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l'après-spectacle: temps 2: le temps de l'expression (jeux d'écriture et oralisation)

mis à jour le 01/10/2013


sièges théâtre4.jpg

Les exercices pratiqués lors du temps de remémoration du spectacle et les premiers écrits vont permettre de lancer les débats à propos de la représentation. Les écrits pourront être utilisés dans les différents exercices de jeu décrits ci-dessous qui ne sont que des exemples tant les possibilités sont multiples; ils pourront même être mêlés pour l'écriture collective d'une forme théâtrale, offrant la vision d'un groupe sur le spectacle et point de départ d'échanges plus approfondis et argumentés, d'abord au sein des groupes, puis dans la classe entière.

mots clés : théâtre, lecture de la représentation, spectacle vivant, oralisation, écriture, jeu dramatique, parcours d'éducation artistique et culturelle


L'oral :

Le jeu du chapeau

Objectif : découvrir et partager les souvenirs des autres, être réactif, improviser verbalement.


On demande à chacun de choisir l'un des mots qu'il a notés pendant le temps de la remémoration sur un petit papier (un objet ou accessoire par exemple, ou un élément de scénographie) et on mélange tous ces mots dans un chapeau. On se place en cercle et chacun pioche un papier de manière aléatoire et doit expliquer ce que ce mot évoque pour lui. Si on tombe sur le mot que l'on a écrit, on pioche à nouveau !
 
La phrase qui résume

Objectif : travailler sur la prise de parole en groupe, oser prendre la parole

On a donc écrit chacun une phrase qui résume le spectacle. Regrouper les phrases dans des groupes de cinq à six joueurs, les lire et en choisir collectivement une. Se répartir la phrase en la découpant pour permettre une prise de parole collective.En ligne, dos au public, un premier comédien se retourne et donne sa partie de phrase. Puis le deuxième se retourne à son tour, ainsi de suite. Jouer sur la musicalité des sons donnés en fonction des mots. Accentuer les partis pris de rythme.

Exemples :

« Un monde sans soleil » : 1er comédien : « Un », 2e : « Un monde »,3e : « Un monde sans », 4e : « Un monde sans so »,5e : « Un monde sans soleil ».

« Le pouvoir se construit sur les crimes et ne peut que se répéter de la même façon. » 1er comédien : « Le pouvoir », 2e : « se construit sur », 3e : « les crimes », 4e : « et ne peut que », 5e : « se répéter de la même façon ».

(A propos du spectacle

Macbeth Kanaval,

mise en scène Pascale Nandillon)
Le jeu des pourquoi:

Objectifs : avoir de la répartie, réfléchir en groupe et commencer à argumenter


Deux lignes face à face. Une personne lance un « pourquoi ? » et un autre en face répond du tac au tac. Le groupe peut se consulter avant qu'une personne ne réponde (pas plus de 4/5 élèves par groupe pour faciliter la prise de décision rapide). Attention : il faut évacuer les fausses questions ou fausses réponses !

Exemples:

« Pourquoi » :
Tant de mouvements ?
La dernière danse ?
Cette flèche au sol ?
Les comédiens ont-ils accueilli les spectateurs ?
 
« Parce que » :
quelque chose plutôt que rien.
Ils sont en harmonie.
Il y a toujours quelque chose qui nous poursuit.
Ils souhaitaient nous faire entrer dans le jeu.

(A propos du spectacle
Meanings, NBA spectacles)
 
 
Duels en duos : j'ai adoré, j'ai détesté...

Objectifs : se faire entendre, affirmer sa différence


Se retrouver en duos et très vite sur un point du spectacle, choix essentiel de mise en scène ou point de détail, se trouver une pierre d'achoppement où les deux avis divergent très nettement ; si on ne trouve pas, on choisit deux aspects différents du spectacle mais qui appartiennent au même domaine (jeu d'acteur, ou choix musical, ou scénographie...): j'ai adoré/ j'ai détesté. Faire une entrée à deux sur l'espace plateau, choisir une position arrêtée (dos à dos, l'un assis, l'autre debout, face à face...) en fonction de la place du public, et faire entendre ces deux avis, cette différence au groupe.

