Éléments de préparation pour l'enseignant
Compétences mobilisées
- Acquérir une méthode d'analyse d'une œuvre (acquérir un vocabulaire spécifique).
- Percevoir l'intentionnalité des œuvres visuelles.
- Acquérir des repères dans l'histoire des arts.
Vocabulaire spécifique
- Composition, lumière.
- uvre néo-classique, Antiquité.
- Tiers États.
Problématique
« C'est pur, c'est grand, c'est beau comme l'Antique... », ainsi s'exprimait J.L. David à propos de l'image de Napoléon. Cette citation peut-elle également s'appliquer au dessin Le serment du jeu de Paume ?
Contexte historique
Le 20 juin 1789, réunis à Paris dans la Salle du jeu de Paume, les députés prêtèrent serment de ne jamais se séparer avant d'avoir rédigé une Constitution. Pendant la Révolution française, les serments collectifs sont considérés comme facteur d'unité nationale. Ainsi, les révolutionnaires ont voulu mettre en avant cet épisode. Effusion pré-romantique, unanimité (seul un député a refusé de prêter serment, il est représenté à droite, au premier plan), ferveur des députés, absence de violence populaire, tout était réuni pour faire de cette journée le porte-drapeau de la révolution de 1789. Il montre aussi que c'est la volonté particulière de chaque individu qui fait la souveraineté nationale.
Connaissances sur l'art
Jacques-Louis David est né en 1748. Le Serment des Horaces (musée du Louvre), 1785, fait de David le chef de file du néo-classicisme, qui s'épanouit de 1750 à 1830. Avec ce manifeste, il livre un véritable modèle pour la peinture de son temps : un tableau d'histoire à la composition exemplaire et rigoureuse, une œuvre portant la marque de l'Antiquité, un sujet hautement moral, une leçon de patriotisme radical et inspiré.
Le néo-classicisme est un mouvement artistique qui s'est développé dans la peinture, la sculpture et l'architecture entre 1750 et 1830 environ.
Clés de lecture de l'œuvre
Technique : Plume et encre brune de 66 sur 101 cm avec reprises en certains endroits à la plume et encre noire, lavis brun et rehauts de blanc sur traits de crayon.
Analyse : David dessina l'architecture in situ. Le format de l'œuvre s'inscrit dans un rectangle plus large que haut, ce qui accentue la sensation de foule. Ce rectangle est divisé en deux dans le sens horizontal et vertical ; les députés sont regroupés au delà d'une ligne fictive comme sur la scène d'un théâtre. Cette théâtralité est encore relevée par la gestuelle des députés prêtant serment. David prend soin de dessiner, au premier plan, les visages pour que certains protagonistes puissent être reconnus individuellement. L'attitude figée du seul opposant au serment, Martin-Dauch, en bas à droite, vient en contrepoint de l'enthousiasme général Le tableau de David comporte une scène de fraternisation entre le moine chartreux, Dom Gerle, et le pasteur protestant, Jean-Paul Rabaut Saint-Étienne, ce qui symbolise une ère nouvelle, celle de la tolérance religieuse.
L'unanimité, l'absence de violence, la tolérance, la joie exprimée par de nombreux visages doivent témoigner de l'unanimité et de l'unité nationale. L'engagement est absolu, le serment ayant une valeur sacrée au XVIII ème siècle.
En a-t-il réellement été ainsi ?
L'œuvre a été commencée deux ans après l'événement, sa précision photographique témoigne d'une composition imaginaire : comment en effet, saisir l'attitude et le mouvement de tant de personnages, attitudes et mouvements fugitifs, interdisant le croquis ?
Jacques Louis David était absent de Paris le 20 juin 1789. En 1791 il fait passer une annonce dans le journal invitant les protagonistes à lui envoyer un portrait ou à passer à son atelier.