la file d'attente ?

Photo 1 : peu de points communs, ils attendent un service (envoi de courrier ou clients de la Banque Postale)

Photo 2 : ils veulent acheter des places pour assister à un match de foot, on remarque qu'il s'agit essentiellement d'hommes, la longueur de la file ne décourageant pas les acheteurs on peut imaginer que ce sont des passionnés

Photo 3 : ils sont tous demandeurs d'emploi

 

Quelles sont les différences entre les trois types de files d'attente ?

Photo 1 : il y a peu de points communs entre les personnes présentes contrairement aux autres files d'attente , les personnes dans la même file ont des similitudes ( même loisir , même sexe pour la photo 2) , situation de demandeurs d'emploi ( pour la photo 3) .

Définitions : il faut bien distinguer les trois notions suivantes

Agrégat physique : ensemble de personnes qui se trouvent à un même endroit et qui n'ont pas de relations particulières entre elles.

Catégorie statistique : collection d'individus créée par le sociologue pour ses besoins de recherche.

Groupe social : ensemble de personnes nouant entre elles des relations, ayant le sentiment d'appartenir à ce groupe et reconnu comme tel par ceux qui y sont extérieurs.

 

Est-il possible d'associer une notion à chacune des photos ?

Photo 1- File d'attente à La Poste : agrégat physique seulement

Photo 2- File d'attente pour acheter des places : agrégat physique /discuter de la possibilité d'être un groupe social : les passionnés de football, ont des points communs, sont majoritairement de sexe masculin, peuvent appartenir à un fan club et être identifiés comme tels, ils se comportent alors comme des passionnés, intériorisent un rôle de passionné ...

Photo 3 - File d'attente de chômeurs : agrégat physique / font aussi partie d'une catégorie statistique : les chômeurs (population étudiée par les sociologues et les économistes)

A quelle condition les usagers de la poste (photo 1) peuvent-ils devenir un groupe social ?

Ils peuvent devenir un groupe social (temporaire) si un incident survient : par exemple si une dispute intervient dans la file d'attente et induit des relations réciproques (interactions), si la file d'attente fait l'objet de protestations et qu'une certaine contestation s'organise.

A quelle condition les personnes situées dans la file d'attente (photo 2) peuvent-elles devenir un groupe social ?

Les passionnés de football, ont des points communs, sont majoritairement de sexe masculin, peuvent appartenir à un fan club et être identifiés comme tels, ils se comportent alors comme des passionnés, intériorisent un rôle de passionné ...

 

 

2/ Une multitude de groupes sociaux

 

Activité 2 :

Question à poser aux élèves :

Etape 1- Quels sont les différents groupes sociaux auxquels vous avez le sentiment d'appartenir ?

Lister les réponses au tableau

Exemples : famille, amis lycéens, équipe de foot, association de joueurs d'échecs ...

 

Etape 2- Proposer d'autres groupes existant dans la société (à lister au tableau)

 

Etape 3 - Regrouper les groupes ayant des points communs

 

Objectifs : Transition / sensibilisation à la séquence 2 sur les types de groupe

 

Conclusion :

Un individu n'est pas isolé dans la société. Il appartient à des groupes sociaux.

Un groupe social est une construction sociale : c'est le sentiment d'appartenance et la reconnaissance qui font d'un ensemble d'individus un groupe.

 

 

 

 
Fiche-séance 2 : Les types de groupes sociaux - deux heures



Activité 1 : Etude de document (objectif : distinguer groupes primaires et groupes secondaires)

 

Document 1

Le sociologue américain Charles Horton Cooley a proposé en 1909 dans Social Organisation une distinction très importante entre groupes primaires et groupes secondaires. Les groupes primaires, qui sont généralement de petite taille, sontdéfinis comme des groupes de face à face ou dominent les rapports interpersonnels. L'identification des individus au collectif est forte et les rapports de sympathie, decoopération et d'aide mutuelle dominent au sein du groupe ; si l'existence de rapports de compétition au sein du groupen'est pas pour autant entièrement exclue, ces derniers restent toujours emprunts de loyauté, la satisfaction de l'intérêt personnel étant subordonnée à l'intérêt collectif [...]

