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du palais carolingien au château médiéval de Mayenne

mis à jour le 25/10/2013


dé, château de Mayenne

Extraits du dossier professeur : quoi de mieux qu'un château pour appréhender la vie aristocratique au Moyen Âge ? Dans cette visite/atelier, les élèves découvrent l'édifice mayennais qui fut résidence seigneuriale et siège de pouvoir. (ce dossier ainsi que le livret élève sont téléchargeables en bas de page)

mots clés : Moyen Âge, carolingiens, palais, aula, seigneurs, loisirs


Le château de Mayenne : du palais carolingien au château médiéval


Dans la seconde moitié du 9e siècle, le Comté du Maine (dont fait partie la Mayenne) prend une importance stratégique en raison des invasions normandes et bretonnes (entre 840 et 870).

la France au XIeÀ la suite de ces invasions, le pouvoir royal reprend en main la région et installe des militaires à la tête de places stratégiques. C'est dans ce contexte qu'est édifié le palais carolingien de Mayenne, vers 900-920, constitué d'une grande salle d'apparat, l'aula, et d'une tour carrée, qui s'élève à quatorze mètres. Cet ensemble exceptionnel est l'un des très rare exemples d'architecture civile et militaire encore debout. En dehors des églises, peu de témoignages ont subsisté. On accède au logis par le premier étage, celui de la partie noble, comprenant l'aula ; le rez-de-chaussée est purement utilitaire, servant de cellier.

Les difficultés du pouvoir royal à partir du XIe siècle permettent aux seigneurs de Mayenne d'acquérir une certaine autonomie. Le palais devient héréditaire et appartient à une famille solidement implantée. Des transformations architecturales sont alors réalisées afin de montrer la puissance des propriétaires. Au XIIe siècle, de nouvelles transformations en font plutôt un château défensif, surélevé d'un étage et les niveaux inférieurs remblayés.

Au XIIIe siècle, le roi de France reprend progressivement son autorité sur les seigneurs autonomes. Le château est agrandi et transformé en véritable place forte avec un donjon circulaire, une grande basse cour (le parc actuel), une enceinte destinée à renforcer son caractère défensif et un châtelet d'entrée. Les seigneurs de Mayenne sont alors définitivement sous le contrôle royal.

À partir du XVe siècle, le château est une garnison durant la guerre de Cent Ans, puis les guerres de Religion. Il est flanqué d'une tour d'artillerie pour s'adapter au nouvel art de la guerre. Cependant, la famille de Mayenne s'est éteinte ; le château n'est plus alors un lieu de résidence aristocratique.
 

Le lieu de résidence du seigneur

Un groupe d'élèves devra présenter l'aula carolingienne au reste de la classe

l'aula carolingienne
 
Une découverte exceptionnelle
Jusqu'en 1993, on pensait que le château de Mayenne avait été construit au début du XIe siècle. Or, en faisant tomber les enduits recouvrant les murs de l'aula, on a découvert des arcades en briques encore en très bon état. Suite à cet événement, on a effectué des fouilles archéologiques. Le bâtiment datait en fait de l'époque carolingienne (10e siècle) et ressemble plus à un palais qu'à un château. C'est l'un des très rares exemples en Europe d'architecture civile et militaire de l'époque carolingienne.

Le palais carolingien

Le palais carolingien est composé de l'aula, du cellier et de la tour carrée. On accédait au cellier (lieu de conservation) par une trappe et c'est une tourelle d'escalier, aujourd'hui disparue, qui permettait de desservir les différents étages de la tour carrée (logement, sûrement les chambres de la famille seigneuriale. L'ensemble était bordé par trois terrasses extérieures, clôturé par un rempart.

Les arcades
L'aula était éclairée par de larges ouvertures en briques. On les appelle des arcades car elles sont en forme d'arc. Chacune des arcades encadrait une fenêtre, donnant à l'origine un caractère très lumineux etvnoble à cette salle et indique que l'on est dans un lieu de prestige.
Au Moyen Âge, les vitres sont rares et plutôt réservées aux églises. Souvent on y accrochait des tapisseries ou des peaux tannées. Ce sont essentiellement les arcades en briques (composées d'argile) qui ont données la date de la construction du premier bâtiment en pierre, vers 900-920.
L'aula, salle publique
L'aula carolingienne, terme latin qui a donné, en français comme en anglais, le mot hall, est un espace public du palais carolingien.
Au cœur du palais carolingien, c'est dans cette grande salle que le représentant du pouvoir recevait ses vassaux et autres invités de marque. Salle de réunion, il y transmettait les décrets royaux et toutes les décisions importantes (déclaration de guerre, préparation à une bataille, gestion économique des possessions,...).
Le seigneur prenait aussi ses repas et organisait banquets et fêtes dans cette salle de réception, où se déroulaient toutes les cérémonies adoubement, mariage, fêtes religieuses,...).
Cette grande salle d'apparat servait aussi de cour de justice, s'il y avait des conflits sur ses terres, concernant les gens du peuple ou les hommes de haut rang. Ces conflits ne pouvaient être réglés que par l'intermédiaire du médiateur à savoir le seigneur, qui seul avait décision de justice.

