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connaissance scientifique du développement durable

mis à jour le 17/12/2008


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Compte-rendu de la conférence de Jacques Chevallier, directeur de recherche au Gregum : « Introduction générale à la compréhension du concept de Développement Durable » dans le cadre d'un stage à l'Université du Maine

mots clés : développement durable, changement climatique, écologie


Quelle problématique ?


Quelles questions poser ?

Croissance ou Développement : les deux mots aux sens distincts, impliquent des logiques économiques différentes
  • durable : quelle échelle temporelle ? Sur 1, 2, 3 générations, sans que ce soit de la vaine prospective ? Quelle échelle géographique ? Globale ou locale ? think global, act local, oui mais à quelle échelle cela s'applique ?
  • qui sont les acteurs ? Les bénéficiaires ? stratégie gagnant-gagnant ?
  • quelle gouvernance ? expression anglo-saxonne qui ne signifie pas gouvernement mais quel type de coordination la plus horizontale ou la moins hiérarchique possible)
  • un nouveau mode de partage, une nouvelle équité ? À quelle échelle ? Intra-nationale ou internationale ?
Quelle matrice idéologique derrière ?
Socio-centrée, écolo-centrée, économico-centrée ?


=> des défis inédits qui impliquent des démarches empiriques, non définitives...
 

Quels enjeux environnementaux ?


Le changement climatique :

L'expression en français : « changement climatique », considérée comme plus pertinente pour rendre compte de la totalité des phénomènes affectés, a été préférée à celle de « réchauffement climatique »  par le Giec. (Cf. tableau ci-dessous).
Le changement climatique reste employé, mais dans la configuration précise concernant l'élévation des températures et ses conséquences sur l'écosystème (voir « Le réchauffement climatique », la Documentation Française)
 
Climat

Au sens étroit du terme, climat désigne en général le « temps moyen », ou plus précisément une description statistique en termes de moyennes et de variabilité de grandeurs pertinentes sur des périodes allant de quelques mois à des milliers ou des millions d'années. La période type est de 30 ans, d'après la définition de l'organisation météorologique mondiale (OMM). Ces quantités pertinentes sont le plus souvent des variables de surface telles que la température, les précipitations et le vent. Au sens large du terme, climat désigne l'état du système climatique, y compris une description statistique de celui-ci.

Sources communes : glossaire du Giec III, 2001
Changements climatiques

Les changements climatiques désignent une variation statistiquement significative de l'état moyen du climat ou de sa variabilité persistant pendant de longues périodes (généralement, pendant des décennies ou plus). Les changements climatiques peuvent être dus à des processus internes naturels ou à des forçages externes, ou à des changements anthropiques persistants de la composition de l'atmosphère ou de l'affectation des terres. On notera que la Convention-cadre des Nations unies sur les
changements climatiques (CCNUCC), dans son Article 1, définit « changements climatiques » comme étant des « changements de climat qui sont attribués directement ou indirectement à une activité humaine altérant la composition de l'atmosphère mondiale et qui viennent s'ajouter à la variabilité naturelle du climat observée au cours de périodes comparables. » La CCNUCC fait ainsi une distinction entre les « changements climatiques » qui peuvent être attribués aux activités humaines altérant la composition de l'atmosphère, et la « variabilité climatique » due à des causes naturelles. Voir également
Variabilité climatique.
 

Historique : comment l'idée de changement climatique est-elle apparue ?


Durant la décennie 80 ont été identifiées des « crises climatiques », par ex. dans le Sahel Ouest avec des sécheresses continues conduisant à une exagération des variabilités traditionnelles du climat local, ou avec le dérèglement de El Nino dans le Pacifique méridional. Le 1er rapport du Giec (1990) pose l'hypothèse de l'impact des activités humaines dans le processus de crise climatique. C'est dans ce contexte qu'est ratifiée par la quasi totalité  des états la Convention sur le Changement Climatique, préalable au protocole de Kyoto.

L'érosion de la bio-diversité

La disparition d'espèces vivantes, la déforestation, l'eutrophisation des rivières, les pluies acides apparaissent liées à des choix économiques désastreux en terme environnementaux et sociaux. 

=> La notion de « crise écologique » est-elle pertinente ?