Les groupes secondaires, généralement de taille plus grande, sont caractérisés par des relations plus superficielles, reposant principalement sur des bases utilitaires [...]. Ils ne concernent qu'une partie de la vie des individus et ne les engagent pas au niveau de leur personnalité toute entière. Par ailleurs, ce sont plus souvent des groupes formels c'est-à-dire des groupes où on a défini par écrit des règles de fonctionnement et d'organisation. Dans les groupes secondaires, le contrôle social des membres fait donc l'objet de règles codifiées et est généralement confié à des organismes spécialisés (commissions de discipline, par exemple) ; au contraire, dans les groupes primaires le contrôle social est davantage informel et spontané. Il s'exerce à travers les manifestations d'approbation ou de réprobation qui scandent les contacts quotidiens entre les membres du groupe.

Dictionnaire de sociologie, Jean Etienne et alii, page 135, collection Initial, Hatier , 1995

 

 

Questions :

 

Donnez des illustrations de relations fondées sur des «  bases utilitaires ».

Services rendus par un syndicat à un de ses membres, relations entre employeur et salarié.

Qu'est ce que le contrôle social ? Recherchez dans votre manuel.

A l'aide du document remplir le tableau suivant :


Activité 2 :

Groupe d'appartenance, groupe de référence

Document 2-

La distinction entre groupe d'appartenance et de référence s'est également révélée féconde pour expliquer certains comportements. [...] Le groupe de référence a d'abord une fonction comparative. Il sert de base de comparaison aux individus pour s'évaluer et évaluer les autres. Par exemple, un groupe social évaluera sa situation par rapport au groupe placé immédiatement au dessus de lui : s'il voit la situation de ce groupe s'améliorer, alors que la sienne ne bouge pas, il en conclura à une détérioration relative de sa propre situation (théorie de la frustration relative). Mais le groupe de référence exerce également une fonction normative. Le groupe de référence est celui qui sert de modèle normatif pour un individu. Par exemple, le bourgeois gentilhomme de Molière prend comme groupe de référence l'aristocratie. Dans la vie sociale, il arrive assez souvent que des employés prennent comme groupe de référence celui des cadres qu'ils côtoient. Mais le groupe de référence peut également être « négatif » et servir de repoussoir : on s'opposera à tout ce qui vient de lui, par principe, et on adoptera alors une attitude inversée par rapport à la sienne (...)

Deux problèmes restent posés. D'abord qu'est-ce qui détermine un individu à prendre comme référence un autre groupe que celui auquel il appartient ? En fait, on peut distinguer deux cas de figure. Le premier correspond à une situation où l'individu se sent rejeté par les autres membres du groupe : il est donc conduit à chercher une reconnaissance sociale auprès d'un autre groupe. Le second correspond à une situation où l'individu se sent attiré par un autre groupe au sein duquel il espère être prochainement promu : l'adhésion aux normes du groupe a donc une fonction de socialisation anticipatrice à de nouvelles fonctions. Un second problème est celui du choix du groupe de référence.

L'individu prendra généralement comme référence un groupe qui bénéficie d'un prestige plus grand que celui de son groupe d'appartenance mais qui reste cependant suffisamment proche de lui pour que le fossé entre les deux groupes ne soit pas infranchissable. Ces deux règles ne sont cependant pas intangibles. Un individu peut s'identifier à un groupe de référence de condition sociale inférieure à la sienne. Il en est ainsi, par exemple, de « l'intellectuel engagé » qui s'identifie à la classe ouvrière. Sa situation de classe le situe dans la bourgeoisie mais il adopte une position de classe différente, celle de la classe ouvrière (qui lui sert donc de groupe de référence).

Dictionnaire de sociologie, Jean Etienne et alii, page 135, collection Initial, Hatier, 1995

 

 

Document 3- Bande Annonce du film « Tout ce qui brille » de Géraldine Nakache

http://www.youtube.com/watch?v=c08OBrRbzqE (durée 3mn)

 

Rappelez la définition de norme et illustrez-la par un exemple.

Quelles sont les deux fonctions du groupe de référence ? Expliquez-les. (document 2)

Fonction comparative pour se situer dans l'espace social : en terme de prestige, de rang social, de conditions de vie

Fonction normative pour se conformer au groupe auquel on aspire appartenir : comportements d'imitation, processus de socialisation secondaire

Illustrez par un exemple la phrase soulignée après avoir vu la Bande Annonce

Dans le film « tout ce qui brille » les personnage d'Ely et de Lila cherchent à fuir leur milieu social d'origine et par opposition (groupe de référence négatif) se trouvent un groupe d'appartenance très éloigné (jeunesse très aisée habitant les beaux quartiers)

Que signifie l'expression « socialisation anticipatrice » ?

