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Chansons en classe d'anglais

mis à jour le 23/07/2008


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Claude Vollaire, enseignant et interprète des chansons libres de droits que nous diffusons sur ce site, partage idées et impressions sur le chant en cours d'anglais.

mots clés : chanter, vollaire, musique


1. Pourquoi chanter ?

C'est la question souvent posée par ceux qui font un certain nombre d'objections à cet exercice et que j'ai personnellement entendues :

  • Cela " fait du bruit " et gène les classes voisines ;
  • Il faut déjà savoir chanter soi-même. Moi, je ne sais pas ;
  • Moi, je sais chanter, mais je ne sais pas quelles chansons il faut choisir ;
  • Je ne joue d'aucun instrument pour accompagner les élèves ;
  • Le texte des chansons n'est pas toujours facile et véhicule une langue " peu recommandable " grammaire peu respectée, argot, archaïsmes, etc.
  • Mes élèves ne veulent pas chanter (!).

Commençant absolument toutes mes leçons par un chant, à tous les niveaux, et systématiquement depuis une bonne trentaine d'années, voici ce que je peux répondre :

  • Il est vrai que l'exercice est " sonore ", encore que chanter ne signifie pas hurler. Depuis que je le pratique, seuls trois collègues ont fait des récriminations (un prof de maths, un prof d'allemand et un prof de français) , et ont prétendu être " gênés ". Or, une chanson ne dure en général guère plus de 3 mn. Bien sûr, je m'assure que les portes et fenêtres soient closes pendant l'exercice, pour éviter quand même d'être entendu par tout l'établissement.
  • On n'est pas absolument forcé de savoir chanter : il y a de nombreux enregistrements sur le marché.
  • Il est bien rare de ne pas trouver une chanson qui convienne à sa propre classe. Les recueils ne sont pas rares, et les (bons) manuels en contiennent.
  • On peut chanter sans accompagnement, ou avec un enregistrement. Dans certains cas, c'est un élève qui joue d'un instrument qui convient. C'est lui qui accompagne les autres.
  • Il est vrai que la langue véhiculée n'est souvent pas à imiter. Les apprenants font en général très bien la différence. De plus, le texte de la chanson ne fait pas toujours l'objet d'un commentaire en règle.
  • Je ne force jamais les apprenants à chanter. J'ai cependant remarqué que ceux qui s'abstiennent sont peu nombreux même dans les grandes classes.

Je vois en outre de nombreux avantages à l'exercice :

  • excellente " mise en train ", transition avec le cours précédent ou bon " réveil " des apprenants.
  • remarquable exercice de prononciation et de rythme : les syllabes accentuées doivent être mises en place.
  • sensibilisation ou pré sensibilisation à certaines formes grammaticales.
  • très bon point de départ d'une leçon de civilisation, ou introduction à un thème donné.
  • entraînement à la mémorisation.

2. Comment chanter

On est tenté de répondre : de la manière la plus simple. Celle qui vous met le plus à l'aise. Il y a, évidemment, plusieurs façons de procéder. En voici quelques unes (la liste n'est pas exhaustive) :

A. À l'aide d'un enregistrement

a) audition de l'enregistrement en entier (une ou deux fois)

b) quelques questions de compréhension globale

c) audition de l'enregistrement " fractionné " (un couplet ,un refrain, puis couplet par couplet). Entre

chaque " fraction ", quelques questions de compréhension.

d) audition/répétition de chaque vers (un couplet, un refrain)

e) reprise de la chanson en entier.

Dans ce cas, il n'y a pas d'élucidation systématique. On se contente de répondre rapidement aux questions des apprenants. Les termes difficiles sont traduits. On ne demande pas de réemploi. Tout dépend de la longueur de la chanson.

Deuxième possibilité :

a) audition d'un couplet et d'un refrain.

b) une ou deux questions de compréhension globale.

c) audition " fractionnée ", et élucidation de chaque élément.

d) audition /répétition de chaque vers.

e) reprise du couplet et du refrain.

De cette manière, on est obligé de recommencer le travail pendant plusieurs séances (autant qu'il y a de couplets). L'élucidation reste rapide. Il n'y a pas de réemploi.

Troisième possibilité :

a) Lecture du texte et élucidation.

b) réponse aux questions éventuelles des élèves.

c) audition de l'enregistrement en entier.

d) audition/répétition pour fixer la mélodie et le rythme.

e) reprise de toute la chanson.

Cette fois encore, l'élucidation est rapide (traduction des termes trop difficiles à expliquer), et on ne demande pas de réemploi.

Les " plans " décrits ci-dessus peuvent admettre beaucoup de variantes, selon les habitudes de chacun. Remarquons que dans chaque cas, les apprenants ont le texte sous les yeux, dès le départ. Il serait sans doute un peu trop difficile de transformer l'audition de la chanson en exercice de compréhension. La chanson peut toutefois faire l'objet d'un bref commentaire ou d'une discussion si le contenu s'y prête (cas des " ballades ", par exemple).

B. À l'aide d'un instrument d'accompagnement

Cet instrument peut être un piano (s'il y en a un dans la classe), une guitare, un banjo, ou une mandoline (l'exercice serait plus délicat avec un trombone !) Un apprenant peut remplacer l'enseignant si ce dernier ne joue pas d'aucun instrument.

