Étape 1 – Suite à un travail sur le lexique et sur la conjugaison, il est proposé aux élèves d’écrire un texte à contrainte qui doit intégrer les occurrences étudiées.
Par exemple, après un travail sur les homonymes mené dans une séance consacrée à la fable, les élèves doivent composer un texte en suivant cette consigne :
Fabriquez un court texte, cohérent et ayant du sens, de cinq à dix lignes dans lequel vous emploierez un minimum de six homonymes vus et définis dans les exercices 1 et 2 page 201 du manuel.Étape 2 – Les élèves, seuls ou par deux, écrivent ce petit texte. A leur disposition, des outils de langue (dictionnaires, conjugueurs) leur permettent de se relire au mieux. Les élèves les plus en avance aident l’enseignant à corriger les autres élèves en passant dans les rangs.
Une première modalité de différenciation peut apparaître ici : ainsi nous pourrons moduler les objectifs de la taille ou du nombre de mots spécifiques attendus dans certaines dictées en fonction de nos apprenants ; ou encore désigner certains mots travaillés et estimés particulièrement difficiles pour certains élèves, qu’ils devront utiliser à coup sûr. Double réussite : l’élève scripteur, futur lecteur de la dictée, aura l’occasion d’en conserver une trace mémorielle d’autant plus forte grâce à la lecture répétée.
Étape 3 – La restitution orale des élèves permet à l’enseignant, mais surtout aux élèves, d’apprécier la difficulté proposée par chaque texte en termes d’orthographe lexicale ou de flexions verbales. Pour sélectionner le texte, plusieurs modalités se présentent : faire voter collectivement les élèves pour la dictée de leur choix, ou encore séparer la classe en plusieurs groupes et leur faire faire une présélection.
L’enseignant doit s’accorder ensuite quelques minutes pour relire posément le texte proposé, le modifier au besoin avec son scripteur original, qui va par la suite lire cette dictée à ses camarades. La ponctuation doit faire l’objet d’une attention particulière (on remarquera que dans l’exemple proposé que celle-ci n’est pas suffisamment corrigée).
Fabio filme la correction au tableau
Étape 4 – L’élève auteur de sa dictée est invité « à faire la dictée » à ses camarades suivant les trois temps bien connus : lecture de découverte, lecture lente de dictée, relecture. Un membre de la classe ira pendant ce temps à l’ordinateur et copiera la dictée via un logiciel de traitement de texte, sans que les autres élèves ne voient ce texte écrit. L’enseignant pourra, au préalable, désactiver le correcteur orthographique du logi-ciel.
L’élève dictant à ses camarades sa production enregistre l’intégralité de sa prestation via un enregistreur (MP3, smartphone sans carte sim, casque micro sur un ordinateur). Les élèves sont bien sûr avertis que ce travail enregistré fera l’objet d’une remise en ligne. Leur accord et celui de leurs parents est essentiel.
Pendant ce temps, l’enseignant peut consacrer son temps à aider les élèves dans leur dictée. Les élèves à l’ordinateur et utilisant le dictaphone jouissent ainsi d’une grande autonomie.
Étape 5 – Relecture obligatoire pour tous les élèves, y compris l’élève qui est à l’ordinateur, à qui il sera demandé, à tout le moins, de souligner ses verbes conjugués, de mettre en gras les mots homonymiques.
Étape 6 – La correction proposée est enregistrée via un appareil vidéo qui pourra être un camescope indépendant, un smartphone sans connexion ou encore une webcam. L’objectif est de toujours proposer à un élève d’occuper un poste technique d’opérateur : cadreur dans le cadre de l’utilisation d’une caméra ou d’un smartphone, producteur si une webcam est utilisée.
La version informatique de la dictée, écrite par l’élève volontaire qui était à l’ordinateur, est vidéoprojetée. Celle-ci sert de base pour la correction filmée.
Aimy gère l'enregistrement vidéo depuis l'ordinateur
L’enseignant est le seul à apparaître dans la vidéo afin que seule son image soit en jeu. En revanche, la correction permet la participation de toute la classe en proposant des résolutions, des explications de chaque difficulté, chaque dilemme orthographique, homophonique, grammatical… Le but (et l’objectif) avoué aux élèves est bien que d’autres élèves puissent comprendre la correction de cette dictée en toute autonomie. Ce qui fait que toute question posée par les élèves est intéressante à traiter puisque cela peut-être la question de n’importe quel élève "internaute".
Autre modalité de correction : si une webcam est utilisée, il est possible de laisser un élève corriger par lui-même sa dictée écrite sur le cahier en le guidant au point par point, le film se contentant de représenter ses mains et sa feuille, qu’il corrigera ou annotera au besoin.