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les cimetières militaires : l'exemple du site mémoriel de Douaumont

mis à jour le 27/04/2019


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étude de la symbolique de l'ossuaire de Douaumont

mots clés : première guerre mondiale, guerre 1914-1918, WW1, monument aux morts, sépulture, architecture funéraire




les documents

document introductif : L'ossuaire de Douaumont et le cimetière militaire français (photo : Nicolas Charles)

L'ossuaire de Douaumont et le cimetière militaire français (photo : N. Charles)



document 1 : le Président français François Mitterand et le chancelier allemand Helmut Kohl devant l'ossuaire de Douaumont en 1984 (source : histoireetculture.unblog.fr)
Le Président français François Mitterand et le chancelier allemand Helmut Kohl devant l'ossuaire de Douaumont en 1984
 

contexte pédagogique

place de l’activité dans la progression en 3ème :

- au milieu de la séquence pour illustrer la violence de guerre et le grand nombre de morts dans la bataille de Verdun

durée prévisionnelle :

- 30 minutes


objectifs :

- prélever, hiérarchiser et confronter des informations
- définir deux notions (la violence de guerre et le deuil des familles) d’après les informations prélevées dans un document
- exercer les élèves à « mettre en oeuvre les démarches propres à l’analyse de document en histoire »

compétences :

- rechercher des informations dans différents médias et ressources documentaires.
- mettre en relation des faits d'une époque ou d'une période.
- construire des hypothèses d'interprétation de phénomènes historiques.
- mettre en relation des documents et les confronter à mes connaissances


notions :

- violence de guerre
- deuil
 


focus

L’ossuaire appartient au site de Verdun qui est devenu, après-guerre, une zone mémorielle du champ de bataille : sur ce sol s’est déroulée l’une des plus terribles batailles de la Grande Guerre, avec quelque 300 000 morts ou disparus, côté français. Devenu un haut lieu d’attractivité du souvenir, il constitue, au même titre que toutes les nécropoles et cimetières nationaux, un élément central du culte des tués de la guerre.

L'ossuaire abrite les restes non identifiés d’environ 130 000 soldats
français et allemands. L’initiative de sa construction revient à l’évêque de Verdun, Monseigneur Ginisty, qui lança l’idée en 1919. En septembre 1927, les travaux étaient suffisamment avancés pour que la première partie de l’édifice soit inaugurée par le président Gaston Doumergue.
L’inauguration définitive, quant à elle, eut lieu en 1932.

le travail de mémoire : signification et symbolique

l’ossuaire : il n’est pas un monument religieux, ou civil, ou militaire, mais une sépulture collective pour que tous les cadavres anonymes ne tombent pas dans l’oubli. Il s'agit de donner une tombe aux morts non identifiés et d’offrir un lieu de recueillement pour les familles.

L'ossuaire est avant tout conçu pour mettre en correspondance la mort de masse avec les rituels de l’intime en mettant en avant des restes humains et non plus une mort héroïsée et désincarnée. Sa forme est destinée à rappeler le sacrifice des soldats qui n'ont pas laisser l'ennemi percer les lignes, tel est le symbole d'une épée plantée jusqu'à la garde dans le sol qu'évoque ce monument.

le cimetière : le dispositif type fut adopté en 1927: alignement de tombes individuelles dont l’organisation s’articule autour d’une allée centrale de circulation.

Sur chaque tombe sont indiqués le nom du soldat, son régiment, la date de son décès et s’il ne s’agit pas d’un suicide, de la mention « mort pour la France ».

Chaque tombe présente également les caractères d’appartenance religieuse ou non : croix latine, stèle israélite, stèle musulmane, stèle pour les libres penseurs.

Le mât porte-drapeau, généralement situé au centre du cimetière, signifie que les cimetières français sont des cimetières nationaux où sont enterrés les soldats morts pour la France.

 

questions sur les photographies actuelles de l'ossuaire de Douaumont


1) Où se situe ce monument ? En l'honneur des morts de quelle bataille a t'il été érigé ?

2) Qu'est ce qu'un ossuaire ?

3) Décrivez ce monument : forme, structure... Quel était le but principal de l'architecte en choisissant de le construire ainsi ?

