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Les sociologues, l'école et la transmission des savoirs. Dix ans après. Présentation et choix de textes par J. Deauviau et J-P. Terrail La dispute, 2017.

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Le plan de cette note de lecture ne reprend pas celui de l'ouvrage mais le cheminement proposé par les auteurs en fin d'ouvrage, lorsqu'ils mettent en perspective les textes présentés précédemment. Cette note présente les différents contributeurs et synthétise les textes sélectionnés dans l'ouvrage.


Basil Berstein


 

Basil Berstein a joué un rôle important et initiateur dans le développement d'une sociologie de la transmission des savoirs. Il a notamment analysé trois registres où se joue la transmission des savoirs : les processus de sélection-construction-classification des savoirs scolaires, les formes de leur enseignement et les conditions de leur acquisition par les élèves. Dans ses travaux, Bernstein construit et utilise des concepts présentés sous la forme de « couples » d'opposition : code restreint vs code élaboré ; code série vs code intégré ; pédagogies visibles vs pédagogies invisibles. Il est utile de revenir sur ces concepts pour appréhender ses travaux

 

Code restreint et code élaboré. Berstein a analysé les variations dans l'usage du langage selon l'appartenance de classe. « Il est clair, écrit-il en 1961, que les performances linguistiques sont essentielles à la réussite scolaire ». Son analyse repose sur des investigations empiriques comparant les énoncés d'adolescents appartenant respectivement au monde ouvrier et aux classes supérieures.

 

~ Le code restreint : Les enfants d'ouvriers utilisent un vocabulaire plus limité, font des phrases plus courtes, souvent non terminées, dont la syntaxe est « pauvre ». Bernstein dégage une spécificité du parler populaire : c'est un langage à « signification implicite ». Certaines formes de relations sociales reposent sur ce type de langage. Elles sont « fondées sur des identifications étroitement partagées, sur un large ensemble de présupposés communs », où le « nous » prime sur le « moi ». Ce type de relations sociales prévaudrait dans la classe ouvrière, dotée d'une culture restée fortement communautaire (Hoggart, 1957). Ici le « fonds d'intérêt commun des sujets rend inutile l'effort pour élaborer verbalement les intentions et les rendre explicites ». Les usages langagiers des classes populaires sont ainsi empreints d'un fort degré de prévisibilité.

 

~ Le code élaboré : D'autres types de relations sociales privilégient le « moi » par rapport au « nous ». Les « intentions d'autrui ne peuvent être considérées comme allant de soi ». Ces relations « exercent sur l'individu une pression forte pour l'amener à puiser dans ses ressources linguistiques des combinaisons verbales étroitement adaptées à des référents spécifiques ». Elles appellent des énoncés dotés « d'une organisation structurelle et d'une sélection lexicale de plus haut niveau », relevant d'un code élaboré. Caractéristique des classes supérieures et des cultures individualistes, l'usage de ce code conduit à « faire du discours l'objet d'une attention spéciale et à développer une attitude réflexive à l'égard des possibilités structurales d'organisation de la phrase ».

 

En France, les travaux du Centre de sociologie européenne (Bourdieu, Passeron, Chamboredon) font référence à cet aspect du travail de Bernstein.  (...)


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Note de lecture : Les sociologues, l'école et la transmission des savoirs. Dix ans après. Présentation et choix de textes par J. Deauviau et J-P. Terrail. La dispute, 2017.

 

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