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mythe, récit fondateur, histoire : construction d'un concept de la 6è à la 3è

mis à jour le 24/05/2016


romulus et rémus.jpg

Une proposition de construction spiralaire du concept de mythe et de récit fondateur de la 6è à la 3è élaborée par le groupe de réflexion à l'accompagnement de la Réforme.

mots clés : mythe, récit fondateur, Rome, Charlemagne, Napoléon, nazisme


Effort de définition

Un concept : idée générale et abstraite que se sait l'esprit humain d'un objet de pensée concret ou abstrait, et qui lui permet de rattacher à ce même objet les diverses  perceptions qu'il en a, et d'en organiser les connaissances. (défintion du Larousse)

Que permet le concept ?
  • Réactivation de connaissances antérieures
  • Greffe de nouvelles connaissances
  • Organisation de l’ensemble pour faire émerger une nouvelle compréhension du concept et pouvoir le mettre en application

Un mythe :

• Récit fabuleux transmis par la tradition. Intervention d’êtres symboliques, des forces de la nature. (Jean Leclant (dir.), Dictionnaire de l’Antiquité, PUF, Paris, 2011)
• Par extension : représentation de faits ou de personnages souvent réels, déformés ou amplifiés par l’imagination collective.
• Représentation idéalisée de l’état de l’humanité dans un passé fictif.

Récit mythologique : Récit explicatif transmis au départ par la tradition orale et qui fonde une pratique sociale.
Récit historique : Récit explicatif construit argumenté, raisonné qui repose sur des faits et se base sur des sources.
 

Proposition de mise en œuvre

On peut partir des représentations que se font les peuples d’un mythe. Chaque culture, peuple, époque, peut avoir sa propre lecture d’un mythe puisque l’on se base sur un imaginaire.
En partant d’un mythe, celui de Rome et son empire, on peut essayer d’en étudier les différentes représentations à travers le temps. Cela permet une construction spiralaire du concept avec un réinvestissement.
 

En 6e : La fondation de Rome : la naissance du mythe


Thème 2 : récits fondateurs, croyances et citoyenneté dans la Méditerranée antique au Ier millénaire avant JC.

Sous-thème : Rome, du mythe à l’histoire.

Attentes du programme :
Distinguer histoire et fiction.
Confronter faits historiques et croyances.
Comment le mythe de sa fondation permet-il à Rome d'assoir sa domination et comment est-il mis en scène?
 
Démarche :
L’élève peut mener l’enquête.
2 temps :
- Les origines de Rome à partir du mythe.
- La fixation du mythe par César et Auguste.

Les compétences

Se repérer dans le temps : construire des repères historiques
Ordonner des faits les uns par rapport aux autres.
Utiliser des documents donnant à voir une représentation du temps (frise).
Raisonner, justifier une démarche et les choix effectués

Poser des questions, se poser des questions.
Formuler des hypothèses.
Vérifier.
Justifier.
Comprendre un document
Identifier le document et savoir pourquoi il doit être identifié. (importance de la source en histoire).
 

5e : Charlemagne : une reconstruction à partir du mythe

Thème 1 : Chrétientés et Islam (VIè - XIIIè siècle), des mondes en contact.

Sous-thème : Byzance et l’Europe carolingienne

Attentes du programme :
Montrer comment naissent et évoluent des empires, d’en souligner les facteurs d'unité ou au contraire de morcellement.
Définir les fonctions de basileus et d’empereur.

Démarche :

I. Charlemagne, héritier de l’empire romain.

Montrer la volonté de Charlemagne de s’inscrire dans une continuité.

II. La recherche d’une cohésion : Aix nouvelle Rome ?

Ici : Etude d’Aix-la-Chapelle.

III. Une nouvelle construction impériale

• La titulature carolingienne se précise le 29 mai 801 : « sérénissime, auguste, couronné par Dieu, grand, pacifique, empereur gouvernant l’Empire romain et, par la miséricorde de Dieu, roi des Francs et des Lombards ». Aucun de ses successeurs ne reprendra cette titulature. Titre complexe pour ménager la susceptibilité de Byzance.

• Charlemagne se voit reconnaître le titre d’empereur par Michel Ier après accord avec Byzance en 812.

• 813 : Charlemagne appelle Michel Ier « son aimé et honorable frère, glorieux empereur et auguste ».

On peut faire la différence Basileus / empereur à l’aide de la mosaïque du triclinium du palais pontifical de Latran à Rome (voir ci-dessous) et de leurs modes de gouvernement (missi dominici, rôle du patriarche...) à l’aide d’autres documents.

Pour le pape, Charles est le nouveau Constantin MAIS… il est investi par saint Pierre, le représentant du Christ… La domination universelle de Charles prend sa source dans l’Eglise romaine.
 
 
 
Les compétences
Se repérer dans le temps : construire des repères historiques
Ordonner des faits les uns par rapport aux autres.
Identifier des continuités et des ruptures chronologiques pour s'approprier la périodisation de l'histoire et pratiquer de conscients allers-retours au sein de la chronologie.
Raisonner, justifier une démarche et les choix effectués
Poser des questions, se poser des questions à propos de situations historiques.
 

