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fantômes de lumière

mis à jour le 21/02/2019


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Comment mettre en évidence le rôle de la lumière sur les volumes ? Quelle incidence peut avoir la lumière sur un portrait ?

mots clés : lumière, portrait, dessin, contraste, modelé, clair-obscur


Document sans nom


À leur arrivée en classe, les élèves découvrent, dans une légère pénombre, les supports et les outils mis à leur disposition pour la séance, notamment des lampes torches.

Les premiers échanges questionnent cette mise en scène. Que se passe-t-il dans l’obscurité ? Que voit-on ? Que ne voyons-nous pas ? Que faut-il pour se voir ? Quels effets crée la lumière de vos lampes torches ?

 

Faites apparaître un visage !

Du papier noir en grand format, des craies grasses blanches, des crayons aquarellables blancs et de la peinture blanche sont placés sur chaque îlot. Les élèves ont à choisir le médium qui correspond, selon eux, à leur projet d’apparition.
Plongé dans le noir, chaque binôme travaille à l'aide d'une lampe. Afin de donner à voir au mieux les traits saillants du visage, les élèves sont amenés à expérimenter divers type d’éclairage, à adopter différentes postures. Les rôles se répartissent: l'un éclaire son visage pendant que l'autre représente, par le dessin, ce qu'il observe.
Un temps de 10 à 12 minutes de recherche dans la production est proposé - soit 20/25 minutes d’effectuation en comptant l’inversion des rôles.

 

 

Confrontés à un environnement de faible luminosité, les élèves découvrent et expérimentent de nouveaux aspects techniques liés à la pratique du dessin, ainsi que divers chemins menant à la fabrication des images.

 
 




 
 
Travaux réalisés par Anna, Mathis, Maxime, Mindy, Pierre et Raphaël.
 
 

La verbalisation est l'occasion d’accrocher quelques productions plus ou moins abouties. Les propos, descriptifs, évoquent dans un premier temps les difficultés liées à la situation, au dessin dans le noir mais certaines remarques abordent spontanément les questions de la ressemblance.
Pointer les écarts liés à la représentation permet de parler de figures fantomatiques, d’évoquer une certaine poésie liée à l’obscurité, de questionner le trait ainsi que « les flous qui donnent la sensation d’apparition ».

Ce blanc, posé par les outils pour créer de la lumière, c'est une lumière représentée. Avec les différentes intensités de lumière de lampe, les valeurs noir/blanc sont différentes. Les élèves sont alors amenés à comprendre que la lumière est un constituant plastique: contraste, relief suggéré, texture, clair-obscur, brillance, ombre propre, ombre portée... ont, de fait, été explorés.

La technique du dessin s'élargit, dans l'esprit des élèves, au geste de frottage, d’estompage. La lumière comme matière s'envisage, la projection des références artistiques suivantes confortant cette idée.

 






Georges de La Tour, Le Souffleur à la lampe, 1630

Dans la pénombre apparaît un enfant qui manipule un flambeau de paille, il gonfle ses joues que la lumière éclaire fortement, tout comme sa main. La lumière s’estompe au fur et à mesure de son trajet sur le visage de l'enfant puis disparaît. Afin de représenter la source lumineuse, le peintre a déposé la matière - peinture. Son pinceau, comme trempé de lumière, semble effleurer le visage pour lui donner un  subtil modelé.

Le clair- obscur : Procédé technique qui consiste à jouer sur la diffusion de la lumière dans une peinture représentant le plus souvent des scènes d'intérieur nocturnes. Les effets de lumières sont très puissants dans certaines parties de l'image et inexistants dans d'autres.

 

Frankenstein, film de James Whale, 1931

L'acteur Boris Karloff joue le rôle de la créature dans Frankenstein. La lumière provient du nadir (elle vient du bas), et éclaire cet étonnant visage. Certes, l'acteur est maquillé et transformé par les prothèses. Mais la lumière en accentuant les traits, le relief, perturbe notre lecture et rend ce portrait dérangeant et effrayant. La lumière crée une atmosphère surnaturelle et fantastique.

 

 




Extrait du film La nuit du chasseur de Charles Laughton, 1955.

L'extrait présenté correspond à la fin du film, au moment où l'assassin est devant la maison de Rachel. La lumière est savamment distribuée dans l'image et la construit.

Éclairage rasant : la lumière vient d'un côté. Dans les portraits on voit se former entre l'ombre et la lumière une ligne de séparation qui souligne l'arête du nez, le relief des lèvres et du menton.

L'éclairage frontal : il irradie toute la surface faciale, réduit au maximum les ombres et le relief.

 

Certains éléments de langage sont notés par les élèves : luminosité, clair-obscur, contraste, volume, noir et blanc, la réserve, l'écart avec la réalité, les effets de volume par le travail de la lumière, les qualités du support comme le grain du papier, les incidences des outils secs ou gras, la matérialité de la peinture blanche par son épaisseur, sa dilution...
De plus, certains remarquent la déformation du visage par la lumière ou encore les effets dramatiques qu'elle peut créer.

 
auteur(s) :

Marion Picault

information(s) pédagogique(s)

niveau : Cycle 4

type pédagogique : leçon

public visé : enseignant

contexte d'usage : classe

référence aux programmes : La matérialité de l'oeuvre; l'objet et l'oeuvre.

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