Il s'agit d'intérioriser la culture, c'est à dire d'adopter les valeurs, normes et pratiques sociales d'un groupe de référence plutôt que du groupe d'appartenance.

Illustrez la notion de socialisation anticipatrice en vous appuyant sur les extraits visionnés

Les personnages d'Ely et de Lila essaient d'imiter les codes du groupe auquel elles aimeraient appartenir, on peut ainsi citer :

Valeurs : argent / beauté

Normes : faire la fête / ne pas se soucier du quotidien / dépenser sans compter / paraître /être à l'aise

Pratiques sociales : habiter un appartement chic dans Paris intramuros, acheter et porter des vêtements et chaussures griffées, loisirs (sortie dans des boites branchées..), manger des plats sortant de l'ordinaire (pâtes au citron).

Le groupe d'appartenance et le groupe de référence peuvent-ils les mêmes ?

Oui c'est d'ailleurs la situation la plus fréquente ...

Que peut-il se passer quand les groupes d'appartenance et de référence restent durablement différents ?

Source de frustration, rejet du groupe d'appartenance initial, contrôle social du groupe ...

 

Activité 3- Evaluation formative sur un groupe : La jeunesse

 

Objectif : évaluation formative - s'assurer de la bonne compréhension des notions étudiées à travers un exemple « proche d'eux »

 

Document 1-

Sur le lieu scolaire, il est fort difficile d'échapper au jugement d'autres lycéens avec lesquels on entretient des liens plutôt lâches, mais qui n'en sont pas moins présents quotidiennement. C'est la fameuse distinction entre les copains » - groupe mouvant d'individus avec lesquels les relations sont peu investies, et qui comprend aussi les copains des copains, ce qui peut mener à des groupes de relations finalement très nombreux - et les « amis », avec lesquels peuvent se tramer des relations beaucoup plus intimes. Tout adolescent est capable d'opérer un tel classement au sein de ses fréquentations, de même qu'il est capable de comprendre qu'au lycée la vie sociale suppose de maintenir de front ces deux modes de relations. Un repli sur des relations très exclusives serait contraire à la vie quotidienne dans un établissement scolaire organisé autour de la vie en groupe [...].

Les groupes dictent des codes qui peuvent varier d'un groupe à un l'autre : il y a des musiques qu'il faut écouter, des jeux et des sports qu'il faut pratiquer, des émissions de télévision qu'il faut regarder, tout comme il y a des émissions qu'il ne faut pas regarder, des musiques qu'il ne faut pas écouter, etc...Le ridicule et la marginalisation guettent ceux qui refusent de suivre ces codes.

Faire partie d'un groupe, c'est aussi montrer qu'on en fait partie. [... Il existe une stylisation des goûts qui tend à radicaliser les appartenances culturelles. Ce phénomène est extraordinairement sensible au niveau des apparences. Coupe de cheveux, vêtements, accessoires, le moindre détail est travaillé :il est destiné à communiquer quelque chose des goûts musicaux , des pratiques sportives et des préférences télévisuelles ou cinématographiques . La manière de porter son sac à dos ou la forme -et la marque bien entendu -d'une paire de baskets peuvent signaler l'amateur de rap [...]. Les tee-shirts annoncent les supporters d'un club de football ou les passionnés de mangas, le pantalon large et les cheveux en touffes l adepte de skate, les sweats à capuche le pratiquant de foot. Tous ces signes de sont peut-être pas faciles à déchiffrer pour les adultes : ils sont parfaitement clairs dans la société des pairs.

Cultures lycéennes, la tyrannie de la majorité, Dominique PASQUIER, collection mutations, éditions Autrement, 2005.

 

Questions  (document 1) :

Montrez qu'un groupe de lycéens constitue un groupe social.

Nouent des relations sociales, ils ont le sentiment d'en faire partie (mêmes goûts, même apparence vestimentaire, mêmes pratiques culturelles ...) et sont identifiés comme tels par les autres (« sont parfaitement clairs dans la société des pairs », c'est à dire que les autres lycéens décryptent ces signes d'appartenance

Pourquoi peut-on affirmer qu'un groupe d'amis lycéens constitue un groupe primaire ?

