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Le traitement de l'erreur en cours d'allemand

mis à jour le 21/02/2007


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Comment corriger les erreurs en classe d'allemand?

mots clés : traitement, erreur, classe


Dans sa pratique quotidienne, le professeur de langue vivante est sans cesse confronté à l'erreur, puisque les énoncés proposés par ses élèves ne sont que très rarement parfaits. Si l'on ne peut s'en réjouir, il est inutile de s'en affliger, l'erreur étant inhérente à tout apprentissage. En langues, elle est toutefois plus tenace que dans bien d'autres disciplines ; mais, dans notre matière, certaines erreurs sont un indice de progression , voire d'assimilation de la langue :l'élève qui dira *Türhaus quand il pense Haustür a en effet déjà une certaine idée du fonctionnement de la langue allemande ; si par la suite il ou elle parle de *Schuletasche, son erreur révélera un progrès certain dans l'apprentissage.

Après avoir rapidement énuméré les principaux types d'erreurs, on s'intéressera à l'opportunité d'en corriger certaines et à la manière de le faire.


1- QUELQUES TYPES D'ERREURS

a) Erreurs lexicales : elles résultent le plus souvent de la confusion de mots (verlieren /vergessen) ou d'un découpage différent du signifié d'une langue à l'autre (Garage n'est pas Autowerkstatt si ce n'est en Suisse). La fabrication erronée de mots composés dont il a déjà été question ressortit également à ce type d'erreur.

b) Erreurs morpho-syntaxiques : ces erreurs concernent le plus souvent la conjugaison, l'ordre des éléments au sein du groupe nominal (daN), le marquage de ce même groupe et la position de éléments verbaux.

c) Erreurs phono-prosodiques : les points les plus délicats pour les élèves francophones sont la longueur des voyelles et la réalisation de certains phonèmes. Enfin, le déplacement de l'accent de mot ou de l'accent de phrase sont également des erreurs souvent commises.


2- QUELLES ERREURS CORRIGER, QUAND ET COMMENT ?

La règle qui prévaut est l'intelligibilité du message par un germanophone. Dès lors qu'une erreur empêche une compréhension spontanée ou, pire, qu'elle induit une compréhension erronée, la communication n'est plus possible. Il faut donc corriger ou faire corriger l'erreur. Si l'on applique ce critère, on se rend très rapidement compte que cela concerne en premier lieu les erreurs de type phono-prosodique, puis les erreurs de type lexical, alors qu'on est généralement plus enclin à corriger les erreurs morpho-syntaxiques.

En règle générale, il est plus opportun de corriger les erreurs quand on pratique une activité de reformulation (restitution, récapitulation, jeu de rôles...) qu'en situation de découverte, voire de débat. On sera également plus enclin à corriger une erreur concernant un point de la langue qui aura déjà fait l'objet d'une description et d'un entraînement particulier ou un point qu'on souhaite aborder de façon intuitive (1). Ainsi, il est relativement aisé de faire découvrir le fonctionnement de la relative à partir de l'erreur fréquente résultant d'un tâtonnement : *Der Junge, wer... Après avoir corrigé l'erreur et, le cas échéant, fait reprendre l'énoncé corrigé, le professeur saisira ensuite l'occasion de faire dire : Das Mädchen, das.../ Die Mutter, die...

Dès lors se pose la question de savoir quand est-ce qu'on doit corriger ou faire corriger une erreur. Il faut en tout état de cause ne jamais interrompre un élève (c'est parfois difficile !), afin de ne pas lui faire perdre le fil de sa pensée, voire de le décourager. De même, il serait inopérant d'interrompre une activité d'expression orale pour donner une explication théorique en français sur tel ou tel point de la langue. Cela briserait immanquablement la dynamique.

Enfin, la même erreur ne fera pas forcément l'objet du même traitement suivant qu'elle aura été commise par tel ou tel élève. Il peut y avoir une pédagogie différenciée à ce niveau, sachant qu'on peut par exemple montrer une tolérance accrue envers quelqu'un, qui d'ordinaire peu bavard, prend spontanément la parole.

Voici maintenant quelques techniques de correction :

- simple correction du professeur qui reprend l'énoncé correct ;

- correction du professeur qui demande à un élève de reprendre l'énoncé correct ;

- correction par un autre élève ; c'est valorisant pour le correcteur, cela peut s'avérer décourageant pour l'élève corrigé ;

- correction par l'élève qui a lui même commis l'erreur ; cette technique n'est vraiment opérante que si elle est spontanée. Mais n'oublions pas qu'un élève qui s'exprime en langue étrangère fournit un effort intellectuel énorme et qu'il n'est par conséquent pas toujours disponible pour corriger ses erreurs dans l'instant . Il sera donc plus efficace de lui redonner la parole plus tard en l'incitant à formuler un énoncé nouveau où la forme corrigée réapparaîtra. Il sera alors stratégiquement adroit de lui signifier des encouragements qui l'inciteront à participer encore davantage.

Nous le savons, jamais, chez les sujets non bilingues, le degré de maîtrise de la langue apprise n'égalera le degré de maîtrise de langue maternelle, mais il pourra s'en approcher au fil du temps. Une correction efficace des erreurs commises pourra y contribuer. Enfin, plus généralement, la correction de l'erreur pourra s'inscrire dans une stratégie de circulation de la parole pendant le cours de langue vivante (2).

 mars 2004

NOTES

1- Voir Frédéric LAJARRIGE, Comment enseigner la grammaire
2- Voir Frédéric LAJARRIGE, Circulation de la parole et enrichissement d'énoncés,

 
auteur(s) :

Frédéric Lajarrige

information(s) pédagogique(s)

niveau : tous niveaux

type pédagogique :

public visé : enseignant

contexte d'usage : classe

référence aux programmes :

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