La plus grande difficulté fut sans doute de retrouver les couleurs utilisées par Matisse dans son autoportrait : celles-ci sont à la fois vives (la peinture date de la période fauve du peintre) et subtiles. Il importait de retrouver les mêmes nuances et la même luminosité pour créer la continuité entre le fragment et ma grande peinture : nuances de vert, de violet, de bleu.
L'autre enjeu, pour tenter de donner une cohérence à l'ensemble, consistait à comprendre et reproduire la facture du peintre. J'ai ainsi essayé de rendre les coups de pinceaux apparents, comme pour les traces nerveuses de vert qui foncent à mesure qu'elles approchent des bords (à la manière des traits sur le visage). A d'autre endroits, j'ai utilisé l'éponge comme outil, de façon à créer des dégradés et des aplats dilués, pour l'arrière-plan en particulier où les couleurs se fondent les unes dans les autres.
Comme modèle du corps, je me suis inspiré d'une statue romaine antique car le style classique académique et sculptural s'opposait au travail de Matisse, ce qui rendait peut-être mon projet plus ambigu par ce double mouvement d'assimilation et d'opposition.
J'ai enfin ajouté un fruit à la main du personnage, fruit que j'ai fait ressortir en utilisant plus de jaune dans le mélange, pour faire orienter davantage le regard du spectateur vers le fruit que vers la tête, ce qui l'intègre et la fond mieux dans l'ensemble du tableau.
Martin, élève de 1ère L,
lycée Champ Blanc