Les avis diffèrent : les uns parlent de dégradations locales, considérées comme réversibles ; les autres parlent de crise globale induisant une possible irréversibilité des changements récents.
 

Les enjeux sociaux


Le retour de l'échelle intergénérationnelle dans la conscience collective :

On recommence à penser en terme de générations (trois par siècle) alors que l'accélération technologique a fait de nous des hommes du présent et de l'immédiateté.

Quelle nouvelle pertinence pour l'échelle Nord/Sud ?

La « dette écologique » recrée la différence N/S, alors que ce sont les pays du Nord qui reconnaissent leur dette...

La permanence de disparités fortes difficiles à accepter comme non modifiables

Au sein des états développés, une nébuleuse de 20% de « pauvres »

Les enjeux économiques


Transformer les modes de production traditionnels

Par une écologie industrielle ayant une éco-efficacité et en donnant la priorité aux investissements et à la recherche dans les secteurs d'avenir
Question d'actualité : est-il utile d'aider massivement l'industrie automobile si celle-ci est incapable de se transformer ? Voir l'exemple de la sidérurgie dans les années 80...

Transformer les modes de consommation traditionnels

Avec les « 3R » : réutiliser, réparer, recycler
Le retour aux circuits de transports courts, à la « saisonnalité » pour notamment les produits frais.
=> conséquences considérables sur les firmes dominantes prises de court par les changements non prévus à temps...
 

Quels leviers ?


Le mot clé : « démarche » ou comment construit-on une pratique ?

dans la sphère publique :
  • les lois et les règlements, comme les lois "eau", "air", "recyclage" des année 90 ;
  • les subventions, la fiscalité incitative

dans la sphère sociale :

  • revendications, manifestations, pressions par des lobbies, boycotts
  • groupements, coopératives « bio », pratiques de l'économie sociale

dans la sphère des ONG :

  • labellisations, certifications


(source: Wikipédia: le développement durable)

Quelle définition ?


Généalogie :

1972 : Conférence des Nations Unies sur l'environnement humain à Stockholm, renommé ensuite premier Sommet de la Terre.
1980 :  L'union internationale pour la conservation de la nature publie un rapport où apparaît pour la première fois la notion de « développement durable », traduite de l'anglais « sustainable development ».
1987 : Une définition du développement durable est proposée par la Commission mondiale sur l'environnement et le développement (Rapport Brundtland).  
1992 : Deuxième sommet de la Terre, à Rio de Janeiro. Consécration du terme "développement durable", le concept commence à être largement médiatisé devant le grand public.
1997 : Protocole de Kyoto
2002 : Troisième sommet de la Terre à Johannesburg.
2005 : entrée en vigueur du protocole de Kyoto sur la réduction des gaz à effet de serre pour la période 2008-2012.
2007- 2008 : Conférences mondiales pour préparer Kyoto II à Bali et à Poznan
=> accélération des conférences internationales et prise en compte globale, caractérisent la fin du 20ème et le début du 21ème siècles.


Le schéma « harmonieux » : le rapport Bruntland (1987) :


« Un développement qui répond aux besoins des générations du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs. »


Les déséquilibres :


Stockholm (1972) : schéma économico-centré
Rio (1992) : schéma écolo-centré
Johannesburg (2002) : schéma socio-centré (avec J. Chirac)

=> Comment tendre à l'équilibre ?
 

Bilan : quelques défis clairs :


- L'échelle nationale reste pertinente, tout en étant interdépendante des grands ensembles régionaux et des organismes à vocation mondiale
- La question du long terme se pose à nouveau
- la gouvernance ou la co-décision ne peut être que la seule forme de proposition respectable pour avancer avec tous les partenaires (sans la confondre avec un consensus général utopique)
- L'usage de logiques globales et non plus sectorielles (labels type HQE, Grenelle de l'environnement) qui court-circuitent les administrations ou les politiques.

=> Ne pas perdre de vue que si la question centrale est bien le changement climatique, il ne doit pas faire oublier les autres...
 
auteur(s) :

Jean-Michel Crosnier

information(s) pédagogique(s)

niveau : tous niveaux

type pédagogique : connaissances

public visé : enseignant

contexte d'usage : non précisé

référence aux programmes :

documents complémentaires

site web
Groupe de Recherche en géographie sociale de l'Université du Maine
université du Maine

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