L'aula au fil du temps

Dans l'aula chaque période de l'histoire a laissé des traces sur les murs.
Au XIIIe siècle, les deux arcades centrales ont été bouchées pour permettre la construction des voûtes. Des portes en arc brisé sont venues s'insérer sous les deux autres arcades. Ces portes s'ouvrent sur un couloir qui dessert les étages du donjon construit à cette même époque.
Au XVIIIe siècle, à l'époque carcérale, la salle était divisée en deux cachots donnant sur le couloir du donjon par des guichets carrés. Le guichet de droite, bouché, est encore visible.
 

La vie quotidienne, le confort de vie dans le château

Un groupe d'élèves devra présenter une lampe à huile au reste de la classe

lampe à huile, XIe
 
L'absence de confort
Au Moyen Âge, le confort dans les habitations est sommaire et les conditions de vie sont bien différentes d'aujourd'hui. Les différences sont importantes selon les catégories sociales, mais le château n'est pas non plus un lieu confortable.
L'eau courante n'existe pas : les puits, les fontaines et les rivières sont les points d'approvisionnement en eau. C'est pourquoi les villes, comme celle de Mayenne, sont construites au pied de la rivière.

Des habitations mal isolées
Les habitations sont très mal isolées, ce sont des nids à courant d'air, malgré l'épaisseur des murs. Pour y remédier, des tentures et des tapisseries sont disposées sur les murs pour calfeutrer les fissures. De la paille pouvait joncher le sol pour l'isoler et des fleurs coupées servaient à camoufler les mauvaises odeurs.
Il n'y avait pas non plus de chauffage. La chaleur d'une cheminée réchauffait l'air mais il n'y en avait pas dans toutes les salles du château. Des braseros, récipients métalliques remplis de braises, pouvaient combler l'absence de cheminée.
En ce qui concerne la fermeture des fenêtres, le verre était peu souvent utilisé car trop coûteux. Des volets en bois pouvaient fermer ces ouvertures mais occultaient la lumière. Des tentures, des peaux tannées très fines, des vessies de porc étaient disposées aux fenêtres. Elles empêchaient les courants d'air et offraient la luminosité du jour dans les pièces, même si celles-ci demeuraient très sombres.
L'éclairage
La lumière du jour ne suffit pas, il est donc nécessaire de se servir d'un éclairage artificiel dans les habitations du moyen âge. Cependant l'éclairage reste rare par souci d'économie et aussi il peut faire courir des risques fréquents d'incendies. Comme les cheminées permettent de grandes flambées, on se contente souvent de la lumière produite par le foyer. Sinon, pour créer un peu de lumière, on utilisait essentiellement des lampes à huile, à suif, des chandelles et, pour l'extérieur des torches.
Les lampes à huile sont soit en terre cuite chez les gens du peuple, soit en bronze chez les bourgeois et les seigneurs. Pour récupérer l'huile pour les lampes, il suffisait de faire fondre de la graisse animale comme du boeuf ou du mouton, appelée  « suif » . On pouvait également utiliser des plats « lèchefrites » mis dans la cheminée pour récolter la graisse d'une viande qui rôtit.
Les chandelles, constituées d'une tige de jonc entourée de suif, étaient plus pratiques et moins chères que les lampes à huile. Elles se fixent sur un chandelier, ou encore dans le sol ou le mur et parfois suspendues au plafond. Les cierges en cire d'abeilles, du fait de leur prix, sont eux réservés à la noblesse et à l'église.
La mèche des chandelles et lampes à huile est souvent une cordelette tressée en fibres végétales, en chanvre ou lin. La torche est un bâton de bois enflammé, accroché au mur ou simplement tenu à la main.
 

Divertissement et loisirs du seigneur

Un groupe d'élèves devra présenter le jeu du tric trac au reste de la classe.
 
