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le corps à l'oeuvre

mis à jour le 04/06/2019


vignette alechinsky.jpg

Quelles sont les implications du corps dans le dessin ou la peinture ?

mots clés : corps, posture, gestes, outils, support, écart, expressivité


Document sans nom

 
 

Pierre ALECHINSKY, Résumé, lithographie, 122x160cm, 1995, collection particulière

 

Quelles sont les implications du corps dans le dessin ou la peinture ?

Le changement d'échelle permet de mettre en évidence les potentiels de la posture, du geste, du choix de l'outil en fonction de la dimension des supports.

Le fait de reproduire une oeuvre met en évidence la notion d'écart et la valorise à travers l'expressivité des productions. 

 La séance commence par l’observation, la description et l’analyse collectives et rapides de la reproduction d'une lithographie d'Alechinsky.

Vocabulaire restitué par les élèves : narration, bande dessinée, histoire, figuration, dessins « vite faits », traits spontanés, travail en noir et blanc.

Chaque élève reçoit au hasard une « vignette » extraite de la lithographie. Mon choix s'est porté sur une dizaine d'images portant un intérêt graphique pour la suite et facilement reproductibles car l'enjeu de la leçon n'est pas la ressemblance mais d'interroger la pertinence de l'outil en lien avec la dimension du support.

 

Pour la première étape, tous les élèves travaillent seuls.

Sur les tables, les élèves trouvent des supports papier de petite taille, 17 cm x 12 cm homothétiques à l'image de départ ainsi qu'un ensemble de moyens : stylos à bille noirs, pastels noirs, crayons pierre noire et fusain.

La première proposition est la suivante : « 5 minutes pour un dessin ».

Au bout de 5 minutes, nous réunissons les travaux pour une première mise en commun.

Ce que les élèves dégagent :  les outils ont été explorés en fonction de ce qu'il voulaient faire : tracer, dessiner, remplir.

L'image a été « reproduite » mais pas à l'identique : les supports sont plus grands, les moyens différents et chacun dessine à sa manière. Les élèves ont su identifier la notion d'écart comme source d'intérêt et d'expressivité dans leur travail.

 

Pour la deuxième étape, certains élèves seront regroupés par 2 ou par 3. Je connais bien ma classe et une pédagogie différenciée est intéressante au vu des profils très hétérogènes.

A partir de là, je peux donc passer à la deuxième étape : « 17 minutes pour un grand dessin ».

Je laisse les mêmes moyens auxquels je rajoute la possibilité de la peinture, et cette fois-ci, les supports mesurent 75 cm x 110 cm (toujours homothétiques aux petits supports).

Spontanément, les élèves se rendent compte que les tables vont être trop petites pour tous les accueillir et s'accaparent les murs et surtout le sol de la classe.

Les élèves ont tout de suite adhéré au travail. Le facteur temps est un « challenge » qui les met rapidement au travail et qui permet de libérer une forme d'expressivité de l'urgence.

 

 
     
 

Ce qui se dégage de la deuxième mise en commun : les élèves sont impressionnés par la présentation des travaux et par l'effet global qu'elle produit. Ils soulignent la notion d'expressivité liée à la liberté du geste, lui-même libéré par la surface imposante du support.

« Le geste doit être large pour dessiner sur une grande surface ».

« Il fallait organiser le même dessin mais sur une surface beaucoup plus grande ».

Face au grand format, ils ont dû impliquer leur corps : la plupart des élèves ont travaillé debout même si le support était posé sur la table. D'autres ont travaillé accroupis sur leur support posé au sol.

Chacun est d'accord pour convenir que le grand format implique une relation particulière au corps et les élèves parlent spontanément de la notion de posture.

Est abordée également l'efficacité des moyens mis en œuvre en relation avec la taille du support.

« Il a fallu également adapter les moyens et pratiquement tout le monde a eu recours à la peinture et aux gros pinceaux ».

« Le fusain était pratique aussi pour remplir des surfaces ».

 

La pratique du fusain sur grand format me fait penser aux performances de Heather Hansen que je montrerai aux élèves la prochaine fois.

Pour ce travail, je leur parle d’expressionnisme abstrait avec Franz Kline et Jackson Pollock. Les élèves connaissent déjà ce mouvement artistique et plus particulièrement la démarche artistique de Pollock, c'est pourquoi cette fois-ci je leur montre deux vues d'atelier.

Avec Kline, les élèves prennent conscience de la dimension des œuvres par rapport à la taille de l'artiste, de la largeur des brosses utilisées et de la gestuelle mise en œuvre.

Pour sa part, Pollock est en pleine action et les élèves se rendent mieux compte de l'implication du corps de l'artiste dans sa création.

Compétences :

Le travail n'est pas évalué de manière sommative.

J'attendais des élèves qu'ils fassent des choix concernant les outils et les postures en fonction des formats proposés et qu'ils reconnaissent la notion d'écart et la valorisent à travers l'expressivité de leur travail.

J'évaluerai donc la compétence suivante :

« Expérimenter, produire, créer » et plus particulièrement « choisir, mobiliser, adapter des langages et des moyens variés en fonction de leurs effets dans une intention artistique en restant attentif à l'inattendu ».

Prolongement de la leçon :

« 2 séances pour une grande peinture »

Je leur précise juste que je n'attends pas « un grand coloriage ».

 
auteur(s) :

nathalie le gouill

information(s) pédagogique(s)

niveau : tous niveaux, Cycle 3, Collèges tous niveaux

type pédagogique : démarche pédagogique, leçon, scénario, séquence

public visé : non précisé

contexte d'usage : classe

référence aux programmes :

La transformation de la matière : les relations entre matières, outils, gestes

La relation du corps à la production artistique : l’implication du corps de l’auteur ; les effets du geste et de l’instrument, les qualités plastiques et les effets visuels obtenus

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