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enseignement explicite

concours d'écriture de nouvelles - en confinement

collège Joséphine Baker du Mans en éducation prioritaire renforcée

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Sophie Rousseau-Grousson, professeure de lettres au collège Joséphine Baker du Mans (en éducation prioritaire renforcée), raconte comment, malgré l’éloignement, elle poursuit l’accompagnement de ses élèves dans la rédaction de leurs textes, en perspective du concours d’écriture de nouvelles en éducation prioritaire.

Les consignes de réécriture qu’elle leur propose relèvent d’une posture non de correcteur, mais d’ « ami critique », qui « allie la bienveillance à l’exigence ».
Pour aller plus loin, voir l'interview d'Anne Jorro sur le lien suivant Devenir ami critique - Entrées Libres.

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Depuis le 16/03/20, je communique avec mes élèves de 3è via la messagerie d'E-lyco. Je leur avais présenté le projet d'écriture comme un travail collaboratif, le confinement l'a transformé en travail individuel. Pour autant, une petite dizaine d'élèves a décidé d'aller au bout du projet et m’envoie ses textes en construction.
Lorsque je reçois une production, je commence par en faire une lecture complète. J'utilise ensuite un code couleur avec une légende simple. J'insère des conseils et de courtes consignes de réécriture. J'essaie d'être la plus explicite possible, en ajoutant des notions de cours vues ensemble préalablement.
Les élèves jouent le jeu, se corrigent et me renvoient leur nouvelle production.
Je prends soin de beaucoup les encourager.

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EXEMPLES DE CONSIGNES – SIMPLES – DE REECRITURE

Pour améliorer la correction de la langue :
Les verbes que j'ai soulignés doivent être conjugués soit à l'imparfait soit au passé simple. A toi de trouver le temps qui convient selon chacune de tes phrases. Ainsi tu travailles la concordance des temps et la conjugaison !

Mets les verbes soulignés au passé simple (→ actions brèves et successives)
Mets les verbes en rouge à l'imparfait (→ descriptions et actions envisagées dans leur durée)

Tu parles des 2 sœurs et tu écris « ils » pour les désigner → à modifier lors d'une relecture attentive de ton texte.

Est-ce le bon terme? Sois précis.


Pour mieux caractériser les personnages :
 Mets-toi dans la peau d’un narrateur qui sait tout de Romane (→ ce qu'elle fait mais aussi ce qu'elle pense).

Il faut trouver un prénom à chaque jumelle : tu ne peux pas les appeler « la brune » et « la blonde » pendant toute l'histoire.

Trouve d'autres expressions pour désigner Romane. C'est trop répétitif.

On doit apprendre à connaître Romane. Quel est son caractère ? Quels sont ses goûts ? Ses pensées ?..

 Sois bienveillante avec tes personnages, ces 3 filles ont des qualités, à toi de les montrer à tes lecteurs ! Et elles peuvent aussi s'entraider !


Pour organiser et développer l’intrigue :
Rappelle-toi le schéma narratif... Tu peux poursuivre ton histoire en créant des péripéties, un élément de résolution et une situation finale.

Quel est ce message qui la décide si vite ? C'est peut-être utile de le préciser... ou alors c'est une ellipse qu'il faudra que tu expliques par la suite...

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Elèves et parents sont sensibles à cette démarche qui leur offre une respiration dans leur quotidien confiné, comme en témoigne ce courriel d’une mère d’élève de 3ème :

« Pour ma part, je sais que X apprécie les échanges que vous avez, cela ponctue un peu ses journées, il sent que son travail est valorisé. Parce que oui, on ne se le cache pas, c'est malgré tout compliqué de motiver nos enfants à travailler.
J'ai à cœur de l'accompagner dans chacun de ses devoirs, puisque je suis aussi confinée, comme beaucoup de monde, et c'est avec plaisir du coup que l'on peut travailler ensemble sur des révisions, des sujets de DNB, ou encore cette nouvelle (qui a été un vrai échange pour le déroulement de l'histoire).
Juste vous dire que vous apportez beaucoup à nos enfants, à mon enfant, par ces quelques messages envoyés, et ce suivi que vous faites.
Alors tout simplement merci Madame. »

Nous n’ignorons pas que continuer à travailler avec les élèves qui n’ont que peu ou pas de moyens de se connecter ou de recourir à un traitement de textes peut se révéler très compliqué. A la question du matériel à disposition s’ajoute celle de son utilisation, que tous ne maitrisent pas…
Pour faciliter les choses, on peut imaginer que la réécriture porte successivement sur des parties restreintes du texte, que les élèves communiquent leur travail en envoyant une photo de leur texte ; le retour sur leur travail peut éventuellement se faire à l’oral (sous la forme d’un message enregistré envoyé par mail, par exemple).
Bon courage à tous !






 

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