Les relations sont intenses et fréquentes, voire intimes. Le contrôle social est fort : il faut adopter les codes de son groupe sous peine d'exclusion. La solidarité en retour est forte également dans ce groupe de petite taille, au contraire du groupe plus large de camarades ou de connaissances au lycée. Il s'agit bien d'un groupe primaire tel qu'étudié précédemment.

 

Document 2-

Dans la sociabilité juvénile, la culture de la rue jouit d'un très grand prestige. Aujourd'hui, les cultures musicales populaires, et souvent d'origine ethnique - le rap vient des ghettos noirs américains du Bronx, le reggae des banlieues jamaïcaines, le punk rock des quartiers ouvriers des grandes villes anglaises -, sont les pôles de référence. [...]Ces musiques ethniques donnent des consignes de langage, de vêtements, de manières d'être avec les autres, toutes choses bien utiles à un âge où la personnalité se développe en permanence par la comparaison avec les autres. La musique classique ou le jazz n'offrent évidemment pas de telles possibilités. Ils peuvent procurer des plaisirs esthétiques personnels, mais sont un mauvais investissement pour le travail de sociabilité.

On peut se demander si ce phénomène d'« héroïsation » du populaire ne dépasse pas le domaine de la culture stricto sensu pour s'étendre plus largement aux modes de vie. C'est ce que laissent entendre en tout cas les travaux de David Lepoutre sur les jeunes de La Courneuve lorsqu'il constate que les collégiens qui vivent en pavillon sont méprisés par ceux qui vivent dans les barres de la cité des 40000 et intériorisent fortement cette hiérarchie inversée :« Il n'est jusqu'aux adolescents résidant en pavillons qui ne soient prêts à renier leur appartenance résidentielle au profit d'un ancrage de circonstance au grand ensemble.[...]Comparés aux autres, ils ont de plus grandes chances de réussite future dans leurs études et sont promis à un meilleur avenir professionnel. Pourtant, dans le contexte du collège de la cité, ce sont eux les dominés du moment. Le terme « bouffon » indique d'ailleurs bien la caractérisation négative et le mépris dont ils font l'objet. En somme, conclut-il, en insistant sur la nouveauté de la chose, « la culture des rues s'exporte bien puisqu'elle se vend et qu'elle rapporte même beaucoup d'argent ».[...]Ce n'est pas vers le « haut » que se tournent désormais les regards des jeunes mais bel et bien vers les cultures de rue.

Cultures lycéennes, la tyrannie de la majorité, Dominique PASQUIER, collection mutations, éditions Autrement, 2005.

 

Qu'est ce que la culture de rue ?

Quelle est la particularité du groupe de référence des jeunes de La Courneuve ?

Groupe de référence de condition sociale inférieure au groupe d'appartenance : les jeunes sont séduits par les modes de vie liés à la culture de rue

Comment peut-on l'expliquer ?

Socialisation entre pairs concernant les goûts musicaux, socialisation des media, marketing des grandes marques : les jeunes écoutent du rap, du R'n'B , qui au départ sont des musiques populaires et finissent par intérioriser les codes des milieux populaires

 

 

 

 

Fiche-Séance 3 : Défendre les intérêts d'un groupe (trois heures)


 

 

1/Sensibilisation

 

Activité1 : Desexemples de mobilisation

 

Objectif :sensibiliser à la notion de mobilisation des groupes et de défensed'intérêts

 

Visionnerles vidéos suivantes :

Vidéo1- http://www.youtube.com/watch?v=9YzGc2W81n0 Génération précaire (DURÉE : 8 mn mais les 4 premièresminutes suffisent)

Vidéo2- http://www.youtube.com/watch?v=OUxDW7-5sTcLes Don Quichotte (DURÉE :1 mn 20)

Vidéo3- http://www.youtube.com/watch?v=NLjU4Ih3WQ8&feature=related act up (DURÉE :2 mn)

Vidéo4-  mouvement de femmes à Nantes (DURÉE :30 secondes ) (vidéo non disponible)


Questions :

 

Remplir le tableau suivant :

 

 

Quels sont les points communs entre toutes les actions présentées ?

