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écrire dans le cadre d'un Atelier Artistique tourné vers la danse : bilan

mis à jour le 16/06/2009


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Après une année de fort investissement d'écriture autour d'un projet lié à la pièce chorégraphique de Bernadette Gaillard "Dans ces Zeaux-là", des élèves du lycée Pierre Mendès-France de la Roche-sur-Yon font un bilan avec leur professeur de français.

mots clés : écriture, danse, corps


Les élèves ont vu la pièce le 7 mai (la plupart l'ont vue aussi le 6 mai) ; voici les questions que nous avons posées aux élèves à la fin du mois de mai.
Pour revenir sur la pièce, pour porter un regard sur l'année... et préparer la dernière rencontre avec Bernadette Gaillard (jeudi 4 juin dans le studio de danse du lycée).
  • Ce que vous avez ressenti
    • Qu'avez-vous ressenti en voyant la pièce ?
    • Quelles émotions avez-vous envie d'exprimer ? (Vous pouvez, si vous le souhaitez, vous appuyer sur une ou plusieurs images qui vous ont marqués. Vous pouvez aussi partir de 3 mots qui vous viennent en pensant à la pièce.)
    • Quelles réflexions la pièce vous inspire-t-elle ?
  • Qu'avez-vous vu du roman dans la pièce ? Autrement dit qu'avez-vous retrouvé de L'Assommoir dans Dans ces z'eaux-là ? (pensez à l'univers, aux émotions, à des situations, des scènes, des personnages, etc.)
  • Qu'avez-vous à dire sur l'expérience que vous avez vécue cette année dans le suivi de cette création ? Vous pouvez évoquer la lecture du livre, les travaux d'écriture, les rencontres avec la chorégraphe et ses interprètes, les ateliers du jeudi matin, les passerelles avec la peinture, Paris...)
Et voici des extraits de ce qu'ils ont écrit... Il a fallu couper, beaucoup, chacun ayant beaucoup écrit ! Nous avons surtout sélectionné des passages où les élèves parlaient de leur expérience de cette année (les passages plus précisément consacrés à la pièce et à l'effet qu'elle a produit sur eux ont été bien sûr transmis à la chorégraphe !)

 
  •  
 

les élèves en parlent...


Juliette : « Je ne dirais pas ce que j'ai ressenti car aucun mot ne peut exprimer avec exactitude ces sentiments qui m'ont traversée. Quand bien même il m'aurait été donné les mots exacts, j'aurais préféré les exprimer par le mouvement, avec son langage à elle. (...) La vie est un roman propre à chacun, Zola l'a bien compris ; elle et eux en ont fait une danse, dont on a suivi l'évolution avec beaucoup d'intérêt. Et je pense que chacun peut retrouver en Gervaise une part de lui-même exposée dans cette pièce. »

Claire : « (...) la pièce m'a ouvert les yeux sur les effets de l'alcool sur un corps, mais aussi sur la répétition des actes de la vie quotidienne (...) L'ensemble du travail de l'année était particulièrement intéressant. Il est rare pour des lycéens d'avoir l'opportunité de travailler en parallèle avec des artistes, et je pense que c'est une chance inouïe d'avoir pu suivre la création de « Dans ces z'eaux-là » !
    J'ai pu me rendre compte que danse, littérature et peinture pouvaient se rencontrer, créant ainsi de magnifiques moments tels que ceux de la pièce, ou encore de très beaux textes écrits par certains élèves. J'ai vraiment ressenti une évolution du regard que je portais sur l'ensemble de ces arts. Le voyage à Paris était lui aussi inoubliable et nous a permis de vivre des choses fantastiques ! Il m'est donc impossible de rester indifférente à cette année avec la 2nde D ! »
 