Portrait sonore du spectacle

Objectifs : travailler la poésie, la matière des mots


Déambuler. Penser à un mot du spectacle vu la veille prononcé par un des comédiens. L'articuler pour soi exagérément, sans son, uniquement par le souffle. Petit à petit, essayer de voir ce qui sonne dans ce mot, comment il est possible d'étirer ses syllabes : trouver une manière de le dire. Puis commencer à y mettre de la voix. Trouver un rythme : comment répéter plusieurs fois ce mot ? Attention à ne pas lâcher les syllabes.
Puis, en cercle, créer un chœur sonore : commencer par chuchoter son mot. L'animateur, au centre du cercle, indique les crescendos et decrescendos au groupe. Quand un comédien est désigné par ce dernier, il donne son mot plus fort que les autres.
Recommencer l'exercice, mais cette fois, c'est un comédien au hasard qui dit son mot très fort et le répète plusieurs fois.

Suivant ce que l'on aura fait écrire au moment de la remémoration on pourra faire aussi créer un chœur autour des adjectifs qualifiant les émotions, des verbes des actions du spectacle, des mots qualifiant les couleurs...
 
L'écrit :
 
Les possibilités d'écriture sont nombreuses, on n'en donnera ici que quelques exemples !


Le portrait chinois :

Objectif: écriture brève, provoquer l'imaginaire, découvrir des formes poétiques


« Si cette pièce était... » : une couleur, un objet, un animal, un instrument de musique, un pays, une matière, une époque, un personnage célèbre... On peut souligner que certains metteurs en scène aiment à travailler ainsi avec leurs acteurs ou leur scénographe au moment des premières lectures. À partir de ce portrait, on peut faire écrire un petit texte.
 
Exemple de portrait chinois du héros du spectacle Ahmed le philosophe, Balagan système :

Si Ahmed était un film, il serait ..... /Inception, car je n'ai rien compris !/The Mask !/Shutter Island, pour la complexité de ses idées
Si Ahmed était un des quatre éléments, il serait .......L'air car il ne fait que bouger/La terre car il ne tient pas en place/Le feu car il sait allumer la scène/La terre car il sait se raisonner/L'air car il peut emmener des gens avec lui
Si Ahmed était une lettre de l'alphabet, il serait ......./Le S car il se tord dans tous les sens pour trouver des réponses aux questions de la vie /Le M de malin car il force les personnages à prendre des décisions/Le C de comique!/La lettre qui vient après le Z car il n'a jamais fini de parler /Le V de vérité
Si Ahmed était une soupe, il serait ............./Un composé de plusieurs légumes car il est à la fois intelligent et un homme masqué /Une soupe 8 légumes, car quand il y a plusieurs légumes, il y a beaucoup plus de goût  /Une soupe au piment, car il a le feu à la langue !!

 
Des élèves du
collège Jean Mermoz  de  Nozay
On peut évoquer d'autres exercices d'écriture poétique de ce type :

-Inventaire à la Prévert
où l'on privilégie le choc incongru de différents éléments du spectacle.

-Les cinq sens : le spectacle m'a fait penser à une couleur, une odeur ou un parfum, un goût...On en profite pour ensuite écrire un Haïku, instantané d'une sensation, au rythme très codifié (5 syllabes, 7 syllabes, 5 syllabes).

« L'avion vrombissait.
Elle a jeté un regard.
Ce fut le dernier. »

« Le seul survivant
au largage de la bombe A :
Ginko Biloba »

« Silences immobiles.
Criant sa douleur muette.
Où se cache l'amour ? »

« Aviateur enfant.
Little Boy Hibakusha.
Hiroshima boum. »

« Rien n'existe plus.
Hibakusha mon amour,
tout le ciel est rouge. »



Exemples de Haïkus rédigés à partir du spectacle
Little  boy, mise en scène Christophe Rouxel.
 
-Le récit de mon spectacle ou ma sortie au théâtre:

Objectifs : écriture longue, récit anecdotique et chronologique


A partir de tous les souvenirs que l'on a "brassés" par ces exercices de remémoration individuelle et collective, on rédige un récit chronologique de sa sortie au théâtre. On veille à la précision à la manière d'un constat de police. On essaye de décrire aussi bien ses réactions, que celles du public à l'entour, les réactions de ses voisins, concert d'éternuements comme rires bruyants. Soit on impose une stricte objectivité soit, à la manière d'un explorateur, ethnologue scrupuleux, on demande à colorer le récit de remarques et réflexions sur les curieuses coutumes du public dans ce pays inconnu. A la manière des Lettres persanes: « Comment peut-on être spectateur de théâtre ? ». On peut varier ainsi les genres, les tons et les  formes (lettre, article scientifique ou de presse...) de ces écrits.

On peut imposer des contraintes d'écriture qui souvent permettront aux élèves d'aller plus loin dans leurs propositions.
 
