histoire-géographie-citoyenneté

Les IPR Histoire-Géographie de l'académie de Nantes viennent de publier un document important sur l'enseignement obligatoire de l'histoire-géographie en Terminale S à partir de la rentrée 2014.

(le document à télécharger .pdf)

L'enseignement obligatoire d'histoire géographie en terminale S est rétabli à la rentrée prochaine. Il nous paraît d'ores et déjà nécessaire, afin de vous aider dans votre travail de préparation, de préciser un certain nombre d'éléments au sujet de cet enseignement et de l'épreuve de baccalauréat qui, elle aussi, sera rétablie pour l'ensemble des élèves de Terminale S.

Nos attentes doivent être replacées dans le cadre horaire de cette série, en fonction de la place qui est celle de l'histoire géographie. Un peu plus de 60% de l'horaire élève est consacré aux sciences et aux mathématiques dans le cas d'une Terminale S « sciences de la vie et de la terre », et davantage dans le cas des Terminales S, « sciences de l'ingénieur » ou « écologie, agronomie et territoires ». L'histoire géographie représente deux heures hebdomadaires sur un
total de trente heures au minimum consacrées aux enseignements obligatoires en Terminale S.

La finalité de l'enseignement de l'histoire et de la géographie en Terminale S, comme dans les autres séries de Terminale, est double.
Elle renvoie d'une part à la volonté de former des citoyens éclairés et susceptibles d'avoir un regard critique sur le monde dans lequel ils vivent.
Elle relève d'autre part de l'acquisition de méthodes de travail et de l'autonomie par les élèves.

Ces éléments sont particulièrement présents dans le tableau de capacités qui ouvre le programme de Terminale S, comme l'ensemble des programmes du lycée général et technologique. De ce fait, plus que l'acquisition de telle ou telle connaissance factuelle, ce sont bien ces finalités qu'il importe d'avoir à l'esprit dans la mise en œuvre de ce nouveau programme.

Chacun d'entre vous peut avoir à cœur de participer à la formation de citoyens éclairés, de contribuer à donner un certain nombre d'outils méthodologiques permettant aux élèves de la série S de mieux appréhender l'enseignement supérieur. Ces éléments là nous paraissent plus importants et motivants que la transmission à marche forcée d'une vulgate aussi lourde en connaissances, que propice à un stérile bachotage au moment des révisions des examens, et finissant par figer une représentation pas toujours avantageuse de l'enseignement de nos disciplines.

De ce point de vue les cadres horaires nouveaux de la classe de Terminale S et de l'épreuve de baccalauréat participent à orienter l'approche que chacun peut avoir de ce rétablissement de l'enseignement de l'histoire et de la géographie en série S. L'horaire hebdomadaire de deux heures est le nouvel horaire règlementaire et ne peut être permuté avec les deux heures trente de la classe de Première. Si les programmes sont construits en référence à ceux de Terminale
ES et L, les approches sont très différentes.

• En histoire le programme de Terminale S apparaît pour l'essentiel comme une version allégée du programme des séries ES et L. Un thème (« idéologies et opinions en Europe de la fin du XIXe siècle à nos jours ») disparaît par rapport à ces séries, et une majorité de questions est à aborder sur une période chronologique plus restreinte qu'en séries ES et L.
  
  
• L'articulation entre les programmes de géographie des séries S et ES/L est sensiblement différente. En effet, les trois mêmes thèmes se retrouvent dans les trois séries générales. Si certaines questions sont supprimées, la majorité des questions du programme des séries ES et L est reprise, le plus souvent avec le même intitulé.

Le cadre horaire étant spécifique, il impose d'aborder différemment une même question dans les trois séries. Il importe de faire un travail de ciblage rigoureux et sélectif sur des notions clés en série S, quitte à laisser de côté certains éléments factuels, et à bien envisager les liens existant entre les différentes parties du programme. Ainsi le travail mené sur « des cartes pour comprendre le monde » peut permettre d'alimenter par la suite une réflexion sur « des territoires inégalement intégrés à la mondialisation » ; un travail sur les acteurs ou les flux de la mondialisation peut trouver un écho dans l'approche des « dynamiques géographiques de grandes aires continentales ». Le lecteur pourra trouver au bas de ce document un tableau commenté récapitulant les points de convergence et les divergences entre programmes de la série S et des séries ES et L.

le tableau pour le programme d'histoire

le tableau pour le programme de géographie

Que la durée de l'épreuve de baccalauréat soit de trois heures et non de quatre comme en séries ES et L replace cette épreuve dans le contexte particulier d'une Terminale scientifique. Compte-tenu de la durée de celle-ci, il importera d'envisager la maitrise de notions clés et la manière de les articuler dans une argumentation, en liaison avec les capacités à travailler au lycée telle qu'elles sont exposées au début du programme de Terminale S, bien plus que d'attendre la connaissance d'un lourd ensemble d'éléments factuels.

Le temps qu'il est possible de consacrer à la composition en première partie d'épreuve ne peut en effet raisonnablement excéder une heure quarante cinq minutes ; l'analyse d'un ou deux documents en histoire ou en géographie, comme la réalisation d'un croquis, devront être évaluées au regard du temps que les élèves auront consacré à cet exercice, à savoir au maximum une heure et quinze minutes. Compte-tenu de cet horaire, il est impossible de nourrir les
mêmes attentes à l'endroit des élèves de série S que de ceux des séries ES et L. Plus encore que dans ces dernières, il est vain d'attendre des élèves des productions où les critères d'évaluation formels en viennent à se substituer à l'analyse de la capacité réelle de l'élève à argumenter.

Si un examinateur est ainsi en droit d'attendre qu'une composition comporte plusieurs paragraphes, il renoncera à exiger les subdivisions en sous-parties et plus encore qu'elle réponde à un traditionnel découpage ternaire.

Pour l'exercice d'analyse de document(s), s'il importe que le candidat montre sa compréhension du (ou des) document(s) et puisse en dégager l'intérêt et les limites pour l'étude d'un sujet, il ne peut attendre le même recul critique qu'en séries ES ou L, puisqu'il ne s'agit pas ici de faire, comme dans ces séries une « étude critique de document(s) ».

Enfin, pour les croquis, compte-tenu du temps à consacrer à chacune des questions de géographie et de la durée de l'épreuve, il ne saurait être question d'attendre des élèves les mêmes réalisations qu'en séries ES ou L.

Au terme de cette rapide note de cadrage, nous vous rappelons qu'il importe de différencier, malgré des thématiques nominalement communes, les approches selon les séries. La réduction de l'horaire de l'épreuve écrite ne doit, de ce point de vue, pas être perçue comme une contrainte supplémentaire pour la préparation des élèves au baccalauréat. Afin de s'en convaincre, outre le tableau récapitulatif des articulations entre programmes des séries ES et L d'un côté,
série S de l'autre que nous vous proposons, nous vous renvoyons aux différents documents officiels et ressources pour aborder ce nouveau programme et ce nouvel examen.




Documents officiels et ressources Eduscol pour aborder l'histoire géographie en Terminale S :
Programmes d'histoire et géographie de la série S : Bulletin Officiel de l'Education Nationale n° 8 du 21 février 2013

Définition de l'épreuve d'histoire et géographie de la série S : Bulletin Officiel de l'Education Nationale n°43 du 21 novembre 2013 :

Ressources d'accompagnement pour la classe de Terminale S sur le site Eduscol (propositions de sujets de baccalauréat, orientations pour aborder les thèmes du programme...)