Idéede groupes organisés (acteurs bien identifiés) / défendentune cause

 

Analyse :

Cesmanifestations ou actions collectives ont de nombreux points communs : elles sont très organisées, structurées, mobilisent des groupes et non des individus et enfin sont médiatisées (militants => action médiatisée=> saisissent l'opinion=>pour alerter les pouvoirs publics sur une cause précise)

 

Transition : A priori dès que des individus ont des intérêts communs, ils se mobilisent ... mais est-ce toujours le cas ?

 

2/Se mobiliser ou non ?

 

Activité2 : Jeu de rôle eten parallèle étude de dossier documentaire : une heure

 

Etape 1-Imaginez que le règlement intérieur de votre lycée change, il est approuvé par le conseil d'administration et impose l'uniforme à la rentrée suivante, vous serez alors en terminale. Quelle est votre réaction ?

Faire noter au élèves sur un papier leurs réactions de façon à ce que cela reste anonyme, dépouiller les réponses et recenser dans la classe les différentes réactions, les noter au tableau et faites apparaître leurs points communs, s'intéresser aux différentes réactions.

 

Objectif 1: faire apparaître la typologie d'Hirschman

 

Donnerensuite le document suivant et relier aux différents types de réponses concernant les réactions de la classe.

 

Document 1

Dans Défection et prise de parole [...] Hirschman avance qu'un consommateur mécontent devant la baisse de qualité des produits de son fournisseur habituel a trois attitudes possibles. La première est celle de la contestation (exit), c'est-à-dire l'arrêt de la consommation des produits qui ne donnent plus satisfaction et la recherche d'un nouveau fournisseur; devant la baisse de la qualité du pain de son boulanger habituel, un client fera détour de quelques centaines de mètres pour désormais se fournir chez  un concurrent. La deuxième option est celle de la loyauté, c'est-à-dire l'acceptation de la baisse de qualité ; notre client estime que faire un détour jusqu'à une autre boulangerie n'en vaut pas la peine et qu'il peut  se satisfaire, tout bien considéré, d'un pain de moindre qualité, ou tout simplement, il n'y a pas d'autre boulangerie dans les environs. La troisième option est celle de la prise de parole [Voice], et prend la forme d'une protestation adressée au fournisseur, l'alertant sur la baisse de qualité de qualité de ses produits et exigeant de lui qu'il retrouve son niveau de performance antérieur. Cette prise de parole peut prendre une forme individuelle - une plainte directement adressée par le client à son fournisseur -mais également collective (par exemple sous la forme d'une association de consommateurs). On le voit tout mécontentement ne débouche pas nécessairement sur la contestation, puisque d'autres attitudes sont possibles.

Comment lutter, sociologie des mouvements sociaux, Lilian Mathieu, éditions la Discorde, 2004

 

Jeu de rôle - Etape 2 - Parmi ceux qui ont décidé de s'opposer à cette décision, on peut imaginer que des échanges se mettent en place. Quel type de relations peut ainsi s'établir ?

 

Objectif : les guider vers la coopération , les alliances nouées , la mise en place d'une certaine organisation, le relais aux délégués....etc... Et éventuellement existence de conflits sur la manière de procéder

 

Jeu de rôle - Etape 3 - A l'échelle du lycée imaginons qu'une majorité d'élèves qui est pourtant opposée à l'idée d'uniforme ne prend pas part aux actions. Comment peut-on l'expliquer ?

 

Objectif : appréhender la théorie du free rider

 

