COMPETITIONAitade José Maria de Orbe
avec Luis Pescador, Mikel Goenaga
Espagne 2010 1h25 vostf digibéta
Première française
Aita figure sous la catégorie « drame », mais le mot ne convient pas. Le lieu qu'il occupe tient à la fois du documentaire, de la fiction et de l'essai. Il s'agit d'une vieille maison médiévale située dans le village basque d'Astigarraga, du gardien qui prend soin d'elle, du prêtre qui vient s'entretenir avec lui. Il n'y a pas d'histoire, à proprement parler, bien que le père du titre suggère que quelque affaire de filiation cherche ici à se dénouer. Il n'y a que l'attention amoureusement portée au lent, à l'irrésistible travail de la hantise : les ombres ou les moissures sur des murs ; les sons qui tout à coup montent, symphonie, pluie, parole rare ; le jardin autour de la maison qui est aussi, étrangement, un jardin à l'intérieur de la maison. La hantise, on le sait, peut être une définition du cinéma : celui-ci est hanté, c'est l'art des fantômes ; des projections finiront d'ailleurs par ajouter leurs propres motifs, leur herbier à celui que dessinaient déjà les nuages, les feuilles, les taches... La tempête guette, l'orage va éclater, né de la double accumulation du temps et des images dans les murs. La hantise, on le sait également, est une autre manière de désigner le simple fait d'habiter : celui qui habite est un hôte, autrement dit un esprit, un fantôme en puissance. Aita est un splendide poème visuel - extraordinaire travail du chef opérateur Jimmy Gimferrer - qui rappelle ce qu'habiter veut d'abord : être habité, devenir soi-même « en demeure ».
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La vida útil de Federico Veiroj
avec Jorge Jellinek, Manuel Martinez Carril, Paola Venditto
Uruguay/ Espagne 2010 1h07 vostf 35MM
Les films qui rendent hommage au cinéma sont aujourd'hui légion, mais combien sont-ils à être à la fois aussi légers et aussi profonds que La Vida util ? Jorge travaille depuis vingtcinq ans à la Cinémathèque uruguayenne : celle-ci se porte mal, les salles se vident, l'âge d'or de la cinéphilie a vécu, et pourtant c'est le moment que notre héros à la grise mine mais à la silhouette imposante choisit pour donner une ampleur proprement cinématographique à sa vie. Federico Veiroj, qui y a lui-même travaillé, mélange acteurs professionnels et employés de la Cinémathèque de Montevideo dans leurs propres rôles. Les discussions, l'érudition, l'émission de radio, les problèmes sont vrais, mais le film est ce qu'il est : un film, pleinement, faisant de l'hommage non pas un adieu, mais une manière de dire bonjour au cinéma, de le recommencer. L'image est en noir et blanc, mais sur la bande-son bruissent des réminiscences héroïques, des chevauchées, d'autres Amériques... Jorge s'aventure dans la ville, se souvient des rues et des carrefours de L'Aurore de Friedrich Wilhelm Murnau : retour, alors, aux premiers temps du cinéma. Tout est mélancolique, tout dévale la pente de la fin. Tout est drôle, en train de venir, de revenir : c'est une comédie. Qu'est-ce que le cinéma ? Non pas un refuge hors la vie, comme on le croit souvent. Le cinéma est l'usage de la vie, la vie trouvant son usage, La Vida util.
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Rencontres du cinéma indépendant de La Roche-sur-YonLas Acacias de Pablo Giorgelli
avec Germán De Silva, Narya Calle Mamani, Hebe Duarte
Argentine 2011 1h25 VOSTF 35mm
Sur l'autoroute qui relie Asunción à Buenos Aires, un camionneur doit emmener avec lui une femme qu'il ne connaît pas et son bébé. Ils ont devant eux 1 500 kilomètres, et le début d'une belle histoire.
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site du festival :
http://www.fif-85.com/dossier de presse [pdf]