Les jeux
Au Moyen Âge, les divertissements tiennent une place importante et sont répandus dans toutes les couches de la société médiévale. Ils sont donc très présents dans la vie seigneuriale, surtout lorsque le seigneur n'est pas en guerre. Certains jeux, coûteux et exigeant un personnel nombreux, ne sont d'ailleurs accessibles qu'à l'aristocratie.
Les jeux d'extérieurs sont de bons entraînement physiques : tournois, combat de lutte, jeu de lancers. Les seigneurs pratiquent déjà l'ancêtre du foot et du tennis : la soule et le jeu de paume.

La chasse et la pêche
Ce sont des jeux d'extérieur qui exigent un équipement coûteux et un personnel nombreux. La plus belle des chasses est la chasse au faucon , accessible aux dames : des rapaces de haut vol (gerfaut, faucon) ou de bas vol (vautour), minutieusement dressés, attrapaient des rongeurs et de grands oiseaux (hérons, grues, canards).
L'art de la fauconnerie est un des plus délicats. Les seigneurs aiment se faire représenter allant à la chasse sur leur sceau, le faucon au poing. La meute est également un des éléments caractéristiques de la maison seigneuriale avec ses chenils, ses dresseurs. Les chiens, particulièrement entraînés, sont de taille et de race sélectionnées.
La pêche en rivière ou en étang est souvent aussi sportive, comme la pêche à la loutre ou au saumon, avec tridents, chiens et filets lestés de plombs.

Autres divertissements

Le véritable sport de l'aristocratie médiévale c'est la guerre. Mais, du fait que l'on ne peut continuellement guerroyer, on se livre au tournoi ou à la joute. Toutefois la différence entre ces deux faits d'armes reste difficile à cerner. Les tournois rassemblent sans doute des équipes plus fournies que les joutes et s'effectuent en rase campagne. Le seigneur cherche à s'illustrer dans ses tournois. Ces jeux militaires contribuent à l'apprentissage puis à l'entraînement à la guerre. Ce sont de grandes fêtes organisées pendant deux ou trois jours.
Le seigneur aime également festoyer lors de grandes réceptions et autres banquets. Musique, décoration et mets raffinés doivent éblouir les invités. À la fin du repas, bouffons et acrobates font la joie des convives en racontant des histoire drôles, en faisant des acrobaties ou en jonglant. Les trouvères chantent leurs ballades qui content les aventures et les amours de valeureux chevaliers. Ainsi, on danse, on écoute de la musique.
pion du jeu de tabula

Le jeu de tabula

À l'intérieur, on joue aux jeux de société qui sont souvent des jeux de dés ou des jeux de plateau : les échecs, le tric trac, le mérelle, les dames. D'ailleurs, de luxueux coffrets de jeux s'offrent en gage d'amitié dans les milieux notables et aristocrates.
La collection présentée au musée est exceptionnelle tant par la quantité que par la qualité des objets. Ces objets ont été découverts dans le cellier carolingien pendant les fouilles archéologiques de 1996-2000.
Le jeu du tabula est l'ancêtre de l'actuel tric trac ou backgammon. Ce jeu fut pratiqué durant toute la période médiévale et dérive d'un jeu antique. Il se joue à deux et mêle hasard et intelligence tactique. Il faut pour y jouer : un plateau de jeu (le tablier), trois dés et trente pions. L'objectif du jeu est de faire sortir rapidement tous ses pions du plateau après leur avoir fait suivre un parcours de vingt-quatre flèches grâce à ses lancés de dés.
La noblesse des matériaux et le raffinement des décorations en atteste le caractère aristocratique. Le plateau, en grande partie restauré, est en bois. Les petites lamelles de bois sont des flèches en os de bœuf, ornées de décors géométriques : croix, ocelles, traits, cinquante-deux pions ont été retrouvés, taillés dans trois matières différentes : le bois de cerf, l'os de bœuf et l'os de cétacé. Plusieurs types de décors apparaissent là encore : décor géométrique (cercles, ocelles, rosaces), animalier (oiseaux, animaux à quatre pattes, animaux imaginaires).
 
auteur(s) :

Alain VIOT – Elisabeth POISSON, Coordination territoriale d’éducation au patrimoine Pays d’art et d’histoire Coëvrons-Mayenne

éditeur(s) :

Claudie Ferchaud

information(s) pédagogique(s)

niveau : 5ème

type pédagogique : activité de découverte

public visé : enseignant

contexte d'usage : sortie pédagogique

référence aux programmes : L'Occident féodal, XIe-XVe siècle  

thème 1- Paysans et seigneurs

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documents complémentaires

le dossier pédagogique enseignant au format pdf (4,2Mo) le livret élève (.pdf 4Mo)

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