Donner ensuite le document suivant

Document2-

Dans Logique de l'action collective (1978 [1965]), Mancur Olson propose quant à lui un autre type d'interprétation pour expliquer que le mécontentement seul ne suffit pas à provoquer rengagement d'un individu dans une action protestataire. Olson est un des principaux représentants de la théorie du choix rationnel (dite aussi utilitarisme ou individualisme méthodologique), c'est-à-dire d'une lecture économique de la conduite humaine qui postule que les acteurs sociaux cherchent en toute occasion à réduire les coûts et à accroître les profits (ou 'utilités'') de leur action. C'est sur le postulat de cette rationalité de l'action que, de façon provocatrice, Olson entend remettre en cause la « croyance courante qui veut que des groupes de personnes ayant des intérêts communs tendent à les défendre » [...]. En d'autres termes, le fait que les membres d'un groupe sachent qu'ils pourront atteindre un bénéfice commun en joignant leurs forces dans une action collective ne suffira pas à susciter leur engagement; au contraire, il est selon Olson probable que la mobilisation ne verra pas le jour, et que le bénéfice ne sera pas atteint, car personne ne se mobilisera. La raison de cette passivité tient au type de biens visés par les mouvements sociaux, qui sont des biens collectifs, c'est-à-dire qui bénéficient à l'ensemble du groupe et ne peuvent être refusés à aucun de ses membres. Une augmentation de salaire pour telle catégorie de personnel d'une entreprise obtenue après deux semaines de grèves est un bien collectif au sens où l'ensemble des salariés de cette catégorie pourra en bénéficier - et ce quelqu'ait été leur participation à la grève, c'est à dire qu'ils en aient ou pas supporté le coût (ici sous forme de retenues de salaires). Dans ces conditions, les acteurs, pesant les coûts et les profits de leur éventuel engagement, seront inévitablement tentés par ce qu'Olson appelle la stratégie du ''passager clandestin'' (free rider) [...].

Comment lutter, sociologie des mouvements sociaux, Lilian Mathieu, éditions la Discorde, 2004

 

Qu'est ce qu'un bien collectif ?

Quel peut-être le coût d'une mobilisation dans votre lycée (cf. jeu de rôle) ?

Reformulez la théorie du passager clandestin.

Pourquoi selon vous ces comportements ont-ils plus de chances d'émerger à l'échelle du lycée qu'au sein d'un groupe d'amis lycéens ?

Grande taille, le lycée est un groupe secondaire, moins de relations interpersonnelles (transition avec le point suivant), l'action d'un individu est moins visible dans une grande structure .

Au contraire au sein d'un groupe d'amis lycéens, groupe primaire, les échanges nombreux , le degré d'intimité, le contrôle social plus strict .... limitent les risques de passager clandestin

 

 

Faireune synthèse :

Il ne suffit pas que les individus partagent les mêmes intérêts pourqu'ils se mobilisent ensemble (Olson / Hirschman).

Lataille des groupes influencela capacité de ses membres à se mobiliser (paradoxe d'Olson)

 

 

3/Inciter à la mobilisation

Activité3

Document3- Evolution du taux de syndicalisation en France

 

Source :Thomas Amossé, Maria-Teresa Pignoni, Latransformation du paysage syndical depuis 1945, données sociales,INSEE,2006

 

Questions

Qu'est ce qu'un syndicat de salariés ? Illustrez.

Faites une phrase ayant du sens avec la donnée de 2005.

Comment a évolué le taux de syndicalisation en France depuis 1945 ?

 

Document 4

Le syndicalisme d'aujourd'hui n'est certes pas exempt de critiques (sur ses divisions, sur son institutionnalisation excessive, sur son fréquent conservatisme, etc.), mais l'enjeu n'est pas son élimination : c'est au contraire sa refondation, pour faire du syndicat dans l'entreprise un contre-pouvoir plus représentatif, et plus contributif. Sans délégués, les salariés ne seront jamais une partie prenante à part entière, et considérée comme telle par les dirigeants.
Comment renforcer et renouveler la "force syndicale [...] ? Les salariés reconnaissent largement la nécessité des syndicats [...] mais leur individualisme et l'absence d'incitations à y adhérer les poussent souvent à faire cavalier seul.
Une réforme radicale consisterait à imaginer un système de "closed shop" à la française. Dans le dispositif classique, à l'anglo-saxonne, tous les salariés sont tenus d'appartenir à l'un des syndicats spécifiés par l'employeur, comme condition d'embauche et de carrière.
Un "closed shop" à la française serait au contraire associé à une liberté syndicale et au pluralisme des organisations : il se traduirait par l'obligation pour tout salarié d'adhérer au syndicat de son choix.
Un tel contexte modifierait le poids des instances et la légitimité des négociations, et il donnerait à la démocratie représentative le poids qui lui manque.
Les syndicats français n'envisagent pas ce scénario, car il entraînerait, selon eux, un recul de la liberté individuelle. Il susciterait aussi de fortes recompositions du paysage syndical, qui pourraient menacer leurs positions. Une telle clause contractuelle pourrait être aussi opposée au préambule de la Constitution française (alinéa 6), ainsi qu'à des arrêts de la Cour européenne des droits de l'homme, qui suggèrent que la liberté de se syndiquer implique corrélativement la liberté de ne pas adhérer.[...]
On peut avancer que cette révolution - la généralisation de l'adhésion - ferait émerger de nouveaux acteurs collectifs, et obligerait syndicats et patronat à changer de posture et de fonctionnement. Car l'adhésion du salarié à un syndicat peut être considérée comme une nécessaire contrepartie au déséquilibre issu de la relation de subordination propre au contrat de travail. Elle serait l'assurance, pour la "partie prenante" salariée, d'être représentée et défendue face à l'employeur.[...]