4e : Napoléon : le retour du/des mythe(s)

Thème 1 : Le XVIIIe siècle. Expansions, Lumières et révolutions


Sous-thème
: La révolution française et l’Empire : nouvel ordre politique et société révolutionnée en France et en Europe.

L' étude du tableau de Napoléon d’Ingres peut intervenir dans une séquence sur la Révolution.
NB : Attention aux nuances. Napoléon prend davantage Charlemagne comme modèle.

 

3e : Le nazisme : la perversion du mythe

 

Thème 1 : L’Europe, un théâtre majeur des guerres totales (1914-1945)


Sous-thème
: Démocraties fragilisées et expériences totalitaires dans l’Europe de l’entre-deux-guerres.

Attentes du programme :
Après la paix de Verailles et la Grande Dépression, le régime nazi s’impose et noue des alliances.

Démarche :


Entrée en matière : façade de la salle de rassemblement des congrès du parti nazi à Nuremberg.


I. « Un colisée nazi » ?


Le Kongresshalle est le plus grand bâtiment monumental d’architecture national-socialiste conservé et inscrit dans le cadre de la Protection du patrimoine culturel.
Il s’insère dans le Reichsparteitagsgelände (Terrain du Congrès du Reich) construit sur un espace de 11km² visant à construire six bâtiments et voies importantes.
C'est la 1ère réalisation d’Albert Speer.

Plusieurs congrès annuels du NSDAP ont été accueillis de 1933 à 1938.

Début de la construction : 1935 (architectes Ludwig Ruff et son fils Franz) / la construction s’arrête avec le début de la guerre en 1939.

Aspect :
• Vaste amphithéâtre romain
• Diamètre : 250 mètres, hauteur : 39 mètres (70 mètres été prévus initialement)
• Matériaux principal : clinker (ciment) avec une façade de granit, (pour imiter le Colisée de Rome).
• Capacité : 50 000 personnes

Remarque : Bâtiment inachevé, les tribunes intérieures, la totalité du troisième étage et les verrières prévues n’ont jamais été construites.

1930’s : lecture des lois de Nuremberg.
1945 : siège du tribunal international
1973 : site classé monument historique.
1998 : centre de documentation sur l’histoire du nazisme.


Un travail sur cette salle des congrès permet d'aborder :
  • La propagande et culte du chef
  • L’embrigadement de la jeunesse

Documents pouvant servir de support.
  • Leni Riefenstahl, Le triomphe de la volonté, 1935.
  • Vidéo INA du 7e congrès annuel du NSDAP.
 
 
 




II. Pourquoi imiter Rome ?


A. Repenser le monde, repenser l’homme. Le passé comme modèle.

Le Protecteur, Arno Breker, Bas-relief en plâtre, 1940
1er temps : émergence de l’idée d’expansionnisme
2e temps : idée de créer un homme nouveau (permet la liaison avec le B …)

B. Un passé à dépasser : la conception raciale de l’humanité


Johann Chapoutot, dans Le nazisme et l'Antiquité, PUF, Paris, 2008 développe la théorie suivante.

Pour les Nazis, l’Empire romain a une racine germanique. Ils se rattachent donc à lui (en excluant l’après 212 avec l’Edit de Caracalla).

L’idéologie nazie a un caractère « déploratoire ». Les nazis déplorent que la guerre dure depuis si longtemps. Depuis 6 000 ans, les Germains sont assaillis par les Juifs, les Sémites, pour les détruire (guerres médiques, Perses contre Grecs, Carthaginois contre Romains, complots, entrisme parasitaire, etc.). C'est une conception martyrologique de la race nordique, c'est une souffrance de l’homme germanique. Il ne soupçonne pas cette haine. Avant le XIXème siècle, il n'avait pas compris que la lutte était biologique. On a détruit Carthage mais pas les Carthaginois, Jérusalem mais pas les Juifs. Donc cela continue.

Un compte rendu d'une conférence donnée par Johann Chapoutot au méméorial de la Shoah en mars 2015 est disponible sur ce site.

Il y a donc une réécriture de l'histoire de l’Antiquité pour asseoir le biologisme nazi, sa conception raciale.

On peut faire travailler aux élèves un texte de Johann Chapoutot et les lois de Nuremberg.


 
III. Le prix de la grandeur

On étudie les camps. Les prisonniers de Flossenbürg et Mauthausen ayant permis la réalisation du projet de Speer.
 

Construction possible sur les 4 ans.

 

Au fur et à mesure des années, une carte mentale peut-être constituée par les élèves. En voici un exemple à titre indicatif.




Tous les documents utlisés dans ces propositions sont disponibles dans le
powerpoint joint.

Une bibliographie à téléchargerlien de téléchargement d'un fichier

Travail proposé par Mme Latteux et M.Oger.
 
auteur(s) :

Patricia Latteux, Emmanuel Oger

éditeur(s) :

Anne Docteur

information(s) pédagogique(s)

niveau : 6ème, Cycle 4

type pédagogique : démarche pédagogique

public visé : enseignant

contexte d'usage : classe

référence aux programmes : Programme d'histoire des cycles 3 et 4, BO spécial n°11 du 26 novembre 2015.

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