4) Sur les détails photographiques, on peut voir le nom de nombreuses villes françaises : quel a été leur rôle dans l'érection de ce monument ?

5) D'après vous, pourquoi François Mitterand et Helmut Kohl ont-ils fait ce geste de se donner la main devant ce lieu en 1984 ?
 
 
les enfants : des témoins du sacrifice de leurs aînés

travail sur deux photographies du site de Verdun :
le cimetière du faubourg du Pavé


Douaumont1
source : CRDP Amiens

Douaumont2
source : CRDP Amiens


Dans ce cimetière 5722 corps (en fait, ce sont plus de 12 000 hommes qui sont enterrés sur la commune de Verdun dans trois cimetières différents et plusieurs milliers d’autres le sont dans des cimetières avoisinants).

Celui du Faubourg du Pavé présente l’originalité de contenir les « sept
autres inconnus de 1920 », les « non choisis » (choix du soldat inconnu à Verdun, le 10 novembre 1920) réunis dans un enclos. L’une des photographies montre des enfants fleurissant les tombes du cimetière. L’autre donne une vision plus générale de la cérémonie : les enfants se recueillent devant les tombes (vraisemblablement lors de la minute de silence).

Coiffés d’un calot sur lequel ils ont accroché la cocarde tricolore (le modèle avait été adopté par le Souvenir français à partir de 1917 pour honorer les tombes de guerre), leur visage témoigne de la gravité et de la solennité de la cérémonie.

Cet effet recherché se retrouve sur la seconde photographie. Cette fois, ils fleurissent les tombes dans une attitude convenue, posée. Une mise en scène dont la finalité est de montrer le rôle symbolique que tenaient et devaient tenir les enfants lors des cérémonies du souvenir.

Systématiquement associés ( la question de leur participation ne relevait pas d’un libre choix, leur présence avait un caractère obligatoire), ils rappellent que la guerre a été faite, entre autres, pour eux, pour les générations futures.
Ils sont aussi les vecteurs du souvenir : celui du sacrifice de leurs
aînés.

Les deux clichés visent également à fixer les deux composantes essentielles du travail de mémoire concernant les morts au combat.

Il y a tout d'abord une composante individuelle du rituel de deuil
qui met l’accent sur le sacrifice de chaque soldat. Ce rite, censé aussi répondre à la douleur de chaque famille en deuil est signifié par le plan rapproché sur les tombes individuelles et les marques de dévotion qui concernent chacune d’entre-elles. Apparaît aussi une composante collective célébrant le sacrifice de la nation et la gloire des soldats morts pour la France. Elle est traduite par le plan large sur le rituel commémoratif (minute de silence, levée du drapeau, ordonnance
cérémonielle et présence des officiels) ainsi que par le concept architectural (mât porte-drapeau aux couleurs nationales surplombant les alignements de tombes identiques).

Questions sur les deux photographies anciennes :

1) Sur quel lieu de bataille de la Grande Guerre ont été prises les photographies ?
Pourquoi, selon vous, cette bataille incarne-il le haut lieu de la mémoire de la guerre du côté français ?


2) Parmi les différents éléments photographiés, indiquez ceux appartenant :


- au culte religieux des morts :

- au culte républicain des morts :


3) Quelle signification voulait donner le gouvernement français à cette cérémonie avec la présence d'enfants ?
- du point de vue des enfants vis à vis de leurs aînés morts :
- du point de vue des anciens combattants (« la génération sacrifiée ») vis à vis des jeunes gens :
 
4) Ces deux photographies mettent en avant le sacrifice des soldats durant la Grande Guerre :
montrez laquelle met l'accent sur le sacrifice pour la nation et celle qui insiste sur le sacrifice individuel des soldats. Justifiez vos choix.
 


télécharger la séance (pdf, 4 pages)
 
 
 
 
 
 
auteur(s) :

Nicolas CHARLES - Sorbonne Université

information(s) pédagogique(s)

niveau : 3ème, 1ère

type pédagogique : connaissances, démarche pédagogique

public visé : enseignant, élève

contexte d'usage : classe, espace documentaire

référence aux programmes : http://eduscol.education.fr/histoire-geographie/se-former/actualiser-et-approfondir-ses-connaissances/par-theme-en-histoire/la-premiere-guerre-mondiale.html

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