Eva : « Je suis impressionnée par une telle expérience car je ne m'attendais pas à cela. Je trouve que c'est une idée vraiment intéressante car elle ouvre sur de nombreux arts et nous a permis je pense de nombreuses réflexions sur de nombreux sujets. Je suis surprise car je n'aurais jamais pensé quand j'étais au collège que ce genre de projet puisse exister et je remercie les professeurs de leur investissement sincère. Je pense que c'est une expérience qui restera dans nos mémoires. C'est une chance de pouvoir découvrir les liens entre les arts, de connaître le fonctionnement du travail de Bernadette.
    De plus le fait d'étudier le roman de cette façon m'a fait vraiment beaucoup aimer ce livre alors que je pense que si on ne l'avait pas étudié ainsi on l'aurait moins apprécié.
    Les travaux d'écriture nous ont rapprochés du livre, des personnages et ainsi de la pièce et des interprètes, ce qui a ajouté de nombreuses sensations lorsqu'on a vu la pièce.
    Pour conclure, le suivi de cette création nous a permis, je pense, d'apprécier de nombreux arts, de faire des liens entre ceux-ci ainsi qu'avec la vie et les gens qui nous entourent. De réfléchir, d'avoir beaucoup d'émotions. Et si ce genre de projet pouvait continuer d'exister je pense que cela pourrait apporter beaucoup à ceux qui aiment les émotions et réfléchir. »

Pauline : « Après avoir lu L'Assommoir, c'était encore assez vague dans ma tête. J'avais bien reconnu les différents thèmes du livre, l'histoire, la manière de vivre, mais ce n'était pas vraiment clair ni précis. Ce n'est qu'après avoir parlé avec la chorégraphe et les interprètes, mais aussi après les ateliers du jeudi matin, que j'ai pu « entrer » dans le livre et voir ce que Zola voulait faire ressortir. Les détails, la manière dont le livre a été écrit, le langage utilisé, le style, la place du corps et du mouvement dans le livre...
    La peinture m'a permis de voir que la littérature était liée avec l'art. Je me suis aperçue de cela lorsque nous sommes allés visiter Orsay. J'ai reconnu plusieurs scènes de L'Assommoir dans divers tableaux.
    La chose qui m'a fait ouvrir les yeux, qui m'a permis de m'imaginer plus réellement la vie que les gens avaient au 19è, c'est la pièce. Elle est tout le reflet du roman. Ce mot « reflet » est vraiment représentatif de cette pièce. Dans ces z'eaux-là est le reflet de L'Assommoir.

Baptiste : « Zola je n'en connaissais que la passion de ma mère pour les Rougon-Macquart. La danse, le désert pour moi, je n'y connaissais rien. La lecture du livre fut difficile, j'ai arrêté de le lire, puis j'ai recommencé et ainsi de suite. Je n'ai pas trop aimé. Cependant l'étude m'a vraiment intéressé, voir et comprendre sa manière de travailler, son idée sur l'hérédité, sa manière de faire des expériences avec ses personnages.
    Les travaux d'écriture m'ont vraiment passionné car j'aime vraiment écrire, créer des vies. J'y ai pris beaucoup de plaisir. Même à lire un de mes textes, alors que j'ai horreur de ça. »

Roxane : « Cela a été intéressant de suivre la démarche d'une chorégraphe qui a repris un roman qui a fait beaucoup parler de lui à l'époque de sa publication, mais c'est aussi étonnant de savoir que cette femme auparavant n'aimait pas le livre en question. »

Marie-Lou : « Tout au long de l'année j'ai eu la chance de travailler avec ma classe sur le livre de Zola en relation avec la danse. Avec Bernadette Gaillard, on a pu voir une vision différente de la littérature. En voyant le résultat de la pièce, on comprend plus de choses sur Gervaise, on est traversé par d'innombrables émotions, et l'histoire de Zola nous touche et nous choque à la fois.

Camille : « J'ai trouvé que ce que l'on a fait cette année m'a beaucoup apporté... déjà pour la lecture de L'Assommoir, que je n'aurais jamais lu s'il n'y avait pas eu un but précis. (...) J'ai aimé aussi le fait de suivre quelque chose durant toute l'année, comme un fil...
    Et j'avoue que quand danse et littérature se rencontrent... ça donne une ambiance de classe vraiment géniale. Merci. »




 




