1 - Regard sur le corps féminin et ses enjeux.
Plus intéressant que l’idée que les femmes font maintenant ce que font les hommes est l’idée que les femmes ont une manière bien particulière d’aborder les questions artistiques. La photographie permet un rapport au corps et à la réalité.
Idée que Tina Modotti voit ce que les autres ne voient pas, montre ce que les autres ne montrent pas.
Hannah Arendt, philosophe elle-même très engagée dans une position de création et de lutte, pense avec beaucoup de lucidité et de recul historique la condition des femmes.
Distinction capitale entre monde privé et monde public. Économie et politique.
Simone de Beauvoir Le deuxième sexe. Idées qui sont le fruit de la confrontation avec le réel et la réalité des combats du XXème siècle.
2 - Des artistes qui sont des femmes.
De la muse à la créatrice, il s’agit de réfléchir sur ce que l’art pratiqué au féminin a à nous dire.
> Mexique 1900-1950 page 159. Article Artistes femmes, femmes puissantes de Paulina Bravo Villareal.
> Exemples d’artistes contemporaines. Exposition Elles du Centre Pompidou.
3 - Un art photographique qui prend politiquement corps.
> Chapitre du livre de Federica Muzarelli Femmes photographes – Émancipations et performances (1850-1940) qui est consacré à Tina Modotti et qui s’interroge sur le corps comme praxis politique dans son œuvre et sa vie.
Au total, émancipation de la vie face à ce qui l’aliène, produite par le regard devenu œuvre d’une artiste qui se trouve incontestablement être une femme. La beauté du paradoxe est que la photographie est réputée figer la vie. Le mythe de Tina Modotti est peut-être issu de cet usage vivant de la photographie conçue comme un pouvoir de faire naître la vie à partir de ce qui n’en est plus qu’une trace. La vie ne peut chez elle être pensée comme l’explication de l’œuvre. Elle en est le prolongement, elle en constitue la forme autant que la matière première.
Stéphane Petrocchi, professeur de philosophie - Lycée Guist’hau de Nantes.