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lire et écrire avec un auteur en résidence

mis à jour le 24/04/2012


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Rendre accessible la littérature contemporaine aux élèves, travailler à partir de mises en écriture variées : tels ont été les objectifs du stage académique des 22 et 23.03.2012 à la Maison Gueffier (85). Les enseignants ont rencontré un auteur et son œuvre, ils ont également échangé autour de diverses mises en œuvre pédagogiques.

mots clés : lire, écrire, auteur, résidence, collège, maison Gueffier


la maison Gueffier


Le stage s'est déroulé à la maison Gueffier, centre de ressources littérature et écriture du Grand R, scène nationale de la Roche sur Yon. La Maison Gueffier rend possible la rencontre des élèves avec ses auteurs en résidence. Pour Christophe François, responsable de la Maison Gueffier, cette rencontre « permet à l'élève d'éprouver au présent la vitalité de la littérature, du travail de la langue, des recherches qui l'animent pour dire un monde lui-même en mouvement et en métamorphose. C'est aussi la découverte d'une voix singulière, l'auteur cherchant sa propre langue, et l'occasion de montrer la diversité du champ littéraire, la multiplicité des formes écrites. » Chaque mois de juin, Christophe François présente aux enseignants les auteurs en résidence au cours de l'année scolaire à venir. Ainsi Oliver Rohé a été accueilli à la maison Gueffier du 12 au 23 mars 2012, il est intervenu dans des classes de collèges, lycées et IUT.



Les élèves lisent leurs travaux d'écriture devant l'auteur
 

une classe de Troisième


Patricia Morillon, professeur de français au collège Les Gondoliers à la Roche sur Yon a mené un travail avec sa classe de Troisième sur un roman d'Oliver Rohé. Le projet a commencé en juin 2011 : après la présentation faite par Christophe François, l'enseignante a sélectionné "Terrain Vague" : « d'une part ce texte me plaisait, et d'autre part, malgré sa difficulté, s'insérait bien dans le cadre du programme d'une classe de troisième ».

le déroulement de la séquence


"Terrain Vague" est un court récit (61 pages) paru aux éditions Allia en 2005. C'est le flux de conscience d'un ancien tortionnaire, qui est assis face à la mer.
Patricia Morillon a consacré un premier temps à l'étude de l'œuvre : « après l'avoir lue intégralement, les élèves l'ont analysée en cours. L'axe retenu était La voix du Mal : peut-on faire parler le Mal ? C'était un axe intéressant car en lien avec le programme d'histoire : l'étude des dictatures et du génocide juif. Cette étude a permis à certains tout simplement de comprendre le texte, désarçonnant tant par sa labilité - liée à la structure même du flux de conscience - que par son caractère implicite.
Dans un deuxième temps, des lectures complémentaires ont été réalisées par groupes et présentées sous la forme d'exposés : extraits du recueil de témoignages sur le génocide rwandais "Une Saison de Machettes" de Jean Hatzfeld, un article de David Gakunzi tiré de « La Règle du Jeu » « Les Madres de la Place de Mai » et la nouvelle de J. L. Borges « Requiem allemand » (in "L'Aleph").
 


Les travaux des élèves

le temps de l'écriture


Le troisième temps a été celui de l'écriture de textes en lien avec l'œuvre. Après avoir étudié le poème de Victor Hugo tiré des Châtiments, « Souvenir de la Nuit du 4 », les élèves ont été invités à écrire chacun un texte répondant au sujet suivant : « Vous rédigerez sur une vingtaine de lignes un texte dans lequel une mère/un père interpellera le narrateur tortionnaire à propos de la disparition de son enfant (qui peut être un adulte au moment où il a été tué). Le texte évoquera l'enfant de son vivant, en lien avec l'objet choisi. Votre texte écrit à la première personne devra être pathétique, et utiliser des procédés vus dans le poème de Victor Hugo. » Les élèves devaient dans le même temps choisir une photo d'un enfant/jeune adulte sur internet, la flouter (en lien avec le titre Terrain Vague), et sélectionner un objet censé avoir appartenu à cet enfant, pour préparer la « scénarisation » de la rencontre
 


Séance de dédicaces

la « scénarisation » de la rencontre


Huit élèves vont lire leur travail devant l'auteur. Cette lecture est théâtralisée : un « décor » a été créé avec des photos des enfants accrochées et légendées à la manière des photos des mères de la Place de Mai ; devant ces photos, chaque lecteur vient déposer l'objet ayant appartenu à l'enfant. Le reste de la classe défile devant les portraits, certains autres élèves posant des questions au narrateur symbolisé par une chaise vide.
Ensuite, les élèves ont rédigé des questions qu'ils poseront à l'écrivain à la fin de la rencontre, après la présentation de leur travail. Les volontaires posent leur propre question, les autres tirent au sort une question dans la « boîte à questions » qui tourne dans la classe».
 

un bilan très positif


Patricia Morillon tire un bilan très positif de ce travail : «Tous les élèves se sont exprimés lors de la rencontre, soit en lisant un texte, soit en lisant un court fragment de texte, soit en posant une question. Ils ont produit un texte, ils étaient motivés par la possibilité de le dire devant l'auteur. Ils ont pu grâce à cette rencontre partir à la découverte d'un texte que même les meilleurs lecteurs de la classe n'auraient certainement pas abordé eux-mêmes De plus, la rencontre a éclairé notablement des pans de l'œuvre, elle était d'autant plus riche que l'œuvre est intrigante et fondée sur l'implicite. Enfin, les élèves étaient flattés que l'auteur les ait félicités sur la qualité de leur écriture ».
 
auteur(s) :

Patricia Morillon, professeur de français, collège Les Gondoliers (85)

contributeur(s) :

Béatrice Clergeau, coordonnatrice Poésie, Lecture, Ecriture (D.A.A.C.)

information(s) pédagogique(s)

niveau : tous niveaux, Collèges tous niveaux

type pédagogique : démarche pédagogique

public visé : enseignant

contexte d'usage : classe

référence aux programmes :

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éducation artistique et action culturelle - Rectorat de l'Académie de Nantes