Jean-Marc Le Gall*,Le Monde, supplément Le Monde Economie , 28 juin 2011

*conseil en stratégiessociales, professeur associé au Celsa.

 

Questions :

 

Retrouvez le passage qui fait référence à la théorie de M.Olson et expliquez.

Passage :« Les salariés reconnaissent largement la nécessité des syndicats [...]mais leur individualisme et l'absence d'incitations à y adhérer les poussent souvent à faire cavalier seul ».

Les salariés français ont un comportement de free rider : les salariés se comportent rationnellement : se syndiquer présente plus de désavantages que d'avantages, un salarié rationnel compte sur les autres salariés pour se syndiquer puisque toute action menée par un syndicat lui sera aussi profitable (bien collectif) . Pour l'auteur de l'article c'est une des raisons majeures de la baisse du syndicalisme.

Qu'est ce qu'un «  closed-shop » ?

Système de syndicalisation qui a existé aux E.U et au RU : seuls les salariés syndiqués auprès d'Instances légitimées par les entreprises pouvaient avoir des perspectives d'embauche et de carrière. ( =>incitations sélectives)

Expliquez la phrase soulignée.

Selon l'auteur de l'article si un système comparable était introduit en France cela réduirait les comportements de passager clandestin et favoriserait les actions collectives et donc la représentativité des salariés.

 

Synthèse :des incitations sélectives (à définir) positives ou négatives peuvent favoriser la mobilisation dans des groupes de grande taille en réduisant les comportements de passager clandestin.

 

Pour prolonger en T.D : demander aux élèves de faire des recherches sur les syndicats suédois (quels avantages présente l'adhésion à un syndicat ? Quel est le taux de syndicalisation ? ... )

 

 

4/Des groupes sociaux aux groupes d'intérêt : l'exempled'un groupe d'intérêt lié à la Sécurité Routière

 

Activité4 -

Objectifs :

appréhender la notion de groupe d'intérêt

comprendre les notions d'intérêt latent et d'intérêt manifeste

 

Document 5

Lesréactions suscitées par le brusque durcissement des dispositifs de contrôle de vitesse cristallisent une multitude de griefs qui vont au-delà du seul débat sur la sécurité routière. Rejet de mesures censées aller dans le sens de l'intérêt général assimilé au «tout-répressif », mise en cause d'un «racket »organisé par l'Etat et critique en règle des élites «coupées de la réalité quotidienne ».[...]En décrétant la chasse aux alertes antiradars, les pouvoirs publics se heurtent aussi de front aux réseaux d'automobilistes qui se sont organisés grâce aux nouvelles technologies. Les conducteurs qui, jadis, signalaient la présence des forces de l'ordre en adressant un discret appel de phares sont aujourd'hui en liaison permanente grâce aux émetteurs-récepteurs portables et aux applications intégrées dans les smartphone.

Cette confrérie virtuelle a donné naissance à un très actif et prospère lobby de l'électronique antiradars. Certes pas encore aussi puissant que celui des auto-écoles, il s'est organisé pour faire entendre sa voix. L'Association française des fournisseurs et utilisateurs de technologies et d'aides à la conduite (Afftac), constituée dès le lendemain des dernières mesures gouvernementales, rappelle que plusde six millions d'avertisseurs de radars se sont vendus depuis l'apparition des premiers modèles, en 2006. Le marché français représente un chiffre d'affaires évalué entre 300 et 400 millions d'euros par an. Sans compter les GPS (qui disposent tous d'une cartedes radars dont l'actualisation est payante) et les applications pour smartphone qui figurent parmi les plus rentables. L'Afftac, qui assure que sa pétition a recueilli plus de 1,5 million de signatures, estime que ses activités représentent un ensemble de 2500 emplois directs. [...]