On procède suivant le même plan qu'avec un enregistrement. Par exemple, voici un des plans

que j'utilise personnellement (car je change de schéma selon la chanson...) :

a) je chante un couplet et un refrain (cela donne aux élèves une idée du style de la chanson, de son rythme, de sa difficulté, etc.)

b) je pose une ou deux questions de compréhension globale (" What is this song about ? " etc.)

c) je passe à l'élucidation du texte (entier). Je le fais très rapidement, en attirant l'attention sur telle ou telle particularité, sur tel ou tel " procédé " ).

d) nous apprenons ensuite la chanson : répétition après l'enseignant, vérification de la bonne prononciation, etc.)

Je préfère tout expliquer en une seule séance, ce qui me permet de ne pas y revenir au cours des leçons suivantes et éviter ainsi toute lassitude.

L'avantage de l'instrument d'accompagnement, c'est qu'il permet de transposer la chanson dans un registre qui convient mieux à la tessiture des apprenants, de ralentir ou d'accélérer le rythme selon la difficulté de la chanson et enfin d'obtenir un meilleur " contact " avec les apprenants.

C . Prolongements possibles

À partir de la 4e , quand les textes s'y prêtent, on a l'occasion de lancer une discussion ou des recherches, d'aborder un problème de civilisation. Les recherches peuvent être très différentes :

  • versions différentes de la chanson
  • les interprètes
  • les documents s'y rapportant : photos, cartes, illustrations
  • ce qui illustre le titre de la chanson : article de presse, document historique, etc.

Exemples :

  • en 5e , Going to the Zoo de Tom Paxton. On amène des photos d'animaux que l'on peut chercher à commenter en utilisant quelques verbes utilisés dans la chanson : monkeys " scratching ", " hanging by their long tails ",etc.
  • en 3e ou en 2e, Little Boxes de Malvina Reynolds : photos de villes de banlieue, discussion sur ces villes, la société qui se reproduit, etc.
  • en 2e ou 1e , Streets of London de Ralph McTell : photos de personnages des rues de Londres, de quartiers populaires, discussion sur la solitude, etc.
  • en 1e ou en Terminale, The Drunken Sailor : discussion sur la vie à bord des voiliers d'autrefois, illustrations et photos, ou The Ox Driving Song : la vie des cowboys, photos, documents divers.

Remarquons que les exemples donnés ne correspondent pas forcément à une quelconque sorte de progression. On peut aborder des points de civilisation américaine bien avant le Second Cycle. C'est même tout à fait souhaitable.

3 .Que chanter ?

Le choix des chansons dépend de nombreux critères. En voici quelques uns :

  • les propres goûts de l'enseignant !
  • la difficulté de la chanson : vocabulaire, rythme, tournures employées, etc.
  • les thèmes abordés (si l'on veut faire de la chanson le point de départ d'une autre activité ).
  • l'apport culturel de la chanson : folklore, ou texte susceptible d'intéresser les apprenants, etc.

Il est évident qu'on évitera de faire chanter des chansons trop enfantines aux grandes classes (quoiqu'en Terminale, cela les amuse quelquefois), et des chansons " à message " aux débutants.

Je ne crois pas qu'il soit absolument nécessaire que les apprenants comprennent toutes les nuances des paroles : nous avons nous-mêmes appris des chansons que nous ne comprenions pas tout à fait lorsque nous étions à la maternelle (cf . " Nous n'irons plus au bois ").

Un critère important est celui-ci : il faut que la chanson ne comporte pas de trop longues parties instrumentales, ou qu'elle ne soit jolie qu'avec des chœurs d'accompagnement, etc. Je pense aux chansons très modernes qui paraissent souvent complètement dépouillées et décevantes lorsque l'orchestre et les chœurs ont disparus... Cependant, si votre choix se porte une chanson de ce style, il vaut mieux se servir de l'enregistrement.

On, fera également bien attention aux termes argotiques. Is sont susceptibles de vous mettre dans l'embarras s'ils sont vraiment grossiers.

Il est possible d'établir des progressions en prenant la grammaire comme fil conducteur (comme autrefois " Mr Monday ") ou encore le vocabulaire et la psychologie enfantine (voir Pop English, de la même époque), ou même l'histoire des États-Unis (voir U.S. Story) .

Ce que je me défends de faire, mais ceci est très personnel et n'engage que moi, c'est d'apprendre à des jeunes élèves des chansons composées spécialement pour eux. Je préfère l'authenticité la plus absolue. Il est en effet très décevant pour un apprenant de chanter une chanson devant son correspondant, par exemple, et de s'entendre dire par ce dernier que celle-ci n'existe pas, ou qu'il ne l'a jamais entendue.

D'autre part, ma préférence va nettement aux chansons folkloriques, traditionnelles, ou très connues. Je ne crois pas que les apprenants aient besoin de nous pour apprendre les chansons qu'ils entendent à la radio. Ils ne nous attendent pas pour cela. Il va sans dire que je ne refuse pas, cependant, de les aider à les comprendre lorsqu'ils m'apportent les textes.

Je n'ai jamais entendu de protestation. Il faut dire que j'explique clairement mon point de vue au début de l'année... Je refuse la plupart du temps de décrypter une chanson dont on ne m'apporte que l'enregistrement - dans lequel les paroles sont le plus souvent inaudibles... Mais c'est surtout pour éviter d'être constamment sollicité pour ce genre de travail.

Je pense qu'il est nécessaire de connaître un certain nombre de chansons folkloriques ou traditionnelles, car elle font partie du patrimoine culturel des pays anglophones et permettent de mieux comprendre certaines expressions ou allusions.

Claude Vollaire
Lycée Le Mans-Sud

 

information(s) pédagogique(s)

niveau : tous niveaux

type pédagogique : non précisé

public visé : enseignant, élève

contexte d'usage : non précisé

référence aux programmes :

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