Marion : « Le suivi de la création a été une expérience très enrichissante ; en effet je ne pensais pas qu'à partir d'un roman une chorégraphe pouvait faire une œuvre chorégraphique.
    Le fait d'avoir suivi le processus de création nous a permis de savoir comment elle s'y est prise, par quels moyens elle est passée afin de créer du mouvement et surtout pourquoi elle s'est inspirée de L'Assommoir.
    Les passerelles que nous avons faites entre la danse, avec l'œuvre chorégraphique, la littérature, avec le roman, et la peinture quand nous sommes allés à Paris, nous ont permis de voir que tous ces arts se complètent et ont des liens forts.
    Les différents récits d'invention que nous avons écrits, dans lesquels nous insérions des passages de L'Assommoir, nous ont permis de comprendre comment l'auteur a pu donner l'ambiance voulue à son roman par des phrases longues ou courtes, des répétitions, des descriptions, etc.
    Le fait d'avoir suivi la création, les intentions, les sentiments de la chorégraphe nous ont permis de mieux comprendre certains passages, pourquoi elle avait fait tels choix. (...) »

Justine : « C'était génial d'avoir pu entrer dans les « coulisses » d'un spectacle qui était en cours de développement. En plus d'avoir lu le roman, cela m'a aidée à mieux comprendre certaines scènes. J'ai bien aimé danser des passages qui étaient dans la pièce, lors des ateliers du jeudi. (...)
    J'ai trouvé aussi que reconnaître des moments de L'Assommoir en peinture était étonnant car cela ressemblait vraiment. J'ai bien aimé faire les travaux d'écriture en relation avec le roman, c'était intéressant et amusant.
    C'est la première fois que j'entrais dans les détails d'un spectacle, c'était vraiment intéressant et inoubliable. »

Caroline : « J'ai trouvé ce travail très enrichissant et pas seulement au niveau intellectuel, il a permis à notre classe de s'investir dans un projet commun et de nous rapprocher. (...) En partant d'une lecture nous avons fait des travaux variés et agréables, le soir du spectacle on a vu notre travail porter ses fruits en quelque sorte.
    Et puis il y a eu la sortie à Paris, qui nous a fait sortir de notre routine, qui nous a fait réfléchir sur autre chose que nos sujets habituels. Dans ces z'eaux-là était un travail mathématique en somme : il fallait faire des parallèles. »

Lena : « Je trouve que d'avoir travaillé sur L'Assommoir en rencontrant Bernadette Gaillard et ses interprètes, en suivant le spectacle, a rendu la lecture plus facile et plus agréable.
    Au début je ne voyais pas comment on pouvait s'inspirer du récit de Zola pour créer une pièce chorégraphique, mais en effectuant les relevés demandés, je me suis rendu compte que les gestes et le corps étaient très présents.
    J'ai beaucoup aimé le fait de relier la littérature et la danse avec la peinture, les œuvres étudiées en classe et celles que nous avons pu voir à Paris, au Musée d'Orsay. »

Lisa : « Je trouve que lier danse et cours de français était vraiment bien. Cela nous a permis de mener un projet tout au long de l'année. On a pu rencontrer plusieurs personnes intéressantes, on a découvert des univers que l'on ne connaissait pas. Et je pense que cela nous a permis de mieux comprendre la pièce par rapport aux autres 2ndes . »

Justine : « Au premier abord ce livre ne me donnait pas envie, mais grâce aux travaux faits je m'y suis plus intéressée.(...) La journée à Paris était magnifique et ça m'a plu de voir quelques œuvres étudiées en cours dans le musée visité. J'ai trouvé bonne l'idée d'étudier un livre le long de l'année scolaire. »

Johannie : « Suivre cette création m'a permis tout d'abord d'étudier un livre dans ses moindres détails et par quelques travaux d'écriture de le voir sous un autre jour. (...) Après avoir compris le livre, les rencontres avec la chorégraphe et ses interprètes m'ont fait saisir encore d'autres points de vue du livre, et les échanges avec les autres élèves m'ont fait découvrir encore plus d'idées par rapport à cette histoire. »