Extrait dujournal LeMonde,29 mai 2011.

 

27 mai 2011 communiqué depresse

Claude GUÉANT et les représentants de l'AFFTAC sont parvenus à un accord lors d'une réunion au ministère de l'Intérieur.

L'objectif d'améliorer la sécurité sur nos routes est un objectif partagé par tous les participants et la réunion de travail, très constructive, a permis à chacun d'exprimer son analyse de la situation et ses propositions.

Le ministre a ainsi rappelé que l'interdiction d'avertir de la position exacte des radars est unedécision du CISR prise afin de faire respecter les limitations de vitesse sur tout le territoire et de sauver davantage de vies. Elle est du reste cohérente avec la décision d'enlever les panneaux signalant les radars fixes.

L'AFFTAC a fait valoir le souci préventif et informatif des différents produits actuellement commercialisés, communautaires ou non.

Les participants ont convenu d'engager un travail en commun en vue de développer un ensemble de fonctionnalités contribuant à améliorer la sécurité routière.Les services de l'Etat apporteront ainsi leur appui à la diffusion de l'information, qu'il s'agisse des vitesses autorisées, de l'état du trafic ou de la lutte contre la somnolence. S'agissant du respect de la limitation de vitesse, il a été convenu que les avertisseurs de radars seront transformés en assistant d'aide à la conduite permettant de signaler les zones dangereuses. Encomplément des radars pédagogiques qui seront placés sur des secteurs routiers accidentogènes, les zones dangereuses seront ainsi signalées sur la longueur de l'itinéraire afin de permettre aux automobilistes d'adapter leur vitesse en fonction des limitations et des circonstances. Les travaux vont se poursuivre entre les services de l'Etat et l'AFFTAC afin d'améliorer la sécurité sur nos routes, grâce au développement de technologies d'aides à la conduite et dans le respect des décisions gouvernementales. Un protocole d'accord sera conclu dans les prochaines semaines afin de concrétiser cette coopération.

Source : Sitegouvernemental de la Sécurité routière 

 

Qu'est ce que l'AFFTAC ? Quand a t-elle été créée ?

Quelles actions mène cette association ?

Que signifie le terme « lobby » (document 1)


Analyse :

L'AFFTAC est un groupe d'intérêt (ou encore appelé lobby ou groupe depression) c'est à dire une organisation qui a pour but la défense d'intérêts communs auprès des pouvoirs publics.

Les différents acteurs économiques commercialisant des dispositifsanti-radars avaient des intérêts communs qui restaient latents tant qu'ils n'étaient pas « menacés ». Les dispositions prises par le gouvernement ont réveillé ces intérêts communs qui sont devenus des intérêts manifestes. Ils se sont donc regroupés et se sont mobilisés (pétition pour sensibiliser l'opinion, actions auprès du gouvernement...) , c'est à dire qu'ils ont pratiqué du lobbying pour faire valoir leurs intérêts ...

Synthèse :

Plus généralement des individus peuvent collectivement prendre conscience des intérêts communs, ils peuvent alors constituer des groupes sociaux particuliers appelés groupes d'intérêt.

 

information(s) pédagogique(s)

niveau : 1ère ES

type pédagogique : scénario, séquence

public visé : enseignant

contexte d'usage :

référence aux programmes : Programme de 1ère ES :
Partie : Sociologie générale et sociologie politique
2. Groupes et réseaux sociaux
2.1 Comment les individus s'associent-ils pour constituer des groupes sociaux
2.2 Comment la taille des groupes influe-t-elle sur leur mode de fonctionnement et leur
mode de fonctionnement ?

fichier joint

information(s) technique(s) : Fichier téléchargeable au format .odt ("accès ressources") et au format .doc

ressource(s) principale(s)

prog1ES vignette.jpg Ressources pour le nouveau programme de S.E.S. en première ES 13/09/2011
Une vingtaine de séances afin d'aborder certains points du nouveau programme de S.E.S. en première ES.
ressources, programme, SES, S.E.S., réseaux, première ES, performance, diversité

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sciences économiques et sociales - Rectorat de l'Académie de Nantes