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espace scénique

mis à jour le 26/02/2008


espace scènique.jpg

Représenter, mettre en scène un décor urbain.

mots clés : illusion, échelle, décor


compétences - conduire un projet, travailler en équipe
questions - espace, espace représenté

Le désir de représenter le monde environnant avec plus de fidélité et de réalisme est très présent chez les adolescents. Ils utilisent volontiers les images photographiques et aiment les techniques d'expression véristes et fouillées car le savoir-faire et l'habileté ont gagnés en prestige à leurs yeux, alors que plus jeunes, ils ne s'y intéressaient pas. Ce stade de consolidation dans la réalité s'inscrit dans tout développement normal de la personne.


L'objectif de cette leçon est de faire prendre conscience aux élèves que toute représentation de l'espace est illusion.
La proposition de travailler sur un espace scénique sera l'occasion de se questionner sur comment évoquer un espace, ici de type urbain, sans nécessairement avoir recours à une représentation vériste de l'espace.
Dans le cadre d'une mise en scène, comment exploiter et utiliser les notions de profondeur, de perspective,   de point de vue et d'échelle ?

Dispositif :

incitation :
un court extrait d'une vidéo d'amateur. On y voit un petit groupe de rappeurs (amateurs aussi) qui ont eu un franc succès lors d'une représentation devant un public de collégiens.

demande :
Suite à leur prestation remarquée, ce groupe de rappeurs débutants a reçu une offre de concert dans la ville. Ils ont besoin de vous pour concevoir le décor. Ils veulent un décor de type urbain.

conditions de travail :
le projet est à faire en deux ou trois dimensions, on peut travailler seul ou par groupe (2 ou 3)
tous les moyens et techniques sont à choisir en fonction des idées.
matériel personnel et celui de la classe.
3 séances

 


Alice :
"Comme beaucoup voulaient faire une maquette, j'ai préféré être en deux dimensions. J'ai fait un photomontage sur un grand support papier, format raisin. J'ai recherché et découpé (dans des images de revues ou prises sur internet) des immeubles vus sous des angles variés avec un effet de contre-plongée. J'ai positionné les éléments en essayant de respecter des lignes de fuite et deux points de fuite extérieurs. Je voulais donner l'impression de grouillement et d'agitation comme dans les grandes villes américaines. J'ai dû superposer, combiner pour que ça fasse réaliste. J'ai mis des tas de signes de l'urbain:  enseignes, pubs, panneaux de code de la route...J'ai peint le ciel pollué.
Mon rappeur est à gauche, en plein dans la circulation. Il a l'air avalé par la ville".
 



Valentin et Alexis :
"Notre maquette est faite d'une base et d'un fond vertical. Le fond est travaillé comme un rideau de scène.On a peint à la gouache dans les tons gris pour faire triste. Un décor d'immeuble délabré est mis en décalage, pour faire un effet de profondeur (chaque fenêtre est percée). La base, c'est la scène. On a introduit de vrais objets  miniatures : petite voiture calcinée, tuyauterie d'usine... Le chanteur "VAM" est au premier plan en train de danser. On a voulu que ça fasse banlieue".
dim: 24 x 35 x 17 cm
 
Pierre et Ronan :
"Le décor est en trompe- l'oeil, installé dans une grande boîte. On a enlevé la face avant et le dessus. Les cotés et le fond on été peints avec un effet fausses briques, et on a collé des fausses affiches, des tags préparés avec des pastels à l'huile. Sur le devant, pour faire le premier plan, on a mis quelques briques de maquette, comme si c'était des gravas. A l'arrière, il y a un pauvre petit arbre prisonnier du béton. On a fait très attention à l'échelle, pour faire plus réaliste.
C'est comme un décor de théâtre".
dim : 35 x 47 x 26 cm.
 

Sandrine :

"j'ai mélangé deux et trois dimensions. C'est un peu une maquette, il y a une base peinte avec un genre de route qui tourne et disparaît derrière des faux immeubles. Une partie est peinte sur la base, la suite sur l'image. Les images de l'arrière sont là  pour donner l'idée d'un quartier de la ville. J'ai ajouté des petites poubelles renversées, un mur cassé à droite. De l'autre côté, c'est un arrêt de bus. J'ai mis une miniature pour le bus. Le chanteur est une image découpée, recollée sur un support et positionnée dans la maquette, à la bonne place par rapport aux immeubles. Il ne devait pas avoir l'air géant ou nain!"
dim : 27 x 35 x 12 cm.
 
Alix, Noémie, Sofiane :
"On a réalisé une scène en demi-cercle, très ouverte. Un disque vinyl 33 tours sert de base. Autour, on a disposé du grillage sur lequel on a placardé des images de revues et d'internet sur le racisme et les minorités, pour dénoncer. Notre scène tourne lentement avec l'aide d'un petit moteur.On a mis une petite voiture. Les rappeurs seront sur la route, ils apparaîtront et disparaîtront...
On a vu après que le grillage n'était pas à l'échelle de notre maquette."
dim : 45 x 30 x 30 cm
 
 
Morad, Gwénaëlle, Alban :
"nous, on a voulu vraiment comme une scène, avec les spectateurs qui seraient devant. C'est sur deux niveaux, car la scène doit être plus haute. Le mur de scène est couvert de tags, on a adapté les dimensions des images pour faire vrai. Le plateau est en bois. A part les énormes enceintes, il n'y a rien. Les rappeurs apparaissent. En fait, c'est Alban et moi . On a mis nos têtes sur les corps (avec photoshop). C'est notre rêve!".
dim : 50 x 38 x 16 cm.
 
domaines abordés :
dessin, peinture, collage, photomontage, tableau-relief, maquette, construction, décor...

commentaires :
Absorbés dans l'élaboration des projets, certains élèves oubliaient de penser à l'échelle de la représentation, étant entendu qu'il fallait s'efforcer de donner du réalisme. Lors de la verbalisation, nous avons pu faire une mise à jour des connaissances et acquis dans le domaine de la représentation de l'espace en  réactivant du vocabulaire, lui donnant un sens précis. Par ailleurs, cette proposition a brassé des idées à propos de la banlieue, beaucoup d'élèves (centre ville) se font des idées toutes faites et donc stéréotypées de l'urbanisme dans les cités, comme souvent véhiculées dans les médias.

références artistiques :

- Hundertwasser, Valeurs de la rue. Collage, 1952.(projet refusé d'urbanisme Griffen 2000, dessiné par l'architecte).

 - Manfred Fuchsbichier, 1992. Maquette architecturale, musée Wellington, Nouvelle-Zélande, 1988.

- Mariscal Ravier, Torres de Avilla, 1980
                         et En Haiga rojo, 1977

- Jean-Michel Basquiat a été évoqué.
 
auteur(s) :

béatrice moulun

information(s) pédagogique(s)

niveau : 3ème

type pédagogique : leçon

public visé : enseignant, élève

contexte d'usage : classe

référence aux programmes : la représentation de l'espace

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