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au pays de Candy : dessin et abstraction

mis à jour le 15/10/2011

Une pratique personnelle développée en relation avec la notion de présentation où le dessin envahit l'espace au fil du temps et propose un jeu au spectateur...

mots clés : dessin, coloriage, couleur, espace, présentation

Ce travail est né d'une démarche singulière et toute personnelle. Dans le cadre de l'enseignement facultatif d'arts plastiques, je demande toujours aux élèves de faire l'inventaire de ce qui les intéresse, de leurs passe-temps favoris, des activités qu'ils peuvent mener sur leur temps libre.

Candy, qui suivait l'option arts plastiques depuis la seconde, est arrivée lors de la deuxième séance de l'année avec une liasse de papiers de divers formats, mais pas plus grands que A4. Tous étaient recouverts d'un réseau serré de motifs noirs dessinés au feutre d'une main sûre. Aucun repentir, chaque forme étant cernée très régulièrement. Un vocabulaire graphique et coloré personnel comprenant fleurs, arcs en ciel, étoiles, volutes, formes géométriques variées. L'ensemble une fois dessiné est totalement colorié de couleurs vives, toujours au feutre. Elle m'explique qu'elle fait ce genre de chose depuis plusieurs années. Candy souhaite être fleuriste depuis l'enfance.

La question s'est alors posée de relier ce travail plastique qu'elle menait seule, au cadre du programme, la présentation.

En travaillant cette notion, et en menant des recherches sur les artistes tels que Matisse, Kandinsky, Rothko, Lily Van Der Stokker (entre autres), une évidence s'est imposée : son travail, qui repose sur un acte quasi-obsessionnel, comporte en soi un caractère proliférant. La quantité et la répétition des mêmes gestes induisent de fait une temporalité qui devient sensible au regard de l'espace investi peu à peu par ses dessins.

L'étude du Vitrail du bon Samaritain, et d'autres vitraux contemporains comme ceux de Buren par exemple, a également amené une prise de conscience de la relation existant avec son propre mode de dessin (cloisonné). Très vite l'idée de travailler sur calque s'est imposée ainsi que d'afficher ses dessins sur une fenêtre. De là, un travail en expansion dans l'espace réel s'est développé.

Comment signifier l'expansion à l'infini ? Cette question a entraîné une réflexion sur la forme du support, qui fut dès lors découpé selon les contours des motifs afin d'intégrer une sensation de fragmentation, d'éparpillement.

Des fragments furent ainsi disséminés dans le lycée afin d'induire une idée de parcours. Le passant était ainsi conduit vers le lieu de ce qui progressivement est devenu à la fois la source et l'aboutissement d'une installation.

Le projet s'est développé ensuite sous diverses formes, notamment suivant le principe du « Do it yourself », où le « spectateur », n'en étant plus un, est invité à prendre part à la création. Il lui fut donc soumis un puzzle à remettre en ordre, des feuilles aux dessins noir et blanc avec un code couleurs, et des petits miroirs en forme de fleurs dans lesquels son image se reflète au sein même de l'univers coloré de Candy.

L'idée étant de poser des questions sous forme ludique : celles de la liberté et du choix. En effet, le participant était soumis à une décision : respecter ou non les codes et les règles du jeu.

Nadia Freland,
Lycée Savary de Mauléon, Les Sables d'Olonne

information(s) pédagogique(s)

niveau : Terminale

type pédagogique : production d'élève

public visé : enseignant, élève

contexte d'usage : classe

référence aux programmes : la présentation

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