 Emma : « L'expérience que vous avez donnée cette année nous a permis une ouverture sur notre culture en général. (...) Les rencontres avec la chorégraphe et les interprètes étaient vraiment une bonne idée. Grâce à cela on comprend mieux le texte et le spectacle.
    Les travaux d'écriture ont aussi permis la compréhension, mais sous différentes formes. En plus, cela nous a permis d'écrire, de laisser libre cours à notre imagination.
    Ce fut une réelle expérience, avec la découverte de Paris. Avant, je n'aurais jamais eu l'idée de lire ce livre, je me serais dit « L'Assommoir, ça a l'air ennuyeux et volumineux ». Mais quand j'ai commencé à lire le roman, je surlignais les phrases, griffonnait quelques numéros de pages sur une feuille... J'étais inspirée.
    Maintenant j'ai une toute autre idée du livre. Et la prochaine fois que je lirai un livre, je ne m'arrêterai pas à régarder la couverture puis le refermer. »
 
Margot : « J'ai trouvé ce projet très enrichissant, même si la lecture a été longue et dure, je pense que ce livre est une source d'inspiration et nous amène à réfléchir sur certaines choses de la vie quotidienne. (...) En quelques mots, j'ai adoré cette merveilleuse année avec Emile. »

Justine : « L'expérience que j'ai vécue cette année dans le suivi de cette création a été pour moi une expérience unique et inoubliable.
    Nous avons eu une grande chance de pouvoir suivre la création d'une pièce chorégraphique comme celle-ci.
    A la fin de la pièce, les deux filles ont répété une phrase chorégraphique que nous avions apprise lors d'un atelier du jeudi avec Bernadette Gaillard, et quand j'ai vu les deux filles danser cette phrase je n'ai pas pu m'empêcher de sourire.
    On a vu certaines choses inédites de la pièce comme par exemple quand Muriel a fait les marches lors de la rencontre de novembre. (...)
    Les travaux d'écriture m'ont beaucoup appris à me sensibiliser sur certaines choses.
    Plus tard, si on me parle de L'Assommoir, je me souviendrai de ma fabuleuse année de 2nde passée sur le suivi de cette création et je me souviendrai aussi de toutes les personnes qui nous ont permis de vivre cette année chargée en émotions ! »
Maeva : « Cette année je me suis vraiment sentie dans une classe à part entière, bénéficiant d'occasions exceptionnelles comme un voyage à Paris, les rencontres avec la chorégraphe, le suivi de la création artistique de Bernadette...
    Le fait de découvrir un monde artistique est une chance de s'épanouir dans notre vie future.
    La danse est une discipline ouverte, qui s'offre aux autres mondes artisitique.
    J'ai appris l'écoute de soi, de son moi intérieur, à comprendre l'opinion d'autrui. Maintenant, d'autres réflexions me viennent souvent : un questionnement intellectuel que je n'avais pas auparavant. »

Sandra : « Je me demande si le fait d'avoir, sous de multiples formes, suivi cette pièce, m'a rendue plus sensible que les autres qui, quant à eux, n'ont disposé que de la note d'intention remise lors de leur entrée dans la salle de spectacle. En dehors de cette note, ils n'ont rien eu, seulement des préjugés. Pour certains, ce n'était qu'une sortie scolaire, pour moi, c'était le résultat d'une année. Ainsi, lorsque j'ai entendu des personnes trouver ça juste beau, cela m'a rendue triste. J'aurais aimé qu'ils vivent une année comme nous.
    Toutes les expériences que j'ai vécues m'ont énormément construite. Ma vision de la danse a fondamentalement été modifiée, ainsi que de l'art plus généralement.
    Tout cela m'a permis de m'exprimer davantage librement ainsi que de m'épanouir dans l'écriture et dans la réflexion. J'ai appris à me forger ma propre opinion afin de cultiver ma singularité au sein d'une société qui pousse la communauté à agir de façon analogue. Je me suis ouverte aux autres et j'ai développé ma sensibilité. »
 
auteur(s) :

Jean-Baptiste Billé

information(s) pédagogique(s)

niveau : 2nde

type pédagogique : production d'élève

public visé : enseignant, élève

contexte d'usage : classe

référence aux programmes : Étude d'une œuvre de Zola dans le cadre d'un Atelier Artistique.

ressource(s) principale(s)

duo filles322.jpg lorsque littérature et danse se rencontrent 10/11/2008
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danse, littérature, écriture, chorégraphie Catherine Moreau

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