Exemple de déroulé d'activité :
Inviter les élèves à écrire un texte commençant par « Hier, j'ai vu un spectacle... ». Guider leur rédaction en proposant des mots à introduire progressivement dans la rédaction. Ces mots seront choisis par l'enseignant, pas forcément en lien direct avec le spectacle. Il est intéressant que ceux-ci aient plusieurs sens possibles. Il faut qu'ils puissent amener l'élève à imaginer des choses et exprimer des ressentis. Attention à ne pas donner de consignes trop précises sur la rédaction, afin de ne pas orienter le sens des textes.

Exemple de mots introduits pour rédiger un texte sur le spectacle
Les Trois Sœurs, mise en scène Patrick Pineau : « yeux », « carrière », « feu d'artifice », « trahison », « piédestal ».
Afin de favoriser la lecture, faire circuler les textes. Les élèves, moins exposés, liront plus facilement le texte d'un autre.

 
  

   
  
Exemples d'écrits à partir d'une contrainte de nombre : une phrase en un mot, puis deux, puis trois et ainsi jusqu'à huit, à propos du spectacle Alice et cetera, mise en scène Stuart Seide.

Flash
Noir lumière
Beaucoup de bruits
Mais c'est noir !
Tiens, je m'amuse vraiment
La mise en scène est intrigante
Le message politique est peut-être en décalage
Un spectacle fascinant, des acteurs brillants, soirée réussie

Kitsch
Pas kitsch
Mal au bide
De rire ou pas
Sèche-cheveux de la mort
On en rit, on en crève
Ça décoiffe, c'est pour de faux
Mais l'atomiste, lui, il est vrai, alors ?
 
Autres possibilités :

-La lettre : on adresse une lettre à l'un des personnages du spectacle, à l'un des acteurs ou au metteur en scène. Les compagnies ont souvent des sites où l'on peut adresser ces écrits, favorisant ainsi une correspondance à l'issue du spectacle.
 
Exemple d'une lettre adressée par un collégien (collège La Fontaine, Missillac) au Théâtre Dû après une représentation de Flexible hop hop !

« Chers acteurs, bonjour !
Moi j'ai bien aimé le spectacle en général, mais il y a eu des petits détails qui m'ont déplu.Par exemple la musique était trop forte.Sinon j'ai bien aimé comment était fait les « klangs », les danses et aussi les costumes étaient bien.L'espace dans la pièce a été bien rempli. Il y avait différents objets pour démarquer les différents endroits : l'usine, l'ANPE... Les machines étaient délimitées par du scotch.Bon courage à toute l'équipe. »
 
 
-Ré-écritures ou bifurcations :
On peut parodier ou pasticher une scène, créer des perturbations (faire intervenir un personnage connu d'une autre pièce de théâtre ou un héros filmique au beau milieu de l'intrigue) ou des bifurcations (et si au lieu de partir ce personnage était resté ?). Là aussi pour aider à l'écriture rien de mieux que des jeux d'improvisation de ces situations sur scène avant de passer à l'écrit !

-Avant-Après :
Avant le spectacle, à partir d'une scène ou d'un fragment choisi dans le texte de la pièce, en rédiger la fable de la façon la plus objective possible, en privilégiant l'action.
On se lit ensuite le texte de la scène ou du fragment, puis le récit pur de la fable que l'on a rédigée. Cet exercice n'est pas simple car il faut se garder de toute interprétation (l'équivalent d'une lecture plate, blanche d'un texte.)
Après le spectacle on propose une deuxième phase d'écriture qui rend cette fois-ci compte de la dramaturgie scénique et de la spécificité du théâtre : on raconte la même scène ou le même fragment en privilégiant la description minutieuse de ce moment de la représentation. Les mots « scène », « décor », « projecteur », « cour » et « jardin », proscrits dans le premier exercice, sont ici les bienvenus, ainsi que tous les signifiants scéniques. On pourra également livrer un témoignage qui concernera la communication entre les personnages et les effets de jeu, en signalant les rires, les réactions du public .

On s'efforcera de toujours passer sur le plateau pour oraliser ces écrits, leur donner souffle, corps et voix, et ils pourront aussi constituer la matière textuelle d'une petite forme élaborée à partir du spectacle vu en commun.
 
auteur(s) :

catherine le moullec, coordonnatrice théâtre académique

information(s) pédagogique(s)

niveau : tous niveaux

type pédagogique :

public visé : non précisé

contexte d'usage :

référence aux programmes :

